Le Conseil consultatif national des enfants et jeunes du Mali (CCNEJ-Mali) était, la semaine dernière à Kita, pour une session de plaidoyer et de sensibilisation contre le mariage précoce des jeunes filles de notre pays. C’était sous la présidence du sous-préfet de la localité, Bourama DOUMBIA.
Outre le chef de l’exécutif du cercle, les responsables et d’acteurs de promotion et de protection des droits de l’enfant, les autorités administratives, les leaders religieux, les chefs de quartier étaient nombreux à prendre part à cette rencontre de plaidoyers, de sensibilisation et d’information soutenue par Plan International Mali, à travers son projet PPA2.
En initiant cette activité à Kita, le Conseil consultatif national des enfants et jeunes du Mali explique qu’il veut jouer sa partition dans la lutte contre le mariage précoce des enfants dans notre pays, dont le taux demeure encore élevé, en dépit des efforts consentis par les autorités nationales. Cela est corroboré par des données chiffrées de certaines études qui relèvent que le mariage précoce est très ancré dans nos traditions, us et coutumes.
Selon les mêmes sources, le pays a enregistré 61 % de taux de mariage des filles de moins de 18 ans, et compte 10 % des filles de moins de 15 ans ayant été mariées, selon les chiffres de 2013.
Dans son intervention, la présidente du CCNEJ-Mali, Aissata BOCOUM, s’est dit sensible à la situation de ces nombreuses filles qui se sont mariées très jeunes avant même que leur organisme ne soit physiquement apte pour le mariage et les obligations qui en découlent.
Invitant à l’abandon de cette pratique, elle a rappelé quelques conséquences liées au mariage des enfants avant de compatir à la douleur des victimes de ce phénomène à caractère général parce que se pratiquant dans presque toutes les localités de notre pays.
Outre la déscolarisation des filles, a-t-elle ajouté, le mariage précoce expose ces dernières à diverses violations de leurs droits : notamment le viol, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et non désirées, les infanticides, la fistule vésico-vaginale, les troubles psycho-sociaux, le suicide, etc.
Quant au chef de l’Unity program manager de Plan International de Kita, Abdou SECK, il a réitéré la volonté de son organisation à œuvrer pour la protection des enfants dans le pays. Aussi, pense-t-il, la lutte contre le mariage des enfants doit impliquer toutes les sensibilités tout en remerciant et saluant le CCNEJ-Mali pour avoir pris cette initiative espérant qu’elle allait contribuer à la réduction du taux de mariage précoce dans le pays.
Le chef de l’exécutif du cercle de Kati, Bourama DOUMBIA, évoquant les efforts consentis par les autorités nationales pour le respect des droits de la petite fille, estime que l’avenir du pays est lié au sort que les décideurs auraient réservé à la situation des enfants.
« Si nous voudrions que l’avenir social, économique et culturel de toute la nation malienne ne soit pas compromis, si nous voudrions mieux prévenir notre gouvernance d’éventuelles crises sociales, économiques et culturelles, nous devons remettre en cause nos choix en matière de protection des enfants», a martelé Bourama DOUMBIA.
Par Sikou BAH
Source: info-matin