Pour imprégner l’opinion de la presse malienne sur la réforme du régime d’Assurance Maladie Universelle (Ramu) ainsi que la problématique de la fraude à l’Assurance Maladie Obligatoire (Amo), l’Initiative d’Information de Communication et de Plaidoyer sur la sur la protection sociale au Mali (ICP-Mali), en partenariat avec la Caisse nationale d’assurance maladie CANAM a organisé une journée d’échanges à la Maison du partenariat, le jeudi 9 septembre dernier. Plus d’une trentaine de représentants de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne ont pris part à cette rencontre.
Compte tenu de la récurrence de la fraude à l’Amo, l’organisme gestionnaire des prestations, la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam), en partenariat avec l’Initiative d’Information de Communication et de Plaidoyer sur la sur la protection sociale au Mali (ICP-Mali) a organisé ce cadre d’échange avec la presse afin de l’édifier et éventuellement l’associer dans la lutte contre ce fléau qui tend à abattre tout le système de sécurité sociale.
Parmi les récurrents cas de fraude au Mali, figurent entre autres la fraude à l’identité, la fraude documentaire, les actes fictifs facturés par les prestataires, la fraude de cotisation etc. « A l’état actuel de la mise en œuvre du régime d’Assurance Maladie Obligatoire (Amo), il demeure difficile de savoir combien les cas de fraudes ont coûté au fonctionnement de la Caisse Nationale d’assurance maladie », a indiqué lors de la cérémonie d’ouverture dudit atelier, le médecin général Boubacar Dembélé, directeur général de la Canam. « Les prestations frauduleuses occupent une place importante dans le remboursement des factures » a-t-il souligné avant de déplorer que la fraude à l’Amo est en train de saper les efforts investis par les plus hautes autorités en matière de recherche des objectifs de cette initiative d’action sociale. C’est pourquoi, l’accent a été mis sur des thèmes: « la réforme du régime d’Assurance Maladie Universelle (Ramu): Etat de mise en place, Enjeux et défis » et « la problématique de la fraude à l’Assurance Maladies Obligatoire (Amo) : Manifestation actuelle, Enjeux et pistes possibles pour la lutte efficace », lors de cette journée d’échanges. Il était aussi question d’outiller les acteurs de medias afin de pouvoir faire le maximum de communication sur les différentes sanctions sanction vigueurs contre les auteurs et complice de cette fraude.
En effet, selon la présentation du conseiller technique de la Canam Sériba Traoré la loi instituant le régime d’assurance prévoit des sanctions qui peuvent être civiles, pénales, conventionnelles ou même ordinales. Mentionnées dans les articles 60 et 61, le l’auteur à la fraude peut être
Puni d’une amende de 65 000 à 325 000 F CFA et du remboursement des sommes indument perçues au titre de l’AMO. Aussi sont passibles d’une amende 130 000 à 650 000 F CFA, les prestataires de soins qui se rendent coupable de fraude ou de fausse déclaration sans préjudice des poursuites disciplinaires qui peuvent être prononcées à leur encontre par l’ordre professionnel concerné ou de la mise hors convention et d’autres poursuites judiciaires. Cette situation peut également entrainée selon l’expert- le remboursement des sommes indûment perçues ; un avertissement écrit ; une mise en surveillance pendant une période déterminée ; une suspension de la convention ou une dénonciation de la convention. Les sanctions peuvent aussi être ordinales avec l’avertissement, le blâme, l’interdiction temporaire ou définitive de donner des soins aux assurés sociaux, l’interdiction d’exercer temporaire ou définitive ou une poursuite pénale Pour les fraudes les plus graves.
Cet atelier d’échanges a permis d’échanger également les sur toutes les difficultés liées à la prestation de l’Assurance Maladie Obligatoire d’où le choix du second thème, notamment « la réforme du régime d’Assurance Maladie Universelle (Ramu): Etat de mise en place, Enjeux et défis ». Avec cette initiative, il est question de présenter une version améliorée de d’Assurance Maladie Obligatoire qui va cette fois-ci ciblé l’ensemble de la population malienne. C’est pourquoi un accent particulier a été mis sur l’implication tous, plus particulièrement la presse afin d’éviter au mieux toutes les imperfections de l’AMO.
« Depuis plusieurs mois, la Canam est en train de travailler dans le cadre de la bascule complète vers un nouveau système d’information intégré de type web services dénommé Activ Premium, plus performant et répondant aux besoins actuels », a indiqué le directeur général de la Canam en ajoutant que ce nouveau système vise, entre autres, à dématérialiser les feuilles de soins ; optimiser les délais de règlement des prestataires conventionnés ; assurer la maitrise des ressources et des dépenses du régime de l’Amo ; dématérialiser et sécuriser l’authentification du bénéficiaire des prestations Amo etc.
Pour sa part, le président de l’Initiative d’Information de Communication et de Plaidoyer sur la sur la protection sociale au Mali (ICP-Mali) Ousmane Dao a rassuré que la lutte contre ce phénomène de la fraude à l’Amo est en bonne voie avec les pertinentes mesures déjà initiées par le directeur général et son équipe. Qu’à cela ne tienne il a indiqué que « nous professionnels de l’information sur la protection sociale percevons ce défi de la prévention et de la lutte contre la fraude à l’Amo comme un passage non négligeable dans la perspective d’une mise en œuvre conforme aux aspirations légitimes en ce qui concerne le Ramu qui, à terme permettra la couverture du risque au reste de la population estimé à plus de 70% ». Pour conclure, il a encouragé les participants de cet atelier à tirer le maximum profit pour mieux s’imprégner afin d’être des ambassadeurs contre la fraude à l’Assurance Maladie Obligatoire et la mise en place progressive du régime d’assurance maladie universelle.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS