Le 23 mai est la journée internationale de lutte contre la fistule obstétricale. La fistule obstétricale est une perforation de la paroi vaginale qui communique avec la vessie ou le rectum à la suite d’un travail d’accouchement long et difficile. Elle se manifeste par une perte d’urines et parfois de matières fécales par le vagin engendrant une souffrance physique, morale, psychologique et sociale.
Le traitement reste encore un défi car il coûte entre 300 000 F CFA et 500 000 FCFA par personne. Au Mali, de 2018 à 2022, l’Onasr et ses partenaires ont pris en charge chaque année, moins de 60 % des cas.
Le panel était animé par Dr. Ben Moulaye Haïdara, directeur de l’Office nationale de la santé de la reproduction (Onasr), Dr. Sadio Diarra, représentante de Unfpa, Baba Coulibaly de IntraHealth, Pr. Mamadou Lamine Diakité chirurgien et clinicien à l’hôpital du Point G, Dr. Ntie Keita, point focal à l’Onasr.
Dr. Ben Moulaye Haïdara a mis l’accent sur l’implication et l’engagement du Mali dans l’élimination de la fistule. « Depuis 20213, le Mali célèbre aussi la journée de la fistule obstétricale. Nous sommes dans le mois de célébration de la planification familiale donc ces deux problématiques sont l’une proche de l’autre. La fistule fait référence aux grossesses rapprochées. La problématique de la fistule obstétricale est liée à plusieurs facteurs : mariage précoce/grossesse précoce, retard aux soins pour l’accouchement, mutilations génitales féminines, inaccessibilité des services de santé, malnutrition, pauvreté et erreurs médicales ».
Pour lui, les populations rurales sont celles qui enregistrent le plus de cas de fistule. Il s’est félicité du fait que le Mali dispose désormais d’un centre dédié à la prise en charge des femmes fistuleuses au niveau de l’hôpital du point-G. La fistule est une maladie curable et évitable. « Mettons les mesures préventives en marche pour éviter la survenue de la fistule. La conjugaison des efforts de tous les acteurs permettra d’éliminer la fistule obstétricale au Mali », explique Dr. Ben Moulaye Haïdara.
Pour le Pr. Mohamed Lamine Diakité, la fistule est un drame que vivent beaucoup de femmes. Cette maladie arrive dans le jeune âge avec la première grossesse avec souvent des décès de l’enfant. Ces femmes vivront alors dans la souffrance sans savoir qu’elles peuvent être traitées.
« Cela commence par l’information, la prévention avant d’arriver au traitement. Informer ces dames du type de femme pouvant être victime de cette maladie, sur comment elles peuvent être prises en charge lorsqu’elles présentent des signes. Il faut aussi que l’accent soit mis sur la prévention surtout lorsqu’il y’a grossesse précoce », a insisté Pr. Diakité.
Quant à Dr. Sadio Diarra, elle dira que « l’Unfpa appuie le ministère de la santé dans ce projet de lutte contre la fistule obstétricale sur trois volets : des ressources humaines qualifiées, la prise en charge et la réinsertion des femmes atteintes de fistule ».
Pour prévenir la fistule, les spécialistes doivent continuer à conseiller les femmes pour les consultations prénatales, l’accouchement dans un centre de santé, recourir à la césarienne au besoin, former plus de chirurgien pour la césarienne, éviter le mariage d’enfants, promouvoir la planification familiale, élaborer un plan d’action pour l’élimination de la fistule et ne plus exciser les jeunes filles.
Aminata Agaly Yattara