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Lutte contre la drogue : LA LIGNE DE FRONT PASSE PAR SIKASSO

La ville est au carrefour de deux routes transfrontalières et la région abrite plus d’une dizaine de sites d’orpaillage traditionnel et d’exploitation minière

orpaillage or mali

A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré jeudi, vendredi et samedi derniers la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogue. Au plan international, le thème portait sur : « Le développement de nos vies, de nos communautés et de nos identités sans drogues ». Au plan national, il était relatif à «la problématique de la consommation et du trafic de drogue sur les axes routiers et dans les mines d’or ». Organisées par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile à travers l’Office central des stupéfiants (OCS), les festivités ont été délocalisées cette année dans la troisième région. La cérémonie d’ouverture était présidée jeudi par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Sada Samaké dans la salle Lamissa Bengaly de Sikasso. C’était en présence notamment du représentant de l’Office des Nations unies contre le trafic de drogue et le crime (UNODC) Mostapha Mouzouni.
En procédant à l’ouverture des travaux, le ministre Samaké a indiqué que le choix de Sikasso tient au fait que la ville est au carrefour de deux routes internationales et que la troisième région abrite la majorité des sites d’orpaillage où la consommation de stupéfiants est très répandue. Il a ajouté que la consommation de drogue sur les axes routiers par certains conducteurs, constitue l’une des causes principales des accidents. Il a cité à cet effet les statistiques de l’Agence nationale de sécurité routière qui révèlent que deux tiers des accidents sont dus à la consommation de stupéfiants.
Mostapha Mouzouni a expliqué que l’UNODC est conscient des menaces qui pèsent sur notre pays, c’est pourquoi, il s’est engagé dès 2010 à travers le Programme national intégré de lutte contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme qui prévoit notamment le renforcement des capacités de la police technique et scientifique, des brigades spécialisées de police judiciaire, du service des renseignements criminels et des transmissions radio de la police.
Le représentant de l’UNODC a salué l’initiative de créer un Conseil national de réforme du secteur de la sécurité et réitéré sa disposition à apporter son assistance à cette structure.
Le programme des activités comportait des conférences débats. Le premier jour s’est tenue une conférence débat portant sur 4 thèmes. Le thème sur « le cadre légal et le dispositif institutionnel de la lutte contre la drogue » a été développé par le directeur de l’Office central des stupéfiants, Moussa Zabour Maïga. Le thème relatif à la montée de la criminalité basée sur la consommation de la drogue sur les sites d’orpaillage était présenté par le colonel Adama Berthé. Quant à Fousseyni Traoré de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), il s’est penché sur les conséquences de la consommation de la drogue sur les axes routiers. Les conséquences psycho-médicales, elles, ont été développées par le Pr Souleymane Coulibaly, psychologue clinicien et le psychiatre Souleymane Papa Coulibaly.

NIDS CRIMINOGENES. Dans son exposé, le colonel Berthé s’est appesanti sur la criminalité sur les sites d’orpaillage en faisant le point des évènements malheureux enregistrés suite à la consommation de la drogue.
Evoquant la lutte contre la drogue menée par les unités de la gendarmerie sur les sites d’orpaillage, il a expliqué que ces lieux sont devenus des nids criminogènes où l’on trouve des bandits de tout acabit. Dans le but d’être plus endurants pour descendre dans les puits aurifères et tenir aussi longtemps que possible toute la journée, les orpailleurs consomment de la drogue, a souligné le colonel Berthé, ajoutant que la drogue vient de l’intérieur comme de l’extérieur et circule de façon discrète entre consommateurs et revendeurs sur tous les sites d’orpaillage. Citant les catégories de drogues utilisées, il a noté le cannabis ou le chanvre indien, les comprimés communément appelés 14, l’éphédrine et le diazépam.
Pour mettre en garde la population contre les méfaits de la drogue sur la santé, le Pr Souleymane Coulibaly et le psychiatre Souleymane Papa Coulibaly ont tous les deux touché du doigt les différents types de drogues psychoactives, les causes et les conséquences de la consommation de la drogue.
Les spécialistes ont distingué les dépresseurs (alcool, benzodiazépines, cannabis, solvants), les stimulants (amphétamines, méthamphétamines, cocaïne, nicotine) et les hallucinogènes (cannabis-doses élevées, champignons magiques, kétamine).
Les causes de l’explosion de l’utilisation de la drogue sont d’ordres socioculturel, économique, politique ou institutionnel et psychologique.
Les conséquences de la consommation de la drogue portent sur les aspects individuels, communautaires, familiaux et sanitaires. Le psychiatre a cité, entre autres, les troubles cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques sans compter les risques d’accidents et de transmission de maladies infectieuses dues à des rapports sexuels non protégés.
Dans le cadre de la sensibilisation de la population de la capitale du Kénédougou, une marche a été organisée. Les nombreux marcheurs dont une majorité de jeunes, sont partis de la place des martyrs au conseil du cercle et scandaient tout le long du parcours : « A bas la drogue ». Ils ont été reçus par le gouverneur de la région Mahamadou Diaby en présence des députés Amadou Thiam et Bakary Traoré, du directeur de l’Office central de stupéfiants, Moussa Zabour Maïga et du représentant de l’UNODC Mostapha Mouzouni. Les officiels ont assuré qu’aucun effort ne sera épargné dans le cadre de la lutte contre la drogue.
Les activités de communication ont porté aussi sur une course à vélo à l’issue de laquelle dix coureurs ont été primés. Hamidou Diarra a remporté le premier prix suivi de Salia Diarra et de Yacouba Diallo. Ils ont reçu successivement la somme de 75.000, 65.000 et 55.000 Fcfa.
Samedi matin, la boucle des activités de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de la drogue a été bouclée par une cérémonie d’incinération de 1,4 tonne de cannabis et de drogue de synthèse. Le directeur adjoint de l’Office central des stupéfiants de Sikasso, Salikou Traoré a expliqué que ces produits ont été saisis, il y a seulement deux mois à l’intérieur de la région de Sikasso sur cinq mines d’or et les axes routiers. Comme pour confirmer le rôle de plaque tournante de la 3è région dans le trafic et la consommation de drogue dans notre pays. Il a invité la population à se joindre aux efforts de sa structure pour un Mali sans drogue.
Envoyée spéciale
A. D. SISSOKO

source : L’ Essor

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