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Lutte contre la corruption L’OCLEI propose: – L’élargissement des enquêtes à toutes les personnalités, épouses et enfants ; – La création d’un service de renseignements et d’un conseil supérieur des finances publiques…

Puisque les kleptomanes n’hésitent pas à mettre les produits de leurs larcins aux comptes de leurs épouses et progénitures afin de diluer toutes traces et se mettre du coup à l’abri des poursuites, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) propose alors d’élargir les enquêtes à toute la famille. Ce n’est pas la seule suggestion.


C’est la salle de conférence de la Faculté des Sciences et de l’Administration Publique (FSAP) qui a abrité les travaux de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption» le mardi 11 Juillet dernier. «20 ans : réalisations et perspectives», tel est le thème retenu.

L’activité qui s’inscrivait dans le cadre de la commémoration de la journée africaine de lutte contre la corruption dont notre pays a ratifié la convention en 2012, a enregistré la présence du ministre en charge des relations avec les institutions, du médiateur de la République, du président de l’OCLEI et de l’Inspecteur général des armées et services, entre autres.

Il s’agissait tout d’abord de sensibiliser étudiants et professeurs de la Faculté de Droits de l’impact de la corruption dans le milieu estudiantin et universitaire et sur l’économie de notre pays. Il s’agissait également de proposer des solutions en vue de la sortie de l’infernal spiral qu’est la corruption.

Occasion pour les panélistes de faire de nombreuses propositions en vue d’éradiquer la corruption dans notre pays.

Sur ce registre et selon le conférencier général, Paul Traoré, les procédures d’enquête dans le cadre de la lutte contre la corruption doivent être élargies non seulement à toutes les personnalités et également à leurs épouses et enfants. Aussi, insiste-t-il, les biens de ces personnalités doivent être publiés avant leur prise de fonction.

L’idée est loin d’être saugrenue. D’abord l’implication de toutes les personnalités : dans un passé récent, de hauts fonctionnaires et des élus ont estimé être au-dessus de la mêlée et se sont par conséquent extraits de la liste des personnages concernés par la déclaration de biens. Cette proposition, si elle est actée, apportera un peu plus de justice et d’équité.

Aussi, des épouses et enfants de responsables ayant occupé ou occupant d’importants postes de responsabilités n’hésitent pas à montrer des signes ostentatoires voire scandaleux de richesses seulement après la prise de fonction de leurs époux et paternels.

Aussi, des biens immobiliers sont frauduleusement acquis et placé sous la couverture des épouses et progénitures. Le cas d’un fils de son père a récemment défrayé la chronique. D’où le bienfondé de l’élargissement des enquêtes aux ayants droits et autres héritiers.

Le conférencier a également proposé la création d’un service de renseignements ainsi que d’un Conseil supérieur des finances publiques devant intervenir sur les choix budgétaires.

Là aussi, l’idée est loin d’être farfelue. Un service de renseignement spécialisé et consulté au sujet des choix budgétaires serait en effet d’un apport estimable dans la lutte contre le phénomène. La raison est toute simple : les justifications des choix budgétaires ne sont pas toujours pertinentes. Il s’agit très souvent d’affecter des ressources à des secteurs non-pertinents et budgétivores à des fins inavouées. La création d’un service de renseignements et d’un organe consultatif permettra certainement de tuer le mal dans l’œuf.

Autre proposition jugée pertinente : que le paiement des impôts et droits de douane s’effectue de manière virtuelle, sans la présence physique de l’opérateur dans les locaux des services de recouvrement. Il s’agit d’éviter le contact physique entre l’agent et l’opérateur et d’amoindrir du coup les risques de corruption. Les paiements pouvant être effectués à travers des sites web et outils électroniques garantissant la traçabilité.

Les conférenciers ont en outre proposé d’inscrire la lutte contre le fléau dans le programme scolaire. On ne nait pas corrupteur ou corrompu. On le devient. Alors rien de mieux qu’une éducation à la base pour préserver la jeune génération ainsi que les deniers publics.

Une chose est cependant de proposer, une autre d’adopter les mesures en question.

Batomah Sissoko

Source : Le Sphinx

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