Le Conseil des ministres du mercredi 14 février dernier a prouvé la volonté affirmée des autorités maliennes de combattre la corruption au sein de l’administration publique.
En effet, les décrets de nomination de plusieurs directeurs généraux du Ministère de la Santé et du Développement social, ainsi que du chef de cabinet et d’autres agents du département de la fonction publique, ont été abrogés. Cette mesure, recommandée par les ministres de tutelle, découle des pratiques corruptives mises en lumière dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie du COVID-19, ainsi que dans le concours d’entrée à la fonction publique 2023.
L’arrestation et la garde à vue, le mercredi 7 février 2024, de onze responsables hospitaliers, dont certains directeurs d’hôpitaux en exercice, constitue, une autre preuve tangible de la détermination des autorités maliennes à faire face à la corruption. Cette action, menée par la Brigade du Pôle national économique et financier, intervient suite à des allégations de détournement de fonds COVID-19 et d’autres malversations évaluées à plus de 35 milliards de F CFA.
Parmi les inculpés , même s’ils sont libérés sous condition, figurent des personnalités telles que M. Boureïma Mamadou DIARRA, ancien régisseur spécial auprès du Ministère des Affaires étrangères ; le Pr Akory Ag IKANANE, ancien Directeur Général de l’Institut National de Santé Publique (INSP) ; M. Ousmane ATTAEHER, ancien Directeur Général de l’Hôpital du Mali ; et M. Abdoulaye SANOGO, Directeur Général du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Gabriel Touré. Cette liste comprend également d’autres personnalités comme Ilo Bella DIALL, ancien Directeur Général de l’Hôpital du Point G ; Moussa BABY, Directeur Général du Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose ; Ousmane FAYE, Directeur Général de l’Hôpital Dermatologique ; Almoustapha OUATTARA, ancien Directeur Général de l’Hôpital de Kati.
Parmi les personnes impliquées, on retrouve également Moussa COULIBALY, ancien Directeur Général de l’Hôpital de Ségou ; Dadé Ben Sidi BENO, Directeur Général de l’Hôpital de Sikasso ; et Nathanaël SOGOBA, Comptable matières à l’Hôpital de Sikasso.
De manière similaire, le Ministère du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social a décelé une série de fraude et de collusion lors du concours de recrutement dans la fonction publique de l’État en 2023. Des mesures drastiques ont été prises pour restaurer l’intégrité et la transparence dans le processus de sélection des fonctionnaires, avec l’abrogation de certains décrets de nomination au sein du ministère, conformément aux recommandations du ministre en charge. Il est indéniable que ces actions démontrent la volonté ferme des autorités maliennes de lutter contre la corruption qui mine les fondements mêmes de la fonction publique.
En agissant contre les brebis galeuses de l’administration malienne, les autorités envoient un message clair selon lequel la corruption ne sera pas tolérée et que ceux qui enfreignent la loi seront tenus responsables de leurs actes.
En fin de compte, la restauration de la confiance du public dans les institutions gouvernementales passe par des mesures concrètes visant à garantir que les processus de recrutement sont équitables, transparents et fondés sur le mérite. Les actions entreprises par les autorités maliennes montrent qu’elles sont résolues à relever ce défi et à restaurer l’intégrité de l’administration publique pour le bien-être de la société dans son ensemble.
Adama Coulibaly