La récente levée des sanctions de l’Union économique et monétaire Ouest- africaine (UEMOA) contre le Mali et qui consacre son retour dans ses instances n’est pas fortuite. Loin s’en faut.
Cette sanction illégale, irréfléchie, irresponsable et inhumaine a été imposée au Mali depuis le 9 janvier 2022. Le leadership au sein de l’UEMOA a failli et est en déphasage total avec l’esprit progressiste et émancipateur des peuples d’Afrique de l’Ouest francophone.
Les ressortissants des pays voisins ont marché jusqu’à Bamako pour manifester leur soutien et leur solidarité au peuple malien face aux sanctions injustes imposées par le leadership de l’Union économique et monétaire Ouest- africaine (UEMOA) qui est en fait au service de la France.
Presque deux (02) ans que cette sanction existait, mais elle n’a pas empêché le Mali de survivre et de continuer à être encore plus présent dans les instances internationales… les Nations Unies surtout. Franchement, les Maliens avaient carrément oublié que cette sanction frappait encore le Mali car aucun impact négatif sur le Mali dans la scène internationale.
Généralement, on prend des sanctions contre un pays pour l’affaiblir et le punir, paradoxalement cette sanction a été pour le Mali une grande opportunité de raffermir sa cohésion sociale et de renforcer ses relations bilatérales avec les grandes nations de ce monde. En un mot: faire la diplomatie autrement.
Plusieurs raisons pour le Mali de quitter l’UEMOA:
- Le franc CFA ou le franc des Colonies françaises d’Afrique est la pierre angulaire de cette Union économique monétaire Ouest- africaine.
- L’émission du franc CFA est assurée par la France.
- La France décide de la politique monétaire de l’UEMOA, bien que les chefs d’État des pays francophones et les employés de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) nous disent le contraire. Le leadership n’a pas honte de mentir en Afrique francophone, c’est un comportement hérité de la colonisation française.
- Soixante-trois (63) ans maintenant que la France nous maintient dans cette arnaque monétaire avec la complicité des chefs d’État mal inspirés de l’UEMOA.
- La France finance le terrorisme dans le Sahel avec le franc CFA, car elle a le contrôle de l’émission de cette monnaie coloniale.
- Le Mali a fermé avec succès l’ambassade de France, RFI, France 24, mettre fin aux missions des forces Barkane, Takuba et plus récemment la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali). La junte française contrôlait toutes ces structures. Alors pour rester au Mali toujours, elle est passée par les chefs d’État de l’UEMOA qui sont à ses ordres pour lever les sanctions contre le Mali.
- La France garantit le franc CFA. Quelle sacrilège ? Tout État souverain doit garantir sa propre monnaie sur la base des ressources minières qu’il dispose. La France a qu’elle ressource minière pour garantir une monnaie comme le CFA qu’elle même nous émet ?
- La France contrôlera toujours notre politique monétaire par le biais de l’UEMOA tant que nous continuons d’utiliser le franc CFA.
- Le Mali doit émettre sa propre monnaie nationale qui est d’ailleurs l’attribut principal de sa souveraineté.
- Les chefs d’État ont levé les sanctions de l’UEMOA contre le Mali pour que notre pays puisse être toujours la cible de la France, car toute décision qui sera prise par l’UEMOA affectera le Mali sachant bien que les décisions de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) viennent de la France qui est d’ailleurs le parrain de cette institution sous régionale.
Le Mali est à la quête permanente de sa souveraineté et face à cette situation aucun sacrifice n’est de trop.
Que Dieu bénisse le Mali.
Bakary COULIBALY, Élan Patriotique: Faso Gnèta Kanu, Expert Judiciaire en Fiscalité, Agrée auprès des Cours et Tribunaux
Inter De Bamako