Les Nations unies ont “suspendu jusqu’à nouvel ordre” leurs activités dans la région de Tillabéri (ouest nigérien), après le vol mardi de deux véhicules d’humanitaires dans le camp de réfugiés de l’ONU de Tabarey Barey, a appris mercredi l’AFP.
“Par mesure de sécurité, toutes les missions dans la zone de Tillabéri et de Ouallam sont suspendues jusqu’à nouvel ordre”, précise une note de l’ONU au Niger.
“Les missions en cours au moment des événements (braquage des deux véhicules sur le camp des réfugiés de Tabarey Barey) ont étérappelées”.
Cette mesure de suspension est “entrée en vigueur depuis hier mardi”, a dit à l’AFP une source onusienne qui redoute “des conséquences sur les activités humanitaires”.
Mardi, “six personnes armées” à bord de motos ont fait irruption dans le camp de Tabarey Barey et en sont reparties avec deux véhicules sans faire de victimes”, a indiqué l’AFP une source humanitaire.
L’un des véhicules volés appartient à l’0NG nigérienne Action Pour le bien-être (APBE), qui vient en aide à des milliers de réfugiés maliens installés dans la zone. Le deuxième véhicule est la propriété de la Commission nationale d’éligibilité au statut de réfugié (CNE) du ministère nigérien de l’Intérieur.
APBE collabore avec les Nations unies, notamment l’Organisation internationales des migrations (OIM) et le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ainsi qu’avec l’Etat du Niger.
Le 2 mai, des hommes armés avaient volé deux véhicules de Médecins sans frontières (MSF) au centre de santé de Weita Bangou, dans le département de Ouallam (région de Tillabéri), obligeant MSF à “suspendre temporairement une partie de ses opérations”.
Le camp de Tabarey Barey abrite des milliers de réfugiés maliens. Il a été plusieurs fois attaqué par des hommes armés venus du Mali proche.
Le Niger abrite depuis 2012 quelque 55.000 réfugiés maliens vivant essentiellement dans les régions de Tillabéri et Tahoua (ouest) et dans la capitale, Niamey, selon les statistiques officielles.
Depuis 2018, l’ONU s’inquiéte de la persistance de l’insécurité dans la région de Tillabéri, théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes et des rixes intercommunautaires.