En prorogeant le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) jusqu’au 30 juin 2021, le Conseil de sécurité de l’ONU, a tenu à être informé sur l’avancée de cette résolution tous les trois mois. C’est dans ce cadre que le Secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, a publié un rapport de vingt et une pages à la fin du mois de mars dernier, sur la situation socio-politique et sécuritaire dans notre pays.
Ce rapport vient après son dernier rapport de décembre 2020 qui a vu la mise en place des institutions de la transition. Depuis, les principaux faits nouveaux, indique le document, sont l’adoption du plan d’action et la feuille de route du Gouvernement de transition par le Conseil National de Transition (CNT) et la tenue de la cinquième session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord. En effet le Premier Ministre, Moctar Ouane, avait présenté le 19 février dernier devant l’organe législatif les actions que souhaitent mener son gouvernement durant le délai de la transition.
Le plan a été adopté le 22 février, par le CNT. D’autre part, le 11 février, les parties signataires de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation nationale et les partenaires internationaux se sont réunis à Kidal, pour la session du Comité de suivi de l’Accord.
Sur l’aspect de l’évolution de la situation politique, le Secrétaire général de l’ONU annonce des actions menées par les autorités de la transition. Il s’agit de l’accord conclu le 5 janvier, entre le gouvernement d’une part et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (CNTM) et le Conseil national du patronat du Mali, « pour mettre fin à des grèves qui duraient depuis des semaines, notamment parmi les fonctionnaires, et visaient à obtenir des augmentations salariales et des avantages sociaux ». A cela s’ajoute, le décret signé par le Président de la transition, Bah N’Daw, le 18 janvier, portant dissolution du Comité national pour le salut du peuple, la junte militaire qui avait organisé le coup d’Etat du 18 août 2020.
En terme d’évolution de la situation politique, le secrétaire général des Nations unies, signale, également, le dialogue engagé par le Premier Ministre Moctar Ouane avec les dirigeants des partis politiques « au sujet du programme de réformes politiques et institutionnelles du gouvernement de transition, notant que les dirigeants politiques avaient un rôle essentiel à jouer dans ces réformes ».
Sur le plan de la préparation des élections, les autorités de la transition ont pris des mesures en vue de la tenue d’un referendum constitutionnel et d’élections locales et générales, selon le document. « Le 31 décembre, dans un discours adressé à la nation, le Président de la transition a annoncé un calendrier électoral provisoire qui prévoyait la tenue d’un referendum constitutionnel au second semestre de 2021, d’élections au niveau des régions, des cercles et des communes au quatrième trimestre de 2021, ainsi que d’élections présidentielles et législatives au premier trimestre de 2022. Les autorités maliennes doivent encore publier un calendrier définitif confirmant ces dates », précise-t-il.
Durant, ces trois derniers mois, dans le cadre du Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), 1687 combattants ont été intégrés dans les forces de défense et de sécurité maliennes et atteindre l’objectif d’intégration de 3000 combattant.
La tache noire, dans le rapport est au niveau du plan sécuritaire. Selon le secrétaire général de l’ONU durant de l’élaboration du rapport, il a été constaté une aggravation de la situation sécuritaire au Mali. Tout en énumérant, les attaques contre les forces de défense et les casques bleus de la MINUSMA, il a mis l’accent sur « les affrontements entre des combattants radicaux et des chasseurs traditionnels Dozos dans les communes de Dogifri, de Diabali et de Sokolo, et la poursuite du siège du village de Farabougou ».
Aly Asmane Ascofaré /Canarddechaine.com