Les récents événements dans les environnants de Bamako ont mis à nu les failles du système sécuritaire que l’on croyait aguerri après l’adoption en 2017 d’une loi portant orientation et programmation de la sécurité intérieure au Mali. Qu’a-t-on donc fait de ce texte financé à coût de centaine de milliards de F CFA au contribuable malien ?
Courant semaine dernière, dans le cercle de Kita, sept véhicules ont vu leurs occupants dépouillés de leurs biens matériels et financiers. Les bandits qui ont opéré en pleine journée (à 15 h) sont tranquillement repartis sans être inquiétés par la présence de forces de sécurité dans les parages. Et ce sont des dizaines de millions de F CFA appartenant à de paisibles citoyens qui ont été emportés faisant aussi quelques blessés. D’aucuns parlent aussi d’un mort du côté des passagers.
A cet acte spectaculaire fort déplorable, s’ajoute l’évasion en début de semaine des prisonniers à Ouéléssébougou, à 80 km du district de Bamako. Là-bas, 25 détenus se sont échappés de leurs cellules faisant dans leur fuite un mort, un innocent tué pour sa moto ayant permis à des évadés d’aller encore plus vite.
Le braquage à Kita et l’évasion à Ouéléssébougou sont deux faits très lointains mais qui ont à la fois des points en commun. D’abord, il s’agit des bandits dans chacun des faits. Et chacune des deux opérations ont un point en commun : l’absence d’une autorité pouvant les empêcher d’agir de la sorte.
Si à Kita, la gendarmerie s’est manifestée sur les lieux du braquage après le départ des bandits, ça n’a pas été le cas à Ouéléssébougou où les fugitifs étaient juste armés de “cailloux” selon un communiqué du ministère de la Sécurité sur la question (voir capture d’écran). Une déclaration à la fois laconique et insultante mettant à nu le manque d’équipement des forces de sécurité maliennes pour ne pas même être en mesure d’assurer la garde des prisonniers, autrement dit des bandits sans “équipements”.
Et pourtant…
L’on devrait s’attendre à tout, sauf un manque d’équipements chez les forces de sécurité après l’adoption et la mise en œuvre en cours de la Loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure.
D’un montant de plus de 446 milliards de F CFA et couvrant une période de 5 ans (2017-2021), la Loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure, répond à tous les besoins des Forces de sécurité en termes de recrutement et de formation du personnel, d’équipement, de réalisation d’infrastructures et d’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de sécurité : recrutements et équipements, en vue de combler le vide et combattre à fond l’insécurité.
Et, au regard du boucan de communication qui se fait au tour des activités du ministère de tutelle, l’on était tenté de croire que l’application de cette loi avait commencé à produire ses fruits. Tel n’est pas le cas après les récents événements.
Quand la communication tue l’action
Visiblement, disons-nous, l’on a plus misé dans la communication que dans l’action dans le cadre de la mise œuvre de la Loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure. Remise d’engins roulants, inauguration de poste de brigade territoriale, chaque petite activité a fait son petit boucan de communication parfois par canaux insalubres.
La Rédaction
Source: La Sirène