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L’œil du Reporter : Quand le baptême devient un moyen de remboursement

Tout comme le mariage, le baptême est une cérémonie célébrée dans notre société et fait partie des nos us et coutumes. S’il était célébré autrefois, et même aujourd’hui, dans nos campagnes de façon simple, ce n’est plus le cas dans les grandes villes de notre pays, plus précisément à Bamako. Car, nous constatons que la célébration du baptême par les femmes, qui consistait en une forme de solidarité entre elles, se vide de plus en plus de son sens. Cette célébration correspond de nos jours à un système de remboursement des cadeaux «offerts» à cette occasion.

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Au fait, le système est tel que, aujourd’hui, si une femme reçoit, lors du baptême de son enfant, un cadeau, par exemple dix pagnes de tissu d’une de ses copines, cette dernière, à son tour, s’attend à la même chose. Sinon plus ! Où est la solidarité ? Il s’agit du paiement d’une «dette». Malheureusement, c’est ce système que nous constatons aujourd’hui dans notre société, et qui a véritablement transformé nos valeurs d’entraide et de solidarité d’antan.

Toute chose qui n’est pas sans conséquences dans les relations interhumaines dans la société. D’autant plus que, quand tu reçois et n’en donnes pas, les relations futures s’en ressentent. Donc, le baptême ne se fait plus sur la base de la solidarité mais sur celle des intérêts. «Je te donne et j’en attends autant de toi». Ainsi va la vie dans notre pays !

Ce système cause aussi de nombreux problèmes ou tensions dans les foyers. D’abord parce que, la plupart des femmes mettent à contribution (financièrement) leurs époux pour payer leur «bolo mafara (contribution)», lesquels, par ces temps, n’ont pas souvent le moyen pour y faire face. Du coup, naît une petite tension pouvant conduire au pire, c’est-à-dire, la séparation ou le divorce.

D’autre part, le système peut emmener aussi les femmes à une déviance sexuelle par faute de moyens financiers pour rembourser ce qu’elles ont reçu. C’est pourquoi, un adage bambara dit : «I golo massé yoromi, I ka na sama Ka séyé». Autrement dit, agir selon ses propres moyens au risque de se causer du tort.

 

Diango COULIBALY

SOURCE: Le Reporter  du   20 août 2014.
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