Quelle est donc cette démocratie, cette république, que certains sortent défendre becs et ongles, dès qu’il y a du remous au sommet ? Cette démocratie, n’est-elle pas mise en danger que par les coups en haut ? Que dire de la misère ? N’est-elle pas une des caractéristiques de cette démocratie ?
Que penser de l’injustice instaurée, acceptée et faite système de gouvernance ? N’est-elle pas un des ingrédients de cette démocratie ? Qu’est-ce qui fait que nous soyons si insensibles à la détresse humaine, que nous la considérions même normale tant que nous nous présentons en solutionneurs sans solutions ?
Pourquoi vociférons-nous, ameutons-nous le monde vers les supposés auteurs de coups, mais ne faisons jamais rien de similaire s’agissant des grands voleurs avérés ? Pourquoi n’avons-nous pas le réflexe de «laver notre linge sale en famille» ? Qu’est-ce qui mène aux coups d’Etat ? L’injustice sociale ? Le sentiment d’abandon du peuple ? La cécité de l’autoproclamée élite ? La cupidité et l’iniquité ?
Pourquoi «condamner avec la plus grande ferveur» les coups quand on a accepté dans un mutisme indécent et complice la dégradation morale et éthique des élites ? Vous savez, pour renaître de ses cendres, il faut un préalable… Je n’ai pas besoin de faire de dessin.
Et puis franchement, je raisonne comme un villageois dans une zone reculée qui entend sporadiquement des informations. Un campagnard qui vit sa petite vie tout en sachant que sa grande vie, celle qu’il mérite, lui est dérobée par des indélicats… Notre jugement, à nous les villageois, n’est pas altéré, par des promesses de bons d’essence, d’offrandes issues de dons détournés ; ni par l’opportunisme dont chaque égocentrique accuse son camarade d’en être un exemple.
Penser Mali, c’est avoir la maturité de ne pas avoir certains réflexes automatisés, automatiques qui ont remplacé le bon sens. Que votre journée soit douce, oui nous avons besoin de douceur. Cette hargne, j’en suis sûre, se transporte jusque dans certains foyers. Et, sincèrement, est-ce que cette démocratie, telle que nous la connaissons, vaut le coup de mettre en péril la famille, l’amour et les amitiés ?
KKS
Source: Le Matin