Le président de la République semble avoir, une fois de plus, manqué une belle occasion : celle de se réconcilier avec l’opposition, mais aussi avec son peuple, indigné par les rumeurs circulant sur la gabégie au plus haut sommet de l’Etat.

Les pourparlers d’Alger, le marché controversé des équipements militaires et l’achat du fameux avion présidentiel, la suspension de tous les programmes budgétaires destinés à notre pays par les partenaires techniques et financiers… Autant de sujets d’une brûlante actualité.

Prévue, jeudi dernier au Palais de Koulouba, la rencontre entre le Chef de l’Etat et la classe politique n’a pas tenu toutes ses promesses.

Pour IBK, c’était une occasion inespérée  de s’expliquer sur les grandes questions de l’heure. Mais aussi, de faire remonter sa côte de popularité, au plus bas, au sein de l’opinion nationale et internationale. Hélas, la promesse des fleurs n’a pas tenu celle des fruits.

Plutôt que de répondre aux questions de l’opposition, IBK s’est laissé aller à la colère, à l’indignation : « Je n’ai aucun complexe. Vous m’incitez à m’adresser à la nation. Je ne le ferai jamais », répondait –il sous le feu roulant des questions. Avant d’ajouter, sous les yeux ébahis de l’auditoire : « Ce n’est pas à 70 ans que je vais devenir un brigand ».

Pourtant les questions posées par la classe politique étaient claires, précises : quelles explications IBK a-t-il à donner aux Maliens par rapport au marché des équipements militaires, celui de l’avion présidentiel et au document de synthèse sur les pourparlers d’Alger…

Mais, l’occasion n’a pas, hélas, fait le larron.

Oumar Babi