A la faveur d’une conférence de presse organisée, le lundi 23 avril 2018, la population de Toukamakan dans le village de Sitakourou (Kayes) demande à la CEDEAO d’établir la justice dans l’affaire foncière opposant les Konté du village de Kembélé et les Baradji et Fofana du village de Sitakourou et relative à une bande de terre de culture située à Damadi. La présente conférence était co-animée par le porte-parole des habitants de Sitakourou, Abdrahamane Baradji, Me Issa Coulibaly et Me Mariam Diawara. Selon les conférenciers, la décision de justice sur ce dossier qui concernait des terres de culture a été appliquée par la démolition des maisons à usage d’habitation et des biens matériels de l’ensemble des habitants du hameau de Toukamakan en 2016.
L’affaire remonte en 2008 où un litige foncier opposait les Konté du village de Kembélé et les Baradji et Fofana du village de Sitakourou à propos d’une bande de terre de culture relevant du terroir villageois de sitakourou. Selon le conférencier, Abdrahamane Baradji, un protocole d’accord avait été établi le 14 mai 2008, entre les Konté et les Baradji, lequel précisait que « la famille Konté a cédé et restauré la propriété de la partie litigieuse qui revient à la famille Baradji de façon intégrale ». A l’en croire, les Konté et les Fofana ont commencé à se disputer la propriété des terres à eux prêtées par les Baradji à l’insu de ces derniers. La procédure est allée jusqu’à la Cour suprême. Selon lui, les juridictions maliennes ont confirmé la propriété des Konté sur les terres relevant du terroir villageois de Sitakourou, sans que les Baradji, fondateurs de Sitakourou et qui ont prêté les terres aux Konté, aient été invités dans la procédure. Pour lui, la conséquence de ces décisions de justice, c’est que les Fofana dont l’expulsion a été ordonnée sur les terres litigieuses ainsi que la démolition de leurs constructions, sont des habitants du village de Sitakourou. A la faveur de cette décision, expliqua-t-il, les Konté ont menacé de démolir tout le village de Sitakourou et ses habitations pour, selon leurs affirmations, jeter les femmes et les enfants dans la nature et démolir les habitations d’un village créé depuis 140 ans. Ayant pris connaissance du litige, dira-t-il, les Baradji, propriétaires des terres litigieuses à la faveur d’une convention signée, ont fait tierce opposition en 2013 au jugement rendu par la Justice de Bafoulabé. « Le juge n’a jamais statué sur cette requête. Ce qui est fâcheux dans cette histoire, c’est que c’est l’ancien Maire de la Commune de Diakon, Bah Keïta, qui a induit le juge en erreur en lui faisant croire que les Konté ont dénoncé le protocole d’accord dans lequel ils déclaraient que « la famille Konté a cédé et restauré la propriété de la partie litigieuse qui revient à la famille Baradji de façon intégrale ». Or la preuve de l’annulation de ce protocole d’accord n’a jamais été fournie en justice. Le nommé Bah KEITA n’était plus Maire et n’avait aucune qualité à témoigner en qualité de Maire puis qu’il avait, bien avant, été révoqué en Conseil des Ministres en sa session ordinaire du 06 août 2008 pour malversations et violation délibérée de la loi. Il est poursuivi pour faux témoignage et pour exercice de l’autorité publique illégalement prolongé. », a-t-il dit. Avant de noter que malgré le démenti du Maire qui l’a remplacé, la justice est passée outre et a ignoré tous les éléments de preuve fournis dans la procédure.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain