Le Chargé de mission au ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle n’oubliera pas de sitôt cette matinée du mardi 07 juillet 2020 où il a eu la surprise de sa vie, en constatant la disparition de son véhicule de service garé seulement une heure auparavant sur le parking du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle.
Arrivé sur les lieux vers 09 heures, il a foncé droit vers le bureau du secrétaire général dudit ministère – qui est l’actuel patron des lieux en l’absence du ministre – pour se présenter à travers les salutations matinales d’usage.
Près d’une heure après, selon nos sources proches de la Cité administrative, il a quitté son bureau pour effectuer un déplacement à l’intérieur de Bamako. Arrivé sur le parking, surprise ! La voiture, immatriculée KA 3561 a disparu et les clés sont encore par devers lui. Les recherches effectuées dans l’enceinte de la Cité administrative sont restées vaines.
Le voleur a emporté en même temps d’importants documents administratifs qui se trouvaient à bord du véhicule : deux passeports, un permis de conduire, une carte Nina, une carte nationale d’identité et une notification d’attribution d’un logement social. S’y ajoutent une carte bancaire, un chéquier et une importante somme d’argent.
Il nous revient qu’une plainte a été déposée au commissariat de police du 14è arrondissement, après avoir alerté les hauts responsables du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, en plus des services en charge de la sécurité de la Cité administrative.
C’est vrai que chaque jour on enregistre des vols de voitures à Bamako, mais celui-ci n’est pas un fait anodin à inscrire banalement au chapitre des faits divers puisqu’il se passe au cœur de l’appareil d’Etat, notamment à la Cité administrative où siège le gouvernement, avec ce dispositif sécuritaire visible et impressionnant.
Les enquêtes en cours révéleront certainement ce qui s’est passé, notamment en visionnant les images des caméras de surveillance. Mais d’ores et déjà, beaucoup de questions se posent sur le modus operandi du ou des voleurs pour ne pas attirer l’attention au niveau de ces parkings de la Cité administrative. Et aussi sur leur audace et la rapidité d’action. Une ou plusieurs personnes pour organiser ce vol ? N’y a-t-il pas une complicité interne car ces parkings grouillent d’un petit monde dont ceux qui nettoient des voitures ?
C’est justement cela le problème, nous rétorque un habitué de la Cité administrative qui parle d’une faille sécuritaire, dans la mesure où tous ceux qui tournent autour des parkings ne sont pas souvent identifiés alors que, ajoute-t-il, il n’y a pas un contrôle rigoureux du mouvement d’entrée et de sortie des véhicules pour leur identification. Le contrôle se fait beaucoup plus à l’entrée des voitures et on se préoccupe plus de d’utiliser le détecteur de métal suspect pour détecter un explosif éventuellement caché dans un véhicule, mais un relâchement notable est noté, selon lui, à la sortie de la sortie.
Amadou Bamba NIANG