Eric Yemdaogo Tiaré le nouveau secrétaire éxecutif du G5 Sahel s’exprime sur l’insécurité dans la région.
Le problème de la faim s’aggrave dans le Sahel ! Plus de 23 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire selon le réseau de prévention des crises alimentaires dans la région. En cause : l’insécurité et les violences armées. Des violences dans de nombreux pays : au Burkina Faso, au Mali ou même encore au Bénin tout récemment !
Eric Yemdaogo Tiaré, ancien ambassadeur, représentant permanent du Burkina Faso auprès des Nations unies à New York et secrétaire éxecutif du G5 Sahel s’exprime sur la situation.
Le besoin de continuer la lutte
Les chefs d’Etat qui m’ont reçu ont réaffirmé la nécessité de mettre nos moyens en commun pour lutter contre le terrorisme. Donc maintenant ce sont toujours les stratégies que nous recherchons pour pouvoir lutter efficacement contre ce fléau. Tout le monde est d’accord qu’aujourd’hui, nous n’avons pas d’autre choix que de continuer la lutte, quand bien même on sait qu’ elle n’est pas seulement militaire, mais y a aussi beaucoup de développement. Mais il se trouve que dans certaines zones même, on ne peut même pas y aller pour pouvoir développer des projets pour des raisons d’insécurité.
Autre débat qui polarise actuellement l’actualité au Sahel, c’est le départ ou non de l’armée française du Sahel. Quel est votre point de vue?
Aujourd’hui demander le départ des forces françaises, me paraît un peu délicat. Il faudrait plutôt qu’on travaille avec ces forces, le temps que nous puissions nous mêmes nous organiser pour être le plus efficace possible. Je crois savoir que si elles sont là c’est à la demande de nos Etats. Travaillons à faire en sorte que nous puissions nous même, à un moment donné, nous dire que nous sommes capables de nous en sortir nous même. Et qu’à ce moment on peut revenir sur les décisions que nous avons prises.
Au début de notre entretien, vous évoquiez le volet développement du G5 Sahel. Est ce que les financements pérennes existent?
En ce qui concerne l’aide au développement, vous savez, il y a eu une conférence des bailleurs de fonds à Nouakchott en décembre 2018. Et effectivement, de gros montants avaient été annoncés pour financer le programme d’investissements prioritaires, donc avec de nombreux projets. Mais au final, on n’a pas encaissé beaucoup d’argent pour pouvoir réaliser ces projets. Toutes nos ambitions n’ont pas pu être réalisées, bien sûr, parce qu’aujourd’hui, les populations ont besoin de projets à impact rapide, des choses qu’on peut réaliser dans un court délai. Pour pouvoir leur permettre de subvenir à leurs besoins. Les grands projets, intégrateurs et autres, c’est bien. Mais pour l’instant, il y a des projets urgents qu’il faut réaliser dans tous les secteurs. Dans les zones les plus difficiles, les populations ont besoin des projets.
Source: dw.com