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L’inexorable progression de l’Etat islamique

Un an après la proclamation du califat par Abou Bakr Al-Baghdadi, une constatation s’impose : son mouvement, l’Etat islamique, n’a cessé de se renforcer dans son territoire d’origine – l’Irak et la Syrie – et d’étendre son influence dans le monde musulman, voire au-delà. Partout ou presque, il progresse, si l’on excepte de très rares revers, à Kobané et à Tal Abyad, au Kurdistan syrien, et dans la région de Tikrit, au nord de Bagdad.

Abou Bakr Al-Baghdadi chef Etat islamique (EI) groupes rebelles

En un an, l’EI a eu le temps d’accroître son emprise dans les territoires qu’il occupe en Syrie et en Irak, en installant un ersatz d’administration dont la tâche première est de contrôler les populations locales et de prélever des taxes pour remplir les caisses de l’organisation. La mise en place d’un système éducatif et l’embrigadement de toute une génération d’enfants constituent le phénomène le plus alarmant : encore trois ans, et une classe d’âge entière qui a grandi entre Damas et Bagdad n’aura rien connu d’autre que la guerre, l’Etat islamique et son idéologie mortifère. Le cœur du Proche-Orient connaîtra alors un destin « à l’afghane », fait de guerres sans fin et de confusion totale entre islam et djihadisme.

Ailleurs, le bilan est tout aussi inquiétant. Présenté, à l’origine, comme un concurrent d’Al-Qaida – en plus violent, plus radical, au recrutement plus large –, l’EI talonne et menace désormais sa grande sœur un peu partout. Dans le monde arabe, des cellules de plus en plus opérationnelles ont émergé – en Arabie saoudite, au Yémen, au Koweït, en Egypte. Au Maghreb, la menace ne cesse de s’étendre – en Libye, mais aussi en Tunisie, menaçant de faire échouer la transition démocratique. L’Algérie se demande quand viendra la prochaine alerte, après l’assassinat d’Hervé Gourdel. Le Maroc vit dans l’expectative.

Surenchère

Au Proche-Orient encore, l’offensive des partisans de l’EI, mercredi 1er juillet, dans le Sinaï, constitue un nouveau défi. Pas seulement pour l’Etat égyptien, mais aussi pour le Hamas palestinien, explicitement visé. Très affaibli après la guerre meurtrière de Gaza en 2014, le Hamas ne peut se permettre un nouvel affrontement avec Israël, laissant ainsi le champ libre à toute surenchère extrémiste. La nouvelle cible de l’Etat islamique est le conflit israélo-palestinien, enfermé dans une impasse suicidaire qui a fini par affaiblir et décrédibiliser même le Hamas, présenté longtemps comme l’épouvantail absolu.

Enfin, des groupes ont prêté allégeance un peu partout dans le monde musulman. Dans le Caucase, un ancien commandant des forces spéciales azerbaïdjanaises, entraîné aux Etats-Unis, a pris la tête de la branche locale de l’EI. C’est aussi le cas en Afghanistan et au Pakistan, où même les talibans se sentent menacés. En Afrique, Boko Haram s’est rallié au drapeau noir de l’EI. Si les offensives récentes ont réduit les capacités du groupe nigérian, sa capacité de nuisance nationale et régionale reste vivace. D’autres suivront. Sans compter les attentats commis en Occident par des « loups solitaires » autoradicalisés, à l’instar de Yassin Salhi, accusé d’avoir décapité un chef d’entreprise dans l’Isère et tenté de faire exploser une usine chimique.

Le constat est cinglant. Partout où les guerres s’enlisent, partout où la politique n’offre aucune perspective aux conflits, l’Etat islamique sait que son heure est venue et en fait, sans hésitation, la démonstration. Les pays de la coalition mise sur pied pour combattre l’EI ne doivent se faire d’illusions ni sur l’ampleur du défi ni sur le temps qu’il faudra pour le relever.

 

Source: lemonde

 

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