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LIGNE DE FORCE : Trouver un modus vivendi avec la CEDEAO

Réunis, hier 20 août, en sommet extraordinaire sur le Mali par visioconférence (la deuxième en trois semaines), les chefs de quatorze Etats de la CEDEAO ont annoncé une série de décisions et confirmé les sanctions préconisées à la suite du renversement du régime IBK, le 18 août dernier.

 

Les premières se rapportent aux  » menaces, pressions et manipulations exercées par les militaires putschistes pour contraindre le président IBK à annoncer une démission contre son gré.  » Elles sont condamnées. Toute forme de légitimité est déniée aux militaires putschistes et le rétablissement de l’ordre constitutionnel exigé. Est également exigée « la libération immédiate » du président IBK et de tous les officiels arrêtés. Enfin, le président IBK doit être  » rétabli dans ses fonctions de président de la République conformément aux dispositions constitutionnelles en cours au Mali.  »

Les sanctions, elles, se déclinent comme suit : le Mali est suspendu de tous les organes de décision de la CEDEAO. Toutes les frontières terrestres et aériennes de la communauté lui sont fermées. Tous les flux et transactions économiques, financières et commerciales, à l’exception des denrées de première nécessité, des médicaments, du carburant et de l’électricité, sont arrêtés entre les autres pays membres de l’organisation et le nôtre.

Tous les partenaires internationaux sont invités à appliquer l’embargo ainsi décrit.  » La mise en œuvre immédiate des sanctions contre tous les militaires putschistes, leurs partenaires et collaborateurs  » est réaffirmée, ainsi que la montée en puissance de la Force en Attente de la CEDEAO (FAC).

Face à ce positionnement de nos partenaires communautaires, les nouveaux dirigeants maliens ont le choix entre une double posture. La première consisterait à couper le pont avec eux. Cela équivaudrait à nous priver de nos sources d’approvisionnement traditionnelles avec tout ce que cela implique comme souffrances pour nos populations et risques d’instabilité supplémentaire pour le pays.

La deuxième posture serait de saisir la disponibilité réitérée de l’organisation à  » continuer sa mission de rapprochement des positions de toutes les parties et de réconciliation du Peuple malien « . A cet égard et avec la coopération bienveillante de l’ancien président de la République (il rendrait là un ultime service à son pays) un modus vivendi peut être trouvé. Comme ce fut le cas lorsque son prédécesseur Amadou Toumani Touré, après avoir été renversé par Amadou Haya Sanogo et sa bande, le 22 mars 2012, a consenti, sur l’intermédiation de la même CEDEAO, à démissionner dans les  »formes constitutionnelles ». Le 8 avril qui a suivi, il est sorti du refuge qu’il avait trouvé auprès de l’ambassade du Sénégal à Bamako pour remettre officiellement sa lettre de démission entre les mains du président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily.

En assurant que ladite démission avait lieu  » sans pression aucune, de bonne foi et surtout pour l’amour du Mali « .

Saouti HAIDARA

Source : l’Indépendant

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