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Qu’est-ce que cela apporte de plus que les moyens de paiement existants ?
Facebook souligne que les transactions seront instantanées et peu coûteuses, à l’inverse des systèmes actuels de transfert d’argent. Qui plus est, le libra sera accessible à des personnes ne disposant pas de compte bancaire. Facebook insiste fortement sur ce point, laissant entendre qu’il s’agit du premier public visé : « La moitié des adultes dans le monde n’ont pas de compte bancaire », précise l’entreprise, qui ajoute que cette proportion est plus forte dans les pays en voie de développement, et concerne principalement les femmes. Un « défi » que souhaite relever Facebook avec le libra – et une opportunité de communiquer sur l’apport « positif » de ce projet.
La force de frappe du libra repose aussi sur sa facilité d’usage annoncée, à travers des applications à l’usage extrêmement développé dans le monde : la « famille » d’applications appartenant à Facebook compte plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs chaque jour.
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Cette cryptomonnaie sera-t-elle aussi volatile que le bitcoin ?
En théorie non, car contrairement au bitcoin, le libra sera adossé à une réserve de monnaies et de valeurs relativement stables, comme des dollars et des euros. Cette « réserve libra », qui jouera en quelque sorte le rôle d’une banque centrale, sera gérée par la Libra Association. « Cette approche est similaire à la façon dont ont été introduites d’autres monnaies par le passé, explique le communiqué de la Libra Association. Pour qu’une nouvelle monnaie inspire confiance et soit adoptée, il fallait garantir que les billets émis puissent être échangés contre de vrais actifs, comme l’or. Bien que le libra ne soit pas adossé à l’or, il sera échangeable contre une collection d’actifs à faible volatilité. »
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Quel sera le rôle exact de Facebook dans sa gestion ?
Sachant sa confiance fortement écornée par les scandales de 2018, Cambridge Analytica en tête, Facebook a pris des précautions pour rassurer. Si l’initiative vient de l’entreprise de Mark Zuckerberg, qui entend garder la main jusqu’au lancement de la monnaie, en 2020, c’est un organisme à part qui sera chargé de la gérer, la Libra Association.
Cette organisation à but non lucratif, basée à Genève, rassemble aujourd’hui vingt-huit membres, parmi lesquels des entreprises comme Mastercard, Visa, PayPal, Uber, Booking, eBay, Vodafone ou encore Iliad (dont le patron, Xavier Niel, est actionnaire du Monde). Facebook en fait partie, par l’intermédiaire de sa filiale Calibra, créée pour l’occasion. Et promet qu’elle ne sera qu’un membre comme un autre de la Libra Association, sans davantage de pouvoir. D’ici au lancement du libra, l’organisme espère regrouper une centaine de membres, dont des centres de recherche et des organisations non gouvernmentales.
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Encore de nouvelles données à récolter pour Facebook ?
Calibra a été créé « pour s’assurer que les données sociales et financières soient séparées », peut-on lire dans le communiqué. Calibra « ne partagera pas d’information sur les comptes, ou d’informations financières, avec Facebook ou avec de tierces parties, sans le consentement de l’utilisateur », assure l’entreprise. « A part dans certains cas limités, évoque toutefois Facebook, pour assurer la sécurité des utilisateurs, nous plier à la loi, ou apporter des fonctionnalités basiques aux utilisateurs de Calibra. »
Mais l’entreprise promet que les données de Calibra ne seront pas utilisées pour mieux cibler les publicités sur Facebook et autres applications du groupe – ciblage sur lequel repose aujourd’hui le modèle économique de Facebook.
Le Monde