Après 38 ans en prison, l’homme qui détient le record de détention en France est libre, c’est la décision ce mercredi matin du tribunal d’application des peines de Créteil. Une libération conditionnelle pour Philippe El Shennawy qui devra porter un bracelet électronique pendant 2 ans. Philippe El Shennawy a 59 ans, il en a passé 38 en prison.
Philippe El Shennawy va à nouveau respirer le grand air dès ce vendredi. Sous la surveillance rapprochée d’un bracelet électronique certes, mais loin des barreaux derrière lesquels il a passé 38 ans. Les démarches pour cette libération ont commencé en mars dernier, quand François Hollande a gracié partiellement Philippe El Shennawy.
Le président a soulevé la période de sûreté qui devait encore maintenir le plus ancien détenu français en prison pendant 3 ans.
Une vie derrière les barreaux
Philippe El Shennawy a 20 ans quand il est incarcéré, en 1975, pour le braquage d’une banque avec prise d’otage, avenue de Breteuil à Paris. Pour ce braquage auquel il nie avoir participé, Philippe El Shennawy est condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité. Après une première libération conditionnelle en 1990, il retourne en prison pour violation d’une interdiction de séjour en région parisienne – il tentait de rendre visite à son fils. Il s’évade ensuite de prison, en 1997, puis d’une unité pour malades difficiles en 2004. A chaque fois, il est repris après quelques mois, après quelques vols à main armée.
« La levée d’écrou interviendra vendredi matin, le placement sous surveillance électronique va dépendre du dispositif technique qui sera probablement mis en place dans la journée et puis lundi, il est au travail », a précisé maître Maud Marian.
Un travail qui lui doit permettre de stabiliser sa situation. Philippe El Shennawy a aussi une famille qui l’attend. « Il va résider chez sa femme. Il est très, très heureux, a ajouté l’avocate.J’ai eu sa femme au téléphone, il y a eu des larmes, des cris de joie ». Le bracelet électronique « ne va pas être très facile à vivre psychologiquement. Il le dit, c’est une liberté au rabais, mais c’est toujours mieux que la prison », a estimé maître Marian.
rfi