Le militant anticorruption et président de la Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC), Clément Dembélé a été libéré vendredi 22 mai 2020. Il sera jugé le 1er juillet pour incitation à la violence, a-t-on appris de sources judiciaires.
Les raisons de son arrestation semblent désormais connues. Clément Dembélé, président de la PCC (Plateforme contre la corruption et le chômage), puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait été arrêté le 9 mai par les services de renseignements. Selon certaines sources, le militant anticorruption serait interpelé pour avoir appelé les forces de sécurité à se révolter contre le pouvoir dans une vidéo.
Son arrestation n’avait jamais été confirmée publiquement par les autorités et le silence sur son sort et l’endroit où il se trouvait avait donné lieu à d’abondantes spéculations. Il a été « présenté au procureur de la République ce vendredi. Inculpé pour incitation à la violence, il a été laissé libre et comparaîtra devant le juge, le 1er juillet prochain », selon une source judiciaire. « Ses problèmes avec la justice n’ont rien à voir avec ses activités de lutte contre la corruption », a confirmé une autre source.
Pour une franche partie de la population, le Prof Clément Dembélé est enlevé pour des raisons liées à la lutte contre la corruption qu’il mène avec sa plateforme depuis un moment. Ce qui avait conduit plusieurs personnes a manifesté en sa faveur à Bamako mardi. «Ensuite le citoyen lambda a pensé qu’il était arrêté dans le cadre de sa croisade contre la corruption. Il fallait donc se mobiliser pour soutenir sa cause et exiger sa libération ». Et d’ajouter : «Les gens ont dans un premier temps pensé qu’il avait été enlevé et donc porté disparu à jamais. Et qu’il ne fallait pas laisser passer ça », a-t-il ajouté.
Cette affaire loin de convaincre plus d’un est plutôt considérée comme un acharnement contre un militant considéré comme gênant envers le pourvoir. S’il a appelé l’armée à se révolter, Clément a aussi dans un vidéo demandé à la population de ne pas faire la violence.
Pour rappel, le Mali est classé 130e sur 180 pays en 2019 sur l’indice de corruption dans le secteur public établi par l’organisation spécialisée Transparency International. Une position moins honorable pour un pays qui est secoué par une crise multidimensionnelle.
Komi
LE COMBAT