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Libération de trois femmes parmi les mercenaires ivoiriens capturés : Les Maliens et les amis du Mali s’inquiètent, le dossier des mercenaires est d’abord à leurs yeux une question de sécurité nationale

L’instant de surprise passé, place aux interrogations. Nos compatriotes, de l’intérieur comme de la diaspora, tout en faisant confiance aux autorités de la Transition, ne sont pas rassurés après la libération des trois soldates ivoiriennes capturées en même temps que leurs homologues masculins du commando débarqué incognito le 10 juillet dernier à Bamako dans le quatre d’une tentative de déstabilisation du Mali. Beaucoup estiment que si par définition les mercenaires arrêtés juste à temps n’ont pas d’état d’âme, leur commanditaire, Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien, est davantage déterminé dans sa mauvaise contre le Mali. Il faut donc être vigilant.  

 

Dans sa livraison n° 4134 du 07 septembre dernier, le journal ivoirien ‘’Le Jour’’ publie sur sa manchette en allusion à la libération des 46 derniers mercenaires ivoiriens mis sous mandat de dépôt au Mali : « La procédure sera certes un peu longue, mais il ne faut pas désespérer… » Ce qui laisse entendre que des négociations difficiles sont en cours pour aboutir à un happy end que les autorités ivoiriennes souhaitent de tout leur cœur. Avant, un vidéo d’enquête du célèbre chroniqueur ivoirien, Christ Yapi, et un article du journal français Le Monde avaient fait état d’un présumé .processus de négociation en vue d’une éventuelle libération des 46 autres mercenaires ivoiriens, après celle des trois femmes. Depuis, les Maliens, où qu’ils se trouvent, et des amis du Mali, se posent des questions. Le dossier des mercenaires fera-t-il l’objet de négociations diplomatico-humanitaires qui finiront par jouer un sale tour au Mali ? Les autorités de la Transition ne sont-elles pas en train de se laisser prendre aux sentiments sournois ? La justice malienne va-t-elle se faire hara-kiri dans l’affaire ?

« Honnêtement les autorités sont en train de jouer avec le feu. Ce dossier est une question de sécurité nationale pour laquelle il ne doit pas exister ou il ne doit pas y avoir ” un quelconque état d’âme ou de sentiment d’humanisme ” », nous confie un Malien de France. Son concitoyen du Canada se place sur le terrain de la légalité : « Selon le principe du droit, les 03 femmes sont passibles d’une infraction pénale ” d’association des malfaiteurs “. Si le Mali n’a pas de charges contre elles et a procédé à leur relaxe, les autres suspects aussi ne doivent pas être ni jugés, ni détenus. Ils devaient participer à l’exécution de la même mission funeste et ils ont tous été arrêtés dans les mêmes circonstances. Tous ces mercenaires devaient être placés sous un mandat de dépôt, jugés et condamnés. Ils doivent également purger leur peine. Nous ne pouvons pas avoir des institutions fortes si nous ne sommes pas capables de respecter le principe de séparation des pouvoirs. » Comme pour exprimer qu’il est dans la même perception des choses, l’étudiante Fanta Révolution fulmine : « De plus, nous ne pourrons pas assurer le Mali Koura si nous ne pouvons pas garantir un système judiciaire indépendant. Si nous acceptons une quelconque négociation dans ce dossier cela suppose que nous ne sommes pas convaincus des faits qu’on leur reproche. Nous devons être cohérents et faire appliquer la loi. » Nouhoum Sow, jeune diplômé, a une plus grande inquiétude. Il reprend en des termes identiques l’appréhension formulée par celui du Canada dans des termes identiques : « Ces mercenaires n’ont pas d’état d’âme. Une fois libérés, ils vont reprendre du service sans aucune pitié et la revanche sera tragique. Quant à Alassane Ouattara, qui a été profondément humilié, il fera rouler le Mali dans la farine et n’aura aucune obligation ni légale, ni morale, de respecter un quelconque accord dans ce dossier. Ne soyons pas naïfs. » Le vieux Toumani D. pense pareillement du président ivoirien :« Ouattara doit être traité comme un ennemi du Mali. Il profitera de n’importe quelle opportunité pour déstabiliser le Mali et mettre nos autorités à genou. Il n’est certes pas le seul adversaire du Mali, il existe une complicité internationale et Ouattara est un des acteurs. Je demande plus de vigilance et de prudence de la part de  nos autorités. Elles doivent agir avec fermeté, éviter les failles et les pièges. Selon un adage, ” C’est à travers la fissure dans le mur que le margouillat réussi à pénétrer “. » Ces morceaux choisi attestent combien les Maliens scrutent l’affaire. Plusieurs Maliens sont, surtout au sein de la diaspora, surpris par le bien fondé de la décision de libérer les trois femmes mercenaires. A Toronto, un compatriote ne décolère pas. « Cela ressemble à un déni de justice puisque la procédure judiciaire n’était pas close », lance-t-il.

Entre temps, de manière quasi inattendue, le Nigeria s’invite dans le dossier. Son ministre des Affaires étrangères arrive à Bamako et le Président Assimi, ouvert au dialogue, fait savoir que l’affaire ne peut passer comme lettre à la poste, qu’il faut donc que la partie ivoirienne consente des contreparties pour une résolution dans la durée. Les commentaires fusent. Le National retient celui de Dr. GTDP, Professeur à l’Université Cheikh AntaDiop de Dakar (UCAD) : « Il y a, dans l’âme africaine, un sens du compromis, louable certes, mais souvent dépourvu de limites. Une limite ne doit, par définition, guère être malléable, c’est le point qui, une fois atteint, doit appeler sanction ! Que la justice malienne juge d’abord et, si nécessaire, condamne les prévenus ivoiriens. Ensuite, ainsi que prévu par la loi, le Président Goïtasera libre d’user de son droit de grâce en exigeant une contrepartie. Mais parler de cela présentement me semble mal à propos. Que les Africains apprennent à respecter les règles et les limites, et acceptent de prononcer les sanctions qui se rattachent à leur non-respect ! C’est ainsi que l’on éduque un peuple ! Si ces gens étaient passés entre les mailles du filet, Dieu seul sait ce qu’il serait advenu de Goïta et autres. Sachons donc êtreconséquents ».

Didi Demba Tandjigora

Source : Le National

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