Suite au rejet de la demande de mise en liberté conditionnelle de leurs clients par la justice malienne, la semaine dernière, les Avocats du Capitaine Amadou Haya Sanogo et certains de ses coaccusés disent être animés par un sentiment de déception. Selon eux, ils étaient détenus pour les mêmes raisons que ceux qui ont profité de cette mesure. Donc, tous doivent être traités sur le même pied d’égalité. Ils envisagent, ainsi, des voies de recours.
Cette décision de la justice malienne a provoqué la déception chez les Avocats de Sanogo et de certains de ses codétenus qui restent toujours en prison. Selon eux, il s’agit juste de diviser pour mieux régner.
Par ailleurs, ils soutiennent que la décision vise à briser le mouvement des épouses des militaires détenus qui exigent la reprise du procès ou leur libération.
Pour rendre justice à leur client, les Avocats du Capitaine Sanogo comptent introduire des recours. Me Alassane Diop, Avocat de l’un des détenus dont la demande de liberté provisoire a été rejetée, joint par nos soins, annonce qu’ils ne vont pas rester les bras croisés. Ils comptent faire appel auprès de la Cour de la CEDEAO pour violation de Droit de l’Homme. Pour Me Konaré, l’Avocat d’Amadou Haya Sanogo, cette délibération de la justice les a tout simplement surpris.
Donc, pour l’instant, l’ex-Chef de la junte militaire reste en prison avec certains de ses coaccusés. Le Général Dahirou Dembélé, le Chef d’état-major des armées au moment des faits, était sous contrôle judiciaire depuis trois ans. Il bénéficie, depuis le vendredi dernier d’une liberté totale de tout mouvement. Les charges contre lui ont été abandonnées. Quant à Yamoussa Camara, Ministre de la Défense en son temps et qui serait très proche de Sanogo, a été mis en liberté conditionnelle. Cela, « pour des raisons de santé », selon la Chambre d’Accusations.
Pour rappel, notons qu’Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’État en mars 2012 contre le Régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), est poursuivi par la Justice malienne avec une quinzaine de militaires pour l’assassinat de 21 Bérets rouges. Leur procès, qui avait été suspendu en décembre 2016, à Sikasso, reste toujours en attente.
Adama A. Haïdara
Le Combat