«C’est Alassane Dramane Ouattara qui est à la base des sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali. En réponse, les autorités maliennes ont certainement décidé de libérer les détenus politiques ivoiriens qui étaient ici à Bamako, dont Sess Soukou Mohamed, dit Ben Souk, un proche de Guillaume Soro, qui est un opposant farouche au président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara», nous confie un haut responsable du Mali sous anonymat et sans autre précision.
Ce qui est sûr, c’est que Ben Souk avait été arrêté au Mali le 10 août 2021 après l’émission d’un mandat d’arrêt international par Abidjan le 16 novembre 2020. Ainsi dans la nuit du 10 janvier 2022, l’opposant, incarcéré au Camp n° 1 à Bamako, a été remis en liberté, ainsi que d’autres camarades politiques alors qu’ils devaient être présentés le lendemain, 11 janvier 2022 à 10 heures, devant la chambre d’accusation.
La plus grande remarque est que cette décision des autorités maliennes de remettre en liberté sans jugement et ni motif officiel celui qui coupe le sommeil au président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a été prise juste au lendemain des sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Une coïncidence ? Certainement non ! Puisque nul n’ignore aujourd’hui la position d’Alassane Ouattara dans le dossier CEDEAO sur le Mali. L’on sait bien qu’il n’a jamais supporté les militaires qui ont pris le pouvoir à la suite du coup d’Etat du 18 Août 2020.
Mieux, selon nos sources, Alassane Dramane Ouattara, demeure l’un des chefs d’Etat de la CEDEAO qui ont toujours voulu et soutenu des sanctions contre le Mali depuis avant le sommet extraordinaire, tenu le 9 Janvier 2022 à Accra au Ghana. La vérité, c’est que le président ivoirien a exprimé le 03 Janvier 2022 un non catégorique au plan de sortie de crise proposé par les autorités de la transition, tout en précisant que le Mali s’exposerait à de « sévères sanctions économiques au plan international » en cas d’entêtement.
Toutes ces prises de position d’Alassane Dramane Ouattara semble mettre en colère Bamako qui a certainement décidé de cesser d’être l’hôte des détenus politiques ivoiriens en libérant Sess Soukou Mohamed, dit Ben Souk, ainsi que des proches collaborateurs.
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali