Le président de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), l’honorable Oumar Mariko, a profité d’une conférence de presse qu’il a tenue au siège de son parti le lundi dernier, pour appeler les Maliens à la « désobéissance civile » contre le régime Ibrahim Boubacar Keita.
Oumar Mariko, connu pour ses prises de positions souvent radicales, n’a pas encore changé. Sa position actuelle contre le régime d’IBK le prouve. Le lundi dernier, lors de la conférence de presse organisée par sa formation politique, il a fait la peinture de la situation actuelle du pays. Accord politique de gouvernance, le Dialogue national inclusif, Oumar Mariko prédit leur échec.
À l’entame de ses propos, le député de Kolondièba a laissé entendre que la signature de l’Accord politique de gouvernance a créé la confusion chez pas mal de Maliens. À l’en croire, cet accord a, entre autres, saboté la grève des travailleurs de la Fonction publique, obéi aux « injonctions des autorités françaises à changer la constitution du 25 février 1992 »…
Parlant du Dialogue national inclusif, l’honorable Oumar Mariko affirme qu’il est voué à l’échec, car dit-il, en lieu et place d’un partage de responsabilités autour d’un programme politique minimal des crises actuelles du pays, les signataires ont préféré l’accompagnement d’Ibrahim Boubacar KEÏTA dans son programme de destruction nationale.
L’urgence pour les Maliens selon le SADI
Pour Oumar Mariko, le mal des Maliens ne peut pas être soigné ni par le Dialogue national inclusif ni par l’Accord politique de Gouvernance, car il est mal diagnostiqué. Il estime que l’établissement d’un système de défense qui règle les questions du type d’armée et de forces de sécurité engagées dans la protection des citoyens et de la défense de l’intégrité territoriale ; le respect des domaines publics, établissements et services pour lesquels justice doit être rendue au peuple ; trancher définitivement le problème du fichier électoral, permettre l’accès de tous les citoyens aux documents administratifs et d’arrêter la distribution de l’argent lors des élections, d’exiger l’impartialité de l’administration dans les processus électoraux ; la connaissance de l’audit économique et financier du pays avec une attention particulière sur les fonds alloués au Mali par les ressources internes et externes pour la paix ; le pacte national aux aides actuelles, sont entre autres, ce dont les Maliens ont besoin de nos jours.
Oumar Mariko a aussi rappelé les démarches entreprises par le Sadi pour la stabilisation du Mali.
Le SADI appelle à la désobéissance civile
Dans une interview qu’il a accordée à la presse à sa sortie de la conférence, le président du Sadi a appelé les Maliens à la mobilisation populaire. Pour lui, cette forme de revendication est le principal critère de la démocratie. « Nous demandons aux forces populaires de se mettre ensemble. Le parti Sadi est prêt à assumer sa responsabilité historique avec le peuple malien opprimé et réprimé », a-t-il déclaré. Droit dans ses bottes, Mariko appelle à la « désobéissance civile ». « Si les Maliens sont debout aujourd’hui (cela est garanti par la constitution) pour dire nous faisons la désobéissance civile au régime de Ibrahim Boubacar Keita, il n’y a rien de plus démocratique et de plus constitutionnel que cela », a-t-il entonné. L’opposant a précisé qu’il ne souhaite pas un coup d’État militaire, mais un soulèvement populaire contre le régime IBK qui, selon lui, a échoué. « Il ne s’agit pas pour nous de faire un autre coup d’État… Nous n’envisageons pas un coup d’État, mais un soulèvement populaire avec une direction sérieuse, différente de celle qui a soulevé le peuple le 10 février et le 5 avril », a-t-il dit haut et fort avant d’ajouter : « Nous voulons assumer la direction politique d’un regroupement qui va mettre fin à des années de souffrance de notre pays. La stabilité du Mali est impossible avec le régime de Ibrahim Boubacar Keita ».
Il faut rappeler que l’honorable Oumar Mariko et son parti se sont opposés à l’Accord politique de gouvernance depuis sa signature en mai dernier. Ils trouvent que ni cet accord ni le Dialogue national inclusif tel qu’organisé par IBK ne peuvent résoudre les problèmes du Mali.
Boureima Guindo
Source : Le Pays