Nos honorables députés aiment bien les terres. Et si d’autres ont pu s’approprier des hectares en toute légalité, ce n’est pas le cas de l’honorable Hady Niangadou dit Joe Walaki qui est en passe d’exproprier de paisibles citoyens de leurs terres à N’TABACORO, cercle de Kati.
Cette affaire qui oppose l’honorable Joe Walaki à des paisibles populations est relative à 60 Hectares à N’TABACORO. Ledit espace appartient à tierces personnes disposant de titres Fonciers en bonne et due forme. Et parmi eux, certains ont déjà procédé à d’importants investissements sur leurs terres acquises en toute légalité.
En clair, c’est avec un titre foncier concernant toute la zone – les 60 hectares- signé à la date du 25 février 2013 que l’honorable député veut exproprier tout un groupe de personnes. Or, parmi les titres des futurs expropriés (disons le ainsi puisque force n’est plus à la loi) l’un des derniers à être acquis date d’Avril 2002 .
Et inutile de se poser la question à savoir comment l’honorable spéculateur à pu disposer d’un titre sur une telle superficie de terre, surtout sur une zone qui en possède déjà. Oui, aujourd’hui au Mali cela est possible. Il suffit de faire recours à un de ces cabinets d’étude de topographie ayant une expertise en la matière. Ce cabinet, après une étude de topographique appelée BEAT, délivre un titre à son client. Ce chemin a pour avantage d’éviter des tracasseries de l’administration (surtout quant il s’agit de frauder comme dans le cas présent) et tous les spéculateurs l’empruntent. L’honorable Joe Walaki aura beaucoup de peine à nous démentir.
Et dire que cette zone appartient à l’’Etat, ceci relève d’une méconnaissance des textes régissant le foncier au Mali. Et pourtant c’est l’argument que l’honorable Joe Walaki avance tout en soutenant que l’Etat a déjà remboursé les propriétaires de ces zones et que c’est ce même Etat qui lui a vendu 60 hectares. Chose qui va à l’encontre de la loi domaniale qui est claire : « Une terre est appropriable que pour utilité publique et après avoir trouvé un consensus avec les personnes expropriées, c’est-à- dire discuter au préalable des modalités de dédommagement ». (Article 13 de la constitution du Mali)
Il nous revient d’ailleurs que l’honorable Hady Niangadou n’est pas à son premier coup. Il appartient cependant aux autorités compétentes d’agir. Le ministère de tutelle est fortement interpellé. «Nous croyons toujours à la justice de notre pays», nous confie-t-on du coté des futurs expropriés.
Djibi
source : La Sentinelle