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L’explosion du camion-citerne de «Yara Service» à Badalabougou : la quarantaine de victimes mortes pour rien!

Le 24 septembre 2019, il est plus de six mois jour pour jour, qu’un camion-citerne a explosé non loin du restaurant Broadway Café à Badalabougou, faisant ainsi, plus d’une quarantaine de morts et 46 blessés, selon nos informations. Ayant le souci constant d’éclairer les lanternes de nos lecteurs, nous sommes allés à la recherche de la suite de cet accident spectaculaire et cela, pour comprendre qu’est ce qu’il s’était  passé pour produire un tel drame. Et, quelle mesure a été prise pour qu’un tel accident ne se reproduise plus. Que sont devenues les familles des victimes et des blessés en matière de dédommagement ? Le propriétaire du camion, a-t-il été reconnu coupable entre-autres…

 

Nous sommes mardi 19 septembre 2019 aux environs de 15 heures 25 minutes, lorsqu’un camion-citerne a explosé à Bamako, non loin du restaurant Broadway, dans le quartier Badalabougou, où se trouve plusieurs sièges des agences de l’ONU au Mali. Le bilan définitif, il est lourd. Selon nos informations, les structures compétentes ont énuméré plus d’une quarantaine de morts et 46 blessés. Au cours de cet accident de la circulation routière impliquant un camion citerne qui s’est produit à l’après midi d’un mardi 19 septembre 2019 aux environs de 15 heures 25 minutes à Badalabougou (Commune V du District de Bamako). Le camion citerne de 14 mille litres qui transportait du carburant s’est renversé causant une catastrophe énorme. Au moment des faits, les blessés ont été transportés à l’hôpital Gabriel Toure et l’hôpital du Mali.

La suite donnée à ce dossier d’accident

Aux dires du procureur auprès du tribunal de la première instance de la commune V du District de Bamako, couvrant la zone d’accident et en charge du dossier de l’explosion du camion-citerne qui a occasionné la mort d’une quarantaine de personnes, le dossier est classé sans suite. Approché par nos soins, pour fin de recoupement, le procureur expliquera comme motif de classement du dossier que : «la partie pénalement responsable de l’accident est le chauffeur qui, a malheureusement péri avec ses deux apprentis chauffeurs dans l’accident. Pour le cas espèce, moi en tant que le représentant du ministre public auprès du tribunal, ne peut poursuivre personne dans ce dossier. Mieux encore, dans le procès verbal du commissaire qui a procédé à la constatation, il ressort que le camion était assuré donc, c’est en principe l’assurance doit être saisie pour réparation. C’est pourquoi, je l’ai classé sans suite ». Plus loin, a-t-il détaillé que l’article 51 de la procédure pénale qui stipule les attributions du procureur lui permet à travers son article 53 de notifier à la partie civile (les victimes) qu’il a classé l’affaire. Malheureusement, devant nous celle qui est chargée de cette tâche ne l’a pas fait parce que le procureur l’a appelé pour lui demander si elle a exécuté le travail. Cette dernière a répondu négatif.

Ce faisant, c’est au propriétaire du véhicule avec la société d’assurance qui doit dédommager les victimes. Dans les explications du procureur, le camion citerne était assuré chez la société assureur «ALLIANZ» car il nous a brandi le duplicata de l’assurance du camion-citerne, mais pas les autres pièces comme (la visite technique…). D’après lui, ce qu’il a reçu comme information à ce stade dans le procès verbal de l’accident (PV) du commissaire Idrissa Sangaré en charge du commissariat du 4ème arrondissement de Bamako est que tous les documents du véhicule seraient consumés par la flamme de l’accident.

Pourtant, nous disposons les informations contraires. Lesquelles  ne sont autres que le camion-citerne appartenait à la société «Yara Service» de Modibo Yaranangoré et qu’il n’était ni dédouané ni assuré. Mais, cela n’est pas grave, puisque le procureur nous a brandi un duplicata de l’assurance du véhicule de la société «ALLIANZ» sur laquelle base il a décidé de classer le dossier sans suite.  Selon lui, en tant que le véhicule est assuré le tribunal ne pas poursuivre, c’est l’assurance qui doit s’assumer. Mais peine perdue à présent.

Autres informations non les moindres, provenant des riverains du lieu de l’accident, la cause de l’accident serait due à un policier de la compagnie de la circulation routière (CCR) qui, avait sifflé le chauffeur du camion-citerne et que ce dernier, aurait refusé d’obtempérer. Ce refus d’obtempération s’en suivi d’une course poursuite entre ledit policier et le camion. A les en croire, une fois l’accident s’est produit, suivi de l’explosion du camion-citerne, le policier aurait pris la fuite disparaissant de la zone. Donc, aucune de ses traces n’a été vue.

Que disent les victimes

D’après la dizaine dont nous avons rencontré, elles déplorent l’issue qui a été réservée à leur situation et demandent toujours réparation.

Quant à «Yara Service»

Toutes nos tentatives d’entrées en contact avec ses responsables sont restées vaines. La dernière en date, est le vendredi dernier.

«L’assurance ALLIANZ» et Modibo Yaranangoré se moquent-ils de la mémoire des victimes ?

Près de six mois après l’explosion du camion-citerne ni la société assureur «ALLIANZ » du camion encore moins le propriétaire du camion «Modibo Yaranangoré dit Modibodjan» ne se sont présentés aux victimes juste pour le respect de leurs mémoires. Depuis lors, les familles des victimes réclament justices et cherchent la réparation des préjudices causées. Mais, au regard des  impliqués niet ! Aujourd’hui, selon certaines familles des victimes dont nous avons pu rentrer en contacte crient au secours. Beaucoup d’entre eux, estiment déjà que leur parents sont morts pour rien qu’elles ne réclament que la réparation toujours.

Toujours quant au procureur de la commune V, un individu s’état présenté à lui un jour pour lui demander qu’est-ce qu’il peut à ce stade du dossier. Mais, ce jour là, qu’ils se sont quittés sur fond de tension et qu’il criait au scandale en disant qu’il verra le ministre Malick Coulibaly pour rendre justice dans le dossier.

L’argument de la société d’assurance «ALLIANZ»

De son côté, après plusieurs de nos tentatives de recoupements par téléphone auprès de la société d’assurance «ALLIANZ», d’abord et puis, nous nous sommes rendus au siège de ladite société au quartier commercial du District de Bamako toujours pour obtenir leurs versions. Mais peine perdue. Pour une première fois, sur place, un des agents nous a fait comprendre que le directeur du service d’indemnisation et du contentieux sensé de s’entretenir avec nous, n’était pas disposé à nous recevoir. Déterminé, on persiste et signe pour obtenir un rendez-vous avec lui dont le seul but était pour nous d’en connaitre leurs  versions des faits. Mais niet !

Après quoi, nous avons durant plus un mois de nouvelles tentatives auprès de la standardiste de l’Agence principale juste pour nous fixer un rendez-vous ou nous mettre en contact avec ledit chef du service d’indemnisation et du contentieux. Et là aussi, il faut préciser que toutes nos sollicitations auprès de cette dernière sont restées vaines sans aucune issue.

La question qui nous taraude maintenant, pourquoi «ALLIANZ» ne se défend pas pour laver son nom dans cette affaire? Pourtant, elle est incriminée dans le dossier pour négligence notoire dans la gestion du dossier de l’explosion du camion-citerne de «Yara Service» à Badalabougou et manque de sérieux dans la prise en charge des victimes. Ces incriminations ne sont pas gratuites car le camion-citerne de «Yara Service était assuré chez eux car nous avions un duplicata du reçu d’assurance du véhicule. Donc, pour cela, le droit exige qu’elle doive indemniser les victimes. Dans les stratégies machiavéliques de l’«ALLIANZ  et Yara Service», puisque le dossier est déjà classé sans suite par le tribunal, donc tous les moyens sont légaux pour l’étouffer pour qu’aucune indemnisation ne soit à l’ordre du jour.

Le social est souffrant dans notre pays

Mettez tout de côté, seulement pour le respect des âmes disparues, le social malien voudrait que le propriétaire se présente dans les différentes familles pour présenter ses condoléances. De nos jours, toute porte à croire que «L’assurance ALLIANZ» et Modibo Yaranangoré se moquent aux mémoires des victimes. Près que six mois du drame, ni l’assurance «ALLIANZ» ni Modibo Yaranangoré (propriétaire du camion) n’ont eu la volonté d’aller regrouper les familles des victimes pour compassassions. Ha mon «Dieu !», certains sont décédés dans ledit accident et qu’ils n’étaient pour rien car aux dires de plusieurs témoins, de passage seulement la flamme du camion leur a pris au piège et d’autres dans leurs jardins sont mortellement touchés et ils ont succombé à leurs blessures dans les hopitaux.

Quelle mesure a été prise pour qu’un tel accident ne se reproduise plus ?

A présent rien ! Le chic dans cette histoire, encore dans ce mois de février 2020, un autre de ces camions-citernes a pris feu non loin de la zone du premier accident. Selon plusieurs observateurs, la société «Yara Service», aurait des camions-citernes défectueux en circulation et qui font peur aux usagers. Force est de reconnaitre que dans la circulation de Bamako plusieurs camions-citernes circulent ayant des fuels à mi-journée. Pourtant, à en croire les spécialistes, il est formellement interdit la circulation des citernes remplies dans la journée. Mais ça se passe au Mali sans craindre et on s’en fou des usagers. Dans quel pays nous y sommes ? Après un tel drame, aucune mesure sérieuse n’a été prise.

Que peuvent faire les familles de victimes  

Aux dernières nouvelles du procureur auprès du tribunal de la première instance de la commune V du District de Bamako, couvrant la zone d’accident et en charge du dossier de l’explosion du camion-citerne, les familles peuvent toujours demander justice en citant la société assureur de la citerne à comparaitre devant un juge d’instruction pour non exécution de dédommagement des victimes jusqu’à présent. Selon lui, il s’est servi de ses attributions dans la procédure pénale, pour classer le dossier et pour cause, du moment où le véhicule est assuré, le tribunal se retire pour laisser place à «L’ASSURANCE».

Nous vous signalons que la présente enquête nous a pris quatre mois et demi. Donc, à suivre dans nos prochaines parutions un autre volet de notre enquête sur le même sujet.

Ousmane Diakité 

Source : EchosMédias 

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