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L’excision : un enjeu lié à la sexualité ?

L’excision ou la mutilation génitale est une pratique qui consiste à l’abolition du clitoris de la femme. Elle est de plus en plus courante au niveau de certain groupe ethnique au Mali, qui l’exerce sur les jeunes filles depuis le bas âge. Selon la tradition, elle servirait à diminuer le plaisir ou le désir sexuel de la fille, comme pour éviter le déshonneur de la famille par la jeune fille. Cependant, les avis sont partagés sur la question. Pour de nombreuses personnes, l’excision n’a pas sa place dans notre société actuelle, vu toutes ses conséquences. Pour d’autres, elle a de lourd impact sur la vie sexuelle de la femme.

Femmes et Hommes, chacun approuve ou désapprouve cette pratique selon ses expériences personnelles. Chacun met en avant des conséquences qui font froid dans le dos. A les comprendre, en plus d’un frein au plaisir sexuel, cette mutilation pourrait entraîner des problèmes de reproduction chez la femme, la présence de douleurs pendant les actes sexuels, les risques d’infections, les règles douloureuses etc.

« Moi je ne vois pas son intérêt étant moi-même excisée je ne comprends pas l’idéologie qui se cache derrière cette pratique. A mon avis, elle est la cause qui rend certaines femmes frigides. Puisqu’elles n’ont pas toutes la matière nécessaire pour jouir lors des rapports sexuels avec leur partenaire. Le clitoris est la partie la plus sensible de la femme ». Nous a expliqué Fanta Diaw.

Pour elle, cette mutilation rend les règles de certaines femmes douloureuses en plus de l’accouchement lors duquel la femme peut contracter toutes sortes de maladie. « L’excision est une pratique égoïste qui est devenue une tradition en soi dans plusieurs cultures. Et la discussion là-dessus ne doit pas être tabou. En plus, les filles doivent être protégées contre certaines pratiques qui leur sont néfastes à travers une grande campagne de sensibilisation où des femmes seront informées sur les dangers liés à l’excision. » A-t-elle ajouté.

Selon Ousmane Sidibé, informaticien, si elle n’est pas faite par une spécialiste en la matière, elle peut entraîner une perte de sang considérable et souvent la mort. En plus de cela, le Mali est un pays à majorité musulmane, la religion ne nous prescrit pas cette pratique comme obligation. De ce fait, cette pratique doit cesser pour préserver la vie des femmes. « L’excision étant une pratique exercée en Afrique depuis belle lurette sur la base de la spéculation sans science fondée. Elle est considérée dans de nombreuses coutumes comme une pratique qui permet à la femme de contrôler ses envies et d’éviter la débauche alors qu’elle a, en réalité, des effets néfastes sur la vie de la femme. »  Précise notre jeune informaticien.

Quant à Yaya Touré Etudiant, si nos coutumes sont des points de repères mais fait plus de mal que de bien, il est nécessaire de les bannir. Il ajoutera même qu’aucun hadith authentique ne recommande cette pratique. « Ceux qui pratiquent l’excision disent que c’est pour enlever le plaisir à la fille et la pousser à rester chaste, mais je dis que c’est du n’importe quoi. Maintenant avec l’exposition des jeunes aux cultures occidentales la curiosité pour la sexualité est inévitable. En plus, c’est un mécanisme biologique normal. Ce qu’il faut c’est une éducation sexuelle adéquate et lever le tabou autour de la sexualité ». A-t-il conseillé. « L’excision est une pratique que je désapprouve personnellement. Elle ne présente aucun n’avantage pour la santé et entraîne de graves conséquences physiques sur la vie des femmes. Parce que les parties sensibles des organes génitaux sont coupés. Ça entraîne des infections très graves qui peuvent empêcher la femme de donner naissance. L’excision empêche la femme de ressentir un plaisir lors de ses rapports sexuels et c’est ce qui pousse les hommes à épouser une deuxième femme parce qu’il se dit qu’ils n’arrivent pas à satisfaire leurs femmes alors que c’est indépendant de leur volonté. » Souligne Kadiatou M. TRAORE, juriste en formation.

En sommes si malgré les multiples campagnes de sensibilisation, une fine couche de la population ne veut toujours pas laisser tomber la pratique sous prétexte d’atténuer le désir sexuel, certains pensent plutôt qu’il faut revoir la façon de faire.

Assitan Siga FADIGA

Source: Bamakonews

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