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Levée de mandat d’arrêt contre les rebelles de la CMA : Faut-il craindre la prime à l’impunité au Mali ?

Dans le souci de résoudre la crise récurrente au Nord Mali, les autorités ont levé le mandat d’arrêt contre certains seigneurs de la guerre notamment du côté des éléments séparatistes du Mnla. Ces derniers se sont coupables de beaucoup de crimes lèse majesté pendant et après l’occupation jihadiste. Cette situation a laissé libre cours à toutes sortes de commentaires du côté des victimes qui attendent à ce que justice soit rendue sur ces exactions commises par les seigneurs du mal.

 

Le Mali qui sort d’une longue crise politico sécuritaire a du mal à panser cette plaie. Les populations du nord qui ont vécu dans leur âme et chair n’oublieront de sitôt les exactions commises sur elles par les fous de Dieu, qui au nom de l’islam, ont envoyé les populations à la boucherie : viols, mariages forcés, flagellations, violences psychologiques et physiques, destruction de l’économie et des édifices publics et privés etc. ont été les quotidiens des populations pendant cette longue occupation jihadiste.  Les femmes et enfants ont payé le lourd tribut de cette situation intenable. L’intervention militaire a permis au Mali de chasser ces ennemis de Dieu des lieux. Cette étape d’intervention a laissé la place aux plaintes contre les présumés auteurs de crimes. C’est ainsi la justice a été mise en branle pour dénicher ces criminels afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Les organisations des droits humains ont salué en son temps cette étape, car pour elles, on réparait le tort causé aux victimes qui veulent rendre dans leurs droits, qu’est de rendre justice à ces criminels. Aujourd’hui, l’espoir risque de laisser la place au désespoir. Et cela avec la levée de mandat d’arrêt contre les criminels de guerre. Pour  les autorités maliennes cette levée de mandat est de donner la chance aux négociations inter maliennes. Chose que récusent  du revers de la main, les défenseurs des droits de l’homme. Pour celles-ci, la libération des bandits de tout acabit est la prime à l’impunité dans notre pays. La libération par le gouvernement malien des criminels de guerre montre à suffisance que les victimes ne seront plus remises dans leurs droits. Toutes les souffrances qu’elles subies pendant l’occupation tombent dans l’eau.

« Désormais l’espoir s’amenuise pour nous, victimes de ce conflit armé. Avec la levée de mandat d’arrêt contre ces criminels de guerre au nom de la réconciliation nationale, les autorités ont sacrifié sur l’autel nos droits. En accordant une telle faveur aux irrédentistes et autres rebelles du nord Mali, notre pays a montré à la phase du monde que la justice l’intéresse peu. Seul compte à ses yeux, la compromission avec les rebelles de la CMA. Les victimes sont ainsi envoyées au charbon et elles resteront longtemps dans cet état avant de voir le bout du tunnel. C’est dommage que nos dirigeants n’ont pas souci du problème  de ses concitoyens »,  a affirmé ainsi une victime d’exactions du conflit armé au Nord.

Nous voyons à travers ces réactions que la décision gouvernementale de lever le mandat d’arrêt contre les rebelles de la CMA est mal accueillie par la majorité des maliens. Pour elle (majorité), cette décision s’apparente aux primes à l’impunité. Le gouvernement doit revoir  sa copie dans la façon de gérer ce conflit. Comme on le dit, trop de compromis conduisent aux compromissions. C’est à cette deuxième phase que nous assistons au sortir de la signature de paix du 20 juin dernier avec les rebelles de la CMA, tant ils montent les surenchères. Comme pour dire qu’ils sont les Maliens. Si l’on y prend garde, on ouvre la boite aux pandores avec les exigences des rebelles qui veulent s’arroger de tous les privilèges au nom de la recherche de paix.  Les autorités ouvrent ainsi la braise aux soubresauts populaires en sapant les droits  de la majorité des maliens au détriment  d’une minorité insignifiante décidée à tout avoir par tous les moyens. C’est dommage que le gouvernement n’ait pas compris le message.

 

Par Hassane Kanambaye

 

source : Le Progrès

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