- J’ai lu avec attention votre déclaration de politique générale dans le journal hebdomadaire ‘’Le Malien’’ paru le lundi 28 septembre 2020.
- Je vous félicite de votre brillante et patriotique promotion. Dans votre déclaration, un point a particulièrement retenu mon attention, à savoir la gestion rigoureuse des ressources de l’Etat, c’est-à-dire la fin du gaspillage, de la gabegie et des détournements des fonds publics et népotisme. A ces maux, il convient d’ajouter la lutte contre le népotisme et le favoritisme dans la gestion des ressources humaines de l’Etat et des Collectivités territoriales. La première lutte doit porter sur les détournements et les gaspillages et la gabegie des fonds publics. Pour ce faire, il convient d’assainir les finances publiques par la suppression des services et institutions publiques qui ne rapportent rien ni à l’Etat, ni aux contribuables, à savoir le Bureau du Vérificateur général qui coûte des centaines de millions par an à l’Etat et qui, depuis sa création, n’a pas apporté de substantiels revenus au pays. Le Vérificateur général coûte à lui seul plus de dix (10) millions de F CFA par mois à l’Etat et le Médiateur plus de quatre (04) millions de F CFA par mois. Qui peut évaluer l’utilité de ces deux (02) institutions budgétivores. Les rapports du Vérificateur sont toujours contestés à raison et ne débouchent sur rien au profit de l’Etat. Ces rapports sont toujours contestés par manque de compétence des vérifications. Souvent, ils confondent manque à gagner et déficit.
En outre, il existe une Entité de contrôle des services publics qui est redondant du Bureau du Vérificateur général. A ceux-ci, il faut ajouter les inspections au niveau des départements ministériels et inspections des finances, inspection des services généraux, etc.
Quant au Médiateur de la République, rares sont les Maliens qui y ont recours à raison de son inefficacité. Il a été créé uniquement pour recaser un politicien. Sa suppression ne ferait qu’alléger les dépenses de l’Etat.
- Mon avant dernier point porte sur les indemnités en espèces et en nature allouées à vie aux anciens Premiers ministres. On est Premier ministre par la volonté du ‘’Prince’’, mais ni par la légitimité, ni par les compétences politique et technique. Souvent, le népotisme a une grande part. Dès lors, on ne peut pas comprendre que ces rémunérations continuent à exister à la fin de la mission. Un ministre n’a pas moins de tâches qu’un Premier ministre. Un ancien ministre n’a rien de l’Etat après la fin de sa mission qui lui a été confiée dans les mêmes conditions que celle d’un Premier ministre. Il s’agit là d’une injustice sociale de la part d’un Etat qui prône la justice sociale. L’ordonnance qui a créé cette situation a été prise lors de la première transition politique. Est-ce qu’une transition peut engager financièrement l’Etat à long terme. Un ancien Premier ministre n’apporte rien à l’Etat. En conséquence, les rémunérations en espèces et en nature allouées aux anciens Premier ministres sont financièrement et socialement indues. Votre transition peut mettre fin à cette situation.
- Mon dernier point porte sur les allocations de fonds secrets aux Présidents du Parlement et au Premier ministre nonobstant les octrois des budgets particuliers à ces deux personnalités alors que d’autres personnalités détentrices de pouvoirs de souveraineté n’ont pas de tels avantages. Il s’agit là d’allocations de fonds secrets non justifiés d’où leurs suppressions ou la diminution de leurs montants.
Je conclurai en proposant des audits comptable et financier des gestions des institutions, des services et des Entités publiques en vue de clarifier la situation financière de l’Etat en vue d’assainir la gestion des fonds et biens publics. Ainsi, l’Etat pourrait économiser des dizaines de milliards de F CFA de dépenses publiques qui seront affecter aux dépenses de sécurité et de défense. Libérer les anciens dirigeants sans jugement comme le dit la CEDEAO serait une injustice sociale car beaucoup de Maliens sont en détention pour les mêmes faits.
Veuillez agréer, Son Excellence, l’expression de ma haute considération.
Dr Tiécoro DIAKITE
Docteur en Economie du Développement (Paris I)
Diplômé Expertise Comptable (Paris)
Diplômé en Droit des Affaires (Paris I)
Ancien Professeur à la Société de Comptabilité de France (Paris)
Ancien Ministre
Ancien Expert principal du BIT
Lauréat International AWARD 2008
Chevalier de l’Ordre National du Mali
Le Malien