Cher grand-père
Imagine cette situation où on met tout ton avenir dans une enveloppe et on le donne à un enfant pour qu’il aille la déposer quittant un point A pour un point B. Et l’enfant tout innocent commence à tanguer avec ton enveloppe. Pire, à côté, d’autres personnes applaudissent l’enfant dans son tango-tango comme s’il dansait exprès. Toi, tout stupéfié, tu n’as d’autres choix que de prier que l’enfant puisse arriver à destination. Des moments où 18 mois équivalent à 18 siècles.
Et tout bonnement, l’enfant, tout excité sous l’effet des applaudissements, à son tour, essaye de danser. Celui dont tout le défi était de marcher pour amener l’enveloppe à destination commence à faire des malins et danses. C’est le moment où tout le regret de lui avoir confié la transition de ton destin s’intensifie. Pas que danser, maintenant, on fait croire à l’enfant, qu’il peut faire de la gymnastique. Plus, on lui fait croire, qu’il n’est même pas obligé d’amener l’enveloppe à destination.
Cher grand-père ! Tu as déjà vécu cette situation ? C’est le moment où prier devient le dernier recours. La solution n’est plus dans la lecture des textes obscurs et leurs interprétations. La solution n’est plus dans le dialogue et la recherche du consensus. La solution n’est plus à l’intelligence, à la prévoyance et la pause des stratégies concrètes mais le moment où toutes les pistes de solutions demeurent la prière. On ne croise pas les mains mais les doigts. Il faut prier.
Oui grand-père ! Force n’est plus ni à la loi ni au consensus, mais à la prière. Il s’agit de prier pour que le Seigneur aide l’enfant à être sourd aux applaudissements et à reprendre le chemin de sa mission. La prière reste le seul recours. Car 18 mois ou 23 ans, quelque soit le nombre d’année, le but c’est d’aller remettre l’enveloppe, à qui de Droit. Alors-là, il faut prier. Garder son souffle entre son esprit et son cœur et faire recours au quatrième pilier invisible de la destinée. La foi, la prière.
Oui ! Grand-père, il s’agit aussi de prier pour que l’enveloppe ne retombe plus jamais entre des mains de stagiaires. De prier à ce que viennent des conditions et des mécanismes qui ne permettront plus que l’enveloppe tombe de nouveau. Oui que cette enveloppe de la Démocratie et de la République ne retombe plus jamais entre des mains stagiaires. Des mains qui ignorent la Loi en son esprit, la Démocratie en ses principes et la République en ses normes. Ma 129ème lettre entre les mains d’un enfant tout innocent qui ne fait que tango-tango avec l’avenir de toute une histoire et de toute une République. A mardi prochain. Inch’Allah !
Lettre de Koureichy
Source: Mali Tribune