L’Etat du Bénin a été condamné par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à payer 60 millions d’euros de “préjudices économiques et moraux” à un homme d’affaires et opposant béninois, Sébastien Ajavon, annoncé vendredi son avocat.
“L’Etat du Bénin a été condamné à payer à Sébastien Ajavon 60 millions d’euros au titre de ses préjudices économiques et moraux”, a déclaré à l’AFP l’avocat, Julien Bensimhon.
Il a ajouté que dans sa décision de jeudi prise à Zanzibar, la Cour, qui publié un communiqué sur ce dossier, a donné “injonction” au Bénin “de restituer à la famille Ajavon son patrimoine en levant les saisies effectuées sur leur comptes bancaires, leurs bien mobiliers, leurs biens immobiliers, leurs sociétés”.
L’Etat béninois n’avait pas encore réagi vendredi à cette décision.
En octobre 2016, M. Ajavon avait été arrêté après la découverte d’environ 18 kilos de cocaïne pure d’une valeur estimée à 14 millions d’euros dans un conteneur destiné à l’une de ses sociétés. Il avait été relaxé quelques mois plus tard, faute de preuve et “au bénéfice du doute”.
Mais un tribunal spécial du Bénin l’avait ensuite condamné à 20 ans de prison et avait lancé un mandat international contre lui, M. Ajavon ayant choisi l’exil en France à la suite de cette affaire.
Candidat à la présidentielle de 2016, Sébastien Ajavon qui a fait fortune dans l’agroalimentaire, était arrivé troisième et s’était rallié à l’actuel président Patrice Talon.
Les relations entre les deux hommes, deux milliardaires qui s’opposent en politique et en affaires, s’étaient vite dégradées.
Fin mars 2018, M. Ajavon a créé son propre parti en vue de la présidentielle de 2020, l’Union sociale libérale (USL).
AFP