Bamako-09 août 2016 – Le Comité du patrimoine mondial réuni lors de la 40e session à Istanbul en Turquie, du 10 au 17 juillet 2016, a inscrit les Villes anciennes de Djenné sur la liste du patrimoine mondial en péril, du fait de la dégradation de la situation sécuritaire dans la région qui ne permet pas la mise en œuvre des mesures de protection du bien. Cette décision est une opportunité pour mobiliser des moyens pour la mise en œuvre des mesures correctives.
La décision d’inscrire Djenné sur la Liste du patrimoine mondial en péril a été recommandée par la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial /ICOMOS, effectuée sur le terrain en avril 2016, avec le soutien de la MINUSMA, à l’invitation du gouvernement du Mali.
Cette mission s’est déroulée dans un contexte sécuritaire fragile marqué par la multiplication d’attaques de groupes armés extrémistes dans les régions Centre et Nord du Mali. Elle a bénéficié de l’encadrement sécuritaire de la MINUSMA. Cette dégradation de la situation sécuritaire a ralenti la capacité d’intervention de l’Etat en faveur de la protection et la conservation de Djenné. Ainsi, les sites archéologiques, composantes essentielles du bien font l’objet d’une dégradation inquiétante se traduisant par une érosion importante des vestiges et de l’exposition d’artéfacts. Quant au tissu historique de la ville, il est confronté à une grave détérioration des matériaux, faute d’entretien et conduisant à une érosion de la cohérence architecturale de la ville.
La mission a conclu que ces différentes menaces correspondent à la fois aux critères de péril prouvé et de mise en péril, conformément aux paragraphes 177 à 179 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial.
Il faut rappeler que depuis 2012, le ministère malien de la Culture a étroitement collaboré avec l’UNESCO, après l’inscription de Tombouctou et du Tombeau des Askia sur la Liste du patrimoine mondial en péril et élaboré un Plan d’action conjoint 2013 – 2017. Cette fructueuse collaboration a abouti à des résultats tangibles dont les plus emblématiques correspondent à la reconstruction des mausolées de Saints de Tombouctou.
Cette inscription sur la Liste en péril constitue une opportunité, pour lancer un appel à la communauté internationale et mobiliser des moyens pour mettre en œuvre les mesures correctives nécessaires à la restauration de l’intégrité et de l’authenticité de cet emblématique site habité depuis 250 av. Jésus Christ.
La rédaction