En marge du lancement de la campagne 2020 du pèlerinage, le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, a saisi cette occasion pour donner sa part de vérité sur certaines informations distillées récemment dans la presse relatives à l’organisation du Hadj. Durant plus de 40 minutes, le ministre Thierno, qui avait en face de lui des leaders religieux et promoteurs d’agence de voyage, a donné d’amples explications sur les raisons du transfert de l’organisation du pèlerinage à la Maison du Hadj. Il ne s’est pas privé non plus d’effleurer le dernier rapport du Vérification général portant sur l’acheminement des fidèles musulmans sur les lieux saints de l’islam.
S’agissant du transfert de l’organisation du pèlerinage à la Maison du Hadj, le chef du département des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Hass Diallo, a rappelé que cela faisait partie de ses vœux depuis plus de trois ans.
“Les agences privées souhaitent qu’on leur confie l’organisation du Hadj. Qu’elles ne doutent pas de cela. Un jour, elles auront la plénitude des attributions. Mais, avant, il leur revient d’assainir dans leur rang, car elles savent très bien que certaines parmi elles ne remplissent pas les conditions. Si elles parviennent à se débarrassez de ces gens, le gouvernement ne verra aucun mal à leur confier l’organisation du Hadj”, a précisé le ministre Diallo.
Selon lui, le premier signe du retrait de son département, c’est le fait que le cabinet du ministère des Affaires religieuses et du Culte s’est désengagé de l’organisation du Hadj, en le confiant à la Maison du Hadj.
“Désormais, c’est la Maison du Hadj qui est votre interlocutrice. Je ne veux plus qu’on aille me voir encore par rapport à quoi que ce soit ou à qui ce soit en lien avec le Hadj. Pour ce faire, j’ai nommé un nouveau délégué général, qui est un colonel-major. C’est lui qui sera désormais l’œil et l’oreille du cabinet par rapport au processus”, a ajouté le ministre Thierno Hass Diallo.
A l’en croire, les préparatifs du pèlerinage ne doivent pas être un travail qui devrait couper le sommeil au ministre et à ses collaborateurs. “Je ne suis pas un ministre du Pèlerinage, mais des Affaires religieuses, je m’occupe du champ religieux mais pas de l’organisation du Hadj ou des pratiques religieuses”, a poursuivi le ministre. Il s’est dit néanmoins fier de leur bilan du Hadj.
“Mes collaborateurs et moi, nous marchons la tête haute, car bien avant que nous prenions les choses, chaque année le gouvernement appuyait le processus à hauteur de plus d’un milliard de FCFA. Aussi pour rappel en 2013, l’organisation du Hadj a connu un déficit de plus de 800 millions FCFA. Ce n’est pas tout. L’encadrement de 7000 pèlerins s’élevait à plus de 700 millions FCFA. Par contre, avec 13 300 pèlerins, nous on nous donne 320 millions FCFA et même pour cela, il y a un régisseur spécial. Ce n’est pas que nous dénigrons le travail de ceux qui ont fait le rapport de contrôle, mais, pour le Hadj, il y a de ces spécificités comme l’inscription de nos pèlerins qui se font le plus souvent tardivement. Si une personne s’inscrit tardivement, s’il n’arrive pas à avoir certaines choses de façon électronique, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de reçu. C’est de cela qu’il s’agit dans le rapport du Vérificateur général. Pour preuve, nulle part dans le document on ne parle de détournement, mais d’irrégularités. Cela peut être aussi appuyé par les pèlerins : nous n’avons jamais pris l’argent de quelqu’un qui n’a pas été aux lieux saints de l’islam”, a protesté le ministre Thierno.
Selon lui, il est temps de faire la part des choses lorsque les gens entendent des milliards dans l’organisation du Hadj. “Comprenez seulement que ce sont 320 millions qui sont investis par l’Etat et tout le reste de ces milliards F CFA, c’est l’argent des pèlerins”, a-t-il déclaré. Avant de saluer le travail de tous ceux qui sont impliqués dans l’organisation du Hadj : “Ils n’ont aucun repos. Depuis le lancement de la campagne, je ne dors pas. Idem pour mes proches et ceux qui sont à la Maison du Hadj. Et certains partaient jusqu’à nous accuser pour la délivrance des visas dont le quota du gouvernement ; à savoir : 1500, est connu de tout le monde”.
Le ministre Thierno Hass Diallo a profité de cette occasion pour évoquer l’attention que le président ne cesse d’accorder aux fidèles musulmans nécessiteux en les envoyant aux lieux saints de l’islam.
“Certains, après avoir commencé à cotiser se rendent compte finalement qu’ils ne pourront plus avoir la totalité des frais pour faire le voyage. Ce sont des gens qui sont le plus souvent pris en charge par le président de la République IBK et on leur rembourse aussi le montant cotisé”, a révélé le ministre qui dit être en mission.
“Je suis en mission de l’Etat, du président IBK, et le jour où cette mission qui n’est pas éternelle prendra fin, je ferai mes bagages. Donc, n’essayons de personnaliser les choses. Il ne faut pas qu’on politise tout, je ne suis d’aucune formation politique, je ne cherche pas à être maire ou député. Je ne suis qu’un simple serviteur”, a insisté le ministre. Il a invité l’assistance et les futurs pèlerins à faire des bénédictions non seulement pour le pays mais aussi pour le président IBK. “Je ne cesserai de vous demander de prier pour le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, car il a un fardeau ; à savoir conduire le pays à bon port. Et pour cela, il a besoin des bénédictions de tous”, a soutenu le ministre Diallo.
Il a aussi rassuré ses interlocuteurs qu’il ne prendra aucun acte qui puisse être un frein ou porté préjudice au champ religieux. Ces messages semblent être bien perçus par l’auditoire qui écoutait son intervention dans un silence de cimetière souvent ponctué par des acclamations.
Kassoum Théra