Le dimanche 28 janvier 2018, tôt le matin, nous étions au baptême de l’enfant d’un ami à Senou. Des retrouvailles parce que les cérémonies sociales ont une place importante dans notre société. Après la dation de l’enfant (évocation de son nom), le haricot était servi avec des bols de lait de chaud et du pain. Les causeries ont commencé, surtout que dimanche est jour de repos pour certains.
Ça murmurait chez les fonctionnaires, parce que, paraît-il, les virements des salaires sont en retard. Un vieil homme, boutiquier de son état, disait que ses créanciers le fuyaient. Pas étonnant, ajoute un jeune médecin, «certains ont perçu le salaire du mois de décembre en mi-janvier». Un policier assis un peu plus loin, voyant qu’on parle de salaire, confirme que c’est la même situation chez eux aussi. «J’ai peur pour ce pays. Ils ont retenu 10% à cette ouverture de crédit». No comment !
4 gardes tués
Goma Kura, Touba Coro, Youwarou, Boni, Soumpi, Ménaka sont les localités victimes d’attaques terroristes, pendant le seul mois de janvier, avec plus de 50 morts civils et militaires. Les terroristes choisissent de donner l’assaut après la prière de l’aube. Ils viennent mettre le feu et puis essayer de repartir. Souvent, ils ne s’en tirent pas facilement.
Après Soumpi, le 27 janvier 2018, où l’armée a perdu 14 hommes, le dimanche 28 janvier 2018, c’est le camp de Garde de Ménaka qui a été attaqué très tôt dimanche matin. Les combats ont duré de 05h 55 à 06h 38. Bilan : 04 gardes et 01 assaillant tués, 01 blessé et 01 véhicule emporté. Très en colère, notre confrère Sory Ibrahima Guindo décrit la situation : «Mes chers amis, savez que 13 289 militaires de la Minusma et 1920 policiers sont sur le territoire malien.
Pour quel but ? Ces forces étrangères sont au Mali pourquoi faire ? Seul le Bon Dieu le sait. Plus, on augmente leur nombre, plus le Mali sombre dans le chaos. En plus de cet effectif, il y a la force française Barkhane (plus de 4000 soldats), et bientôt les forces du G5 Sahel. C’est cela le paradoxe. Un nombre incalculable de militaires étrangers est sur notre sol pour, dit-on, stabiliser le pays. Tous les jours des attaques, des tueries, des massacres…Ma lecture est que ces gens-là sont chez nous pour un but inavoué».
Dahirou en renfort
Le général Ibrahim Dahirou Dembélé dit Bri avait refusé de participer aux activités militaires en étant sous contrôle judiciaire. Plusieurs fois sollicité par Didier Dakouo, l’actuel chef d’état-major général des armes, M’Bemba Moussa Keita, sans oublier les ministres de la défense, Bri avait toujours dit non. Parce qu’il ne pouvait être honoré à travers le monde et humilié dans son pays. Il disait avoir abandonné ses études pour venir aider son pays. Il disait ne pas savoir comment aider et travailler tranquillement étant en prison non fermée.
Pardon, sous contrôle judiciaire. Avec la décision de la semaine passée, relative à la levée du contrôle judiciaire, il se dit prêt à servir partout son pays. Les autorités ont compris que la situation devenait de plus en plus difficile sur le terrain, il leur faut quelqu’un que les hommes écoutent, en qui ils ont confiance. En tout cas, ce n’est pas pour rien que Karim Keita, sur sa page facebook, se réjouit du fait que le général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense, ait bénéficié de la liberté provisoire, et Dahirou de la levée du contrôle judiciaire.
Plus utile
Les Maliens de Côte d’Ivoire souffrent de plus en plus du manque de la carte d’identité nationale et de la carte NINA. Surtout ceux qui voyagent sur les routes internationales, pour aller à Ouagadougou, Abidjan, Dakar. Aucun agent, au niveau des frontières, ne prend la carte d’identité nationale du Mali. Il faut la carte NINA ou le passeport Cédéao.
En Côte d’Ivoire, plus précisément à Abidjan, les Maliens qui y vivent proposent la suppression de la carte d’identité nationale malienne. Parce que cette carte n’est plus reconnue par les autorités administratives ivoiriennes et ne garantit plus la libre circulation de son détenteur. Pourtant, les autorités maliennes continuent de vendre ce document aux Maliens. Les Maliens de Côte d’Ivoire sont dans toutes les difficultés du monde à cause de l’absence de la carte NINA.
Les excuses
Après “les pays de merde”, la lettre de merde adressée à l’Afrique. «Les États-Unis respectent profondément les partenariats et valeurs que nous partageons avec l’Union africaine, les États membres et les citoyens du continent, écrit-il (Donald Trump), dans la missive, datée du 25 janvier et transmise aux délégations ce vendredi 26 janvier.
Je veux souligner que les États-Unis respectent infiniment les Africains, et mon engagement pour des relations solides et respectueuses avec les États africains en tant que nations souveraines est ferme». Le président américain a-t-il enfin pris conscience des dégâts de ses propos sur les “pays de merde” (shithole countries) ? La lettre qu’il a adressée au président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, ainsi qu’aux chefs d’État et de gouvernement, actuellement réunis en sommet à Addis-Abeba et dont Jeune Afrique a pu obtenir une copie, sonne en tout cas comme des excuses.
Soutien total
Il n’est pas surprenant de constater les agissements de certains de nos compatriotes à l’endroit de nos vaillants soldats au front. Certes, ils ont fait le serment de mourir pour le Mali, de donner leur sang pour la patrie. Mais cela ne doit pas nous permettre de jeter le bébé avec l’eau du bain. Les militaires ne sont pas les militaires d’IBK, ni du Tigre de Badala, ils ne sont pas à leur service. Ils sont au service des Maliens. C’est pour cela on dit ARMEE MALIENNE.
En des circonstances pareilles, ils ont besoin du soutien de tous les Maliens. Même si certains prennent un malin plaisir à les critiquer à longueur de journée. Ceux-ci n’ont jamais été au front et ne connaissent pas les réalités des théâtres d’opérations. De toute façon, qu’on le veuille ou pas, ce sont nos Fama qui vont nous sortir de cette crise. Barkhane ‘wô’, Minusma ‘wô’, G5 Sahel ‘wô’, seules les Forces armées maliennes comptent pour moi. Vive l’armée malienne, personne ne viendra sauver ce pays à notre place. Soutien total !!!!
Un faux chef
Une fausse rencontre a réuni certains individus au nom des Ansar et alliés les 26 et 27/01/2018 à Aratene. Ils ont décidé de la nomination à la tête de la tribu Kel Ansar et alliés, de M. Abdoul Aziz Ag Med Elmehdi, chef suprême de ladite tribu. À cette rencontre d’Aratene, il y avait juste 30 personnes sous un arbre. Aucun chef de fraction ni marabout, aucun témoin parmi les autres communautés, aucun élu, ni l’administration et la presse n’ont été conviés à ce «coup d’Etat».
Et c’était à 2km à l’Ouest d’Aratane car les responsables d’Aratane ont tous refusé qu’elle se tienne chez eux. Et les différentes communautés, les marabouts, les amis, alliés et autres composantes de la Tribu Kel Antessar ont tous condamné cette rencontre. Ils ont fait des déclarations et des communiqués pour réaffirmer leur soutien indéfectible au grand Chef de la Tribu Kel Antessar, Abdoul Majid Ag Mohamed dit Nasser. Qui est et reste le seul chef de la Tribu Kel Ansar et alliés.
C’est le BarBouZe d’IBK
L’adage ne ment pas lorsqu’il avance qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ou qu’il y a toujours anguille sous roche. Sinon, comment comprendre le retour deux ex-machina de Boubèye Maïga, cet homme qu’on dit un peu trop proche des Algériens et des renseignements algériens. Est-il réellement venu pour préparer les conditions les meilleures pour que les élections aient lieu, ou très clairement pour trafiquer la future élection présidentielle ? Ma réponse penche pour la seconde question. Le président Ibrahim Boubacar Keita veut rempiler, c’est-à-dire, avoir un autre mandat.
Par conséquent, il a besoin de ce qu’on appelle un «Barbouze», un homme qui n’a honte de rien, et capable de tout (organiser frauduleusement les élections). Il n’était pas étonnant de constater que sa première visite fut réservée à l’Algérie. Ce grand voisin qui a toujours joué un rôle de premier plan dans la lutte contre le terrorisme, et la recherche de la paix. Qu’on se souvienne qu’entre 1992 et 2015, l’Algérie a été aux côtés du peuple malien pour chercher des solutions afin de stabiliser le pays, et réunir les fils d’un même pays.
La question sécuritaire fut sans conteste à l’ordre du jour de sa visite, mais il y a aussi l’agenda personnel du PM, chercher des moyens militaires afin que l’Algérie puisse aider le Mali à anéantir les groupes terroristes qui menacent l’organisation des élections dans les régions du nord du Mali. Seul le retour de la sécurité dans cette région peut permettre le bon déroulement des campagnes et des votes.
Parallèlement, IBK a aussi besoin aussi de frauder, de «baliser des zones dangereuses», afin de créer des semblants de circonscriptions «pas sûres» pour bourrer les urnes. C’est pour cette mission -que je pense- que Soumeylou Boubèye Maïga a été nommé pour : préparer la fraude, le bourrage des urnes dans les zones d’insécurité. Mais Dieu ne dort pas.
Source: Le Reporter
Le Reporter