Les chefs d’état-major des pays membres du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) se sont réunis lundi à Niamey pour examiner la situation sécuritaire et statuer sur d’importantes mesures en vue de renforcer la lutte contre le terrorisme dans la zone, a constaté sur place Xinhua.
Cette 7e réunion ordinaire du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel est organisée en prélude au conseil des ministres de tutelle du G5 sahel, élargie aux ministres des Affaires étrangères et à ceux de la Défense, et à la 5e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat du G5 sahel, qui auront lieu à Ouagadougou, au Burkina Faso, respectivement le 3 et le 5 février.
Cette rencontre, à laquelle prennent part le chef d’état-major des Forces armées françaises ainsi que les experts, conseillers et le commandement de la force conjointe du G5 Sahel, vise à faire le point sur les différents programmes de défense du groupe et les différents documents soumis à leur appréciation par les experts, notamment le document conjoint de coordination de Défense du G5 sahel, pour faire face à la situation d’insécurité qui prévaut dans la région.
Le chef d’état-major des armées du Niger, le général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed, a jugé la situation sécuritaire de la zone préoccupante dans le fuseau centre (la région dite des “trois frontières” entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger) “où les attaques, assassinats ciblés et enlèvements demeurent fréquents”.
Il s’est félicité des opérations militaires conjointes transfrontalières et des victoires engrangées par leurs armées, citant l’exemple de l’opération conjointe conduite dans la nuit du 27 décembre 2018 dans l’Ouest du Niger, près de la frontière malienne, par l’opération Dongo des Forces armées nigériennes et l’opération Barkhane des Forces françaises, qui a “permis de porter un coup sévère aux groupes terroristes”.
“Nous devrions multiplier ce genre d’opérations pour maintenir une pression constante sur l’ennemi, en attendant que la force conjointe du G5 sahel atteigne sa pleine capacité opérationnelle et en raison de la difficulté à couvrir la totalité de sa zone d’opération”, a-t-il estimé.
En outre, le général Ahmed Mohamed a salué la reprise des opérations de la force conjointe du G5 sahel “avec l’opération Samparga, en cours depuis le 15 janvier dernier dans le fuseau centre et l’opération Tama, qui a démarré le 26 janvier dernier dans le fuseau vaste”.
“La force conjointe du G5 sahel renoue avec un cycle opérationnel optimal qui est le préalable pour pouvoir déclarer certaines capacités opérationnelles et pour enclencher une dynamique susceptible de déstabiliser les groupes terroristes et criminels”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a encouragé les armées nationales et la force conjointe à fournir un effort conséquent en matière de renseignements, et à “s’engager à un meilleur partage des renseignements”.
Enfin, il a réitéré l’engagement sans relâche du Niger, qui assure la présidence en exercice du G5 sahel, “à appuyer la force conjointe du G5 sahel dans l’exécution de son mandat”.
La force conjointe G5-Sahel est née de la volonté des chefs d’Etat de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger de faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et terroristes, notamment dans les pays riverains du bassin du lac Tchad, au Mali et dans les Etats voisins.
Cependant, d’énormes difficultés liées à son budget de fonctionnement bloquent encore son opérationnalité effective.