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Les rébellions au nord du Mali : Le livre de Maïga déchaine les passions

Choguel Kokala Maïga et Issiaka Singaré ont présenté leur livre sur leur perception des différentes rébellions qui ont secoué le Nord du Mali de 1963 à nos jours. Ils ont surtout souligné en quoi les différents régimes ont réussi ou échoué face aux rébellions récurrentes dans le septentrion malien et pensent avoir déconstruit les mensonges qui ont servi la cause d’une tribu des Touareg maliens.

C’est une foule enthousiaste qui a pris part à la dédicace du livre coécrit par Dr. Choguel Kokala Maïga et Issiaka Singaré à la Maison de la presse de Bamako le 28 juin 2018. Le premier, ancien ministre et homme politique, le second un universitaire ont parlé sans langue de bois. Tout y passe : le parti-pris de la France pour une minorité de la population du Nord, la genèse des rébellions cycliques, l’enlisement du processus de l’Accord d’Alger de 2015.

L’assistance a suivi avec intérêt les deux auteurs qui estiment que la vérité n’a pas été dite sur les rébellions au Nord du pays. Vendu au prix de 10 000F CFA, le livre sera certainement consulté par ceux qui s’intéressent à l’histoire du Mali, selon Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali qui a pris part à la dédicace de l’ouvrage.

Les auteurs estiment que le 26 mars 1991 aurait du être l’amorce d’une ère nouvelle pour le Mali. « Mais, une fois passée l’illusion lyrique, la réalité s’est imposée. Les dirigeants de la IIIème  République vont se révéler  incapables de capitaliser trois décennies d’acquis dans différents domaines de l’édification nationale », indiquent les auteurs.

Le livre rapporte qu’avec dilettantisme sur fond de gabegie et de corruption, la  gestion hasardeuse des rébellions aura pour conséquence, l’effondrement, dans le courant du mois de mars  2012, de l’Etat, aboutissement de velléités séparatistes au départ contenues par les présidents des Ière   et IIème Républiques .

Et les auteurs de s’interroger : « Comment ce fait il que les autorités de la IIIe République aient échoué à préserver l’unité et l’intégrité du territoire national ? A assurer la sécurité des Maliens et de leurs biens ? Des accords et  ententes, quand ce ne sont pas des pactes, ont été signés avec une infime minorité des composantes du peuple malien. Pourquoi sont-ils tous restés lettre morte ? Pourquoi la récurrence des rébellions   au nord du Mali ? Comment un Etat si farouchement attaché à son indépendance et à sa souveraineté s’est-il trouvé de fait placé sous tutelle de la communauté internationale ?»

La plupart des intervenants ont dit partager ces questions que les auteurs de la l’étude se sont posées. Ces écrivains, remontant au VIIème siècle, sans avoir la prétention de faire œuvre d’historiens, ont examiné un ensemble d’éléments susceptibles de répondre aux questions. Beaucoup de participants n’ont pas pu intervenir lors du débat qui a suivi les interventions des auteurs qui invitent plutôt les gens à lire l’ouvrage. « Nous invitons ceux qui ne sont pas d’accord d’écrire aussi », recommande Chohuel Kokala Maïga.

Le moins qu’on puisse dire est que le livre de Choguel et Issiaka déchaine les passions. Tout le gotha du monde politique et intellectuel du Nord du Mali était présent à la cérémonie de lancement. De nombreuses personnalité sont restées sur leur faim, n’ayant pas eu le temps d’intervenir sur le contenu du livre lors du débat.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain

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