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Les quatre vérités de Katilé : Ses priorités

Pour son nouveau mandat à la tête de l’UNTM, Yacouba Katilé a des priorités confiées à certains médias de la place. “Nous avons signé le Pacte pour la stabilité sociale et de croissance (signé le 25 août 2023) qui comporte des accords et des engagements de part et d’autre. Il lie les travailleurs, le Conseil national du patronat (CNPM) et le gouvernement. Ce Pacte est doté d’un chronogramme et d’un Plan d’actions sur 5 ans. Notre priorité, c’est de respecter toutes les actions qui doivent être menées pendant les cinq années et de façon séquentielle. Nous tenons au respect de ce chronogramme parce que certains estimaient déjà que signer ce pacte est un renoncement à nos droits. Malheureusement, le Malien va vite en besogne. A notre avis, il ne sert à rien de déposer tous les jours des préavis et ne rien obtenir. C’est mieux d’aller au dialogue social et avoir des résultats.

La grève n’est pas un objectif, mais un moyen. C’est à défaut d’avoir ce que l’on veut qu’on en arrive à la grève. Et si on a la possibilité d’obtenir ce que l’on veut sans recourir à la grève, on ne peut que s’en réjouir”.

Quid de la crise énergétique ?

“L’UNTM se confond au peuple. J’ai l’habitude de rappeler que, au moment d’accéder à l’indépendance, il y avait plus de syndicalistes que d’hommes politiques en prison. Et cela parce qu’ils menaient une lutte d’émancipation, un combat pour accéder à l’indépendance… C’est pourquoi ils étaient malmenés, emprisonnés pour les empêcher de s’exprimer, de mener ce combat. Ce qui ne les a pas empêchés de se battre jusqu’à la victoire. Vous avez été aussi témoin du rôle joué par l’UNTM dans l’avènement de la démocratie en mars 1991.

La même philosophie et la même vision sont toujours là. L’UNTM est confondue au peuple parce que derrière chaque travailleur, il y a des familles. Ainsi, si le peuple est touché, l’UNTM l’est également. C’est pourquoi, par rapport à la crise énergétique, nous avons attiré l’attention des autorités avant même que les gens ne sachent ce qui se tramait. Les courriers faisant foi, nous avons fait le constat et saisi le ministre de tutelle (ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau). Et jusqu’à ce jour, l’UNTM n’a pas été répondue. Et c’est trois mois plus tard que la crise s’est manifestée.

Les gens ont pensé au début qu’on pouvait régler le problème d’un coup de baguette magique alors que le gouffre est trop profond. A ce niveau, il y a eu un problème de communication pour dire la vérité aux gens. Mais, nous sommes convaincus que c’est un moment passager. Et souhaitons que, tout comme la souveraineté sécuritaire, il y ait aussi une souveraineté à ce niveau qui va nous mettre à l’abri de la navigation à vue grâce à une gestion définitive de la situation. En tant que travailleurs, nous sommes convaincus que cela va se faire”.

Une éternelle résilience alors que des institutions de la Transition s’arrogent des primes et des  indemnités importantes au même moment ?

“Nous sommes dans cette situation bien avant ce Pacte. Mais, comme je l’ai dit plus haut, à force de déposer des préavis sans résultats probants, les gens vont être exaspérés. Ce qui n’est pas notre objectif. Mais, que nos militants se rassurent, les nouveaux problèmes, les nouvelles attentes, les nouveaux besoins manifestés seront pris en compte pour trouver des solutions satisfaisantes. Celles-ci peuvent être trouvées en dehors du Pacte de stabilité dans lequel les choses sont très claires. Nous avons signé des accords avec le gouvernement et nous ferons tout pour qu’ils soient respectés.

 Les processus sont déjà engagés, certains sont exécutés à hauteur de plus de la moitié, d’autres sont en début d’exécution ou attendent d’être mis en œuvre. Les activités du Plan d’actions sont planifiées sur cinq ans et nous allons suivre le chronogramme. Et lorsque nous allons constater que les choses ne bougent pas à ce niveau, nous allons interpeller qui de droit pour attirer son attention pour que demain, face à l’impatience, on ne puisse décider de sortir carrément de ce Pacte de stabilité. Ce qui serait malheureux. Ce n’est pas notre souhait puisque nous avons toujours privilégié le dialogue pour pouvoir gérer les problèmes en amont”.

Et la prolongation de la Transition ?

“Pour ceux qui se battent pour le pouvoir, quitte à mettre de côté les questions sécuritaires, cela n’est pas un problème. Pour eux, l’essentiel c’est d’aller aux élections, qu’ils reviennent au pouvoir et la vie continue. Ceux qui ne sont pas dans cette logique du pouvoir pour le pouvoir ont une autre perception de la question. En ce qui nous concerne, ce qui compte, c’est la sécurité et la vie des Maliens. Tant qu’on a les moyens de garantir cela, ce sera notre option, quel que soit le temps que cela prendra. Dans tous les cas, on est en démocratie ; chacun à un rôle, une vision, une philosophie et une pensée par rapport à une situation donnée. Et nous ne condamnons pas X ou Y par rapport à sa vision ou sa philosophie, voire sa conception de la situation”.                 

   El Hadj A.B.HAIDARA

Source: Aujourd’hui-Mali

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