Le porte-parole officiel des taliban a désavoué jeudi les négociations de paix entre les insurgés et le gouvernement afghan, au lendemain de l’annonce par Kaboul de la mort du mollah Mohmmad Omar, le chef suprême des taliban.
“Nous avons entendu dans les médias que la deuxième séance de discussions entre l’Emirat islamique et l’administration de Kaboul débuterait bientôt au Pakistan ou en Chine”, a déclaré Zabihullah Mujahid.
“L’Emirat islamique a confié toutes les autorisations à son bureau politique et celui-ci n’est pas informé de ce processus”, a-t-il ajouté.
Cette déclaration reflète les divisions que suscitent ces négociations voulues par le président afghan Ashraf Ghani, avec le soutien d’Islamabad et Pékin, au sein de la direction des taliban.
La nouvelle de la mort du mollah Omar, décédé il y a deux ans dans un hôpital pakistanais selon Kaboul, va probablement intensifier les querelles de succession et compliquer encore les pourparlers.
Son décès n’a fait pour l’instant l’objet d’aucun commentaire de la part des insurgés.
Selon un haut commandant des taliban basé au Pakistan, la direction du mouvement est à la “croisée des chemins” et le règlement de la succession pourrait prendre du temps.
D’après lui, une partie des “étudiants en religion” milite pour qu’un des fils du mollah Omar prenne sa suite, tandis que d’autres souhaitent la nomination d’Akhtar Mohammad Mansour à la tête du mouvement. Mansour est favorable aux négociations.
Sur le terrain, les insurgés ont enregistré un nouveau succès en s’emparant mercredi de Nawzad, un district de la province de Helmand dans le sud du pays que les troupes américaines et britanniques ont tenté de sécuriser pendant des années, avant leur retrait du pays à la fin de l’année dernière.
(avec Abdul Malik à Lashkar Gah et Mirwais Harooni et Jessica Donati à Kaboul; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)