Les promoteurs d’organes de presse étaient face aux journalistes à la maison de la presse le mercredi 29 septembre 2021. Objectif : amener l’État à respecter ses engagements. La conférence était animée par le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, du directeur de publication du journal le 22 Septembre, Chahana Takiou, la directrice de la radio Guintan, Ramata Dia et bien d’autres personnalités de la presse.
Cela fait maintenant trois ans que l’aide public allouée à la presse est suspendue. C’est face à cette situation, les patrons des médias, ont organisé une conférence de presse pour manifester leur colère. Le thème est « les médias Maliens orphelins de la covid-19 et du gouvernement de la transition ». Pour le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, cette conférence de presse est un avertissement pour les autorités. « Cette mobilisation de l’ensemble des confrères aujourd’hui ne peut laisser insensible aucun pouvoir qui se respecte. Nous pensons que nos interlocuteurs et nos partenaires prendront en compte cette mobilisation » alerte le président de la Maison de la Presse. Il s’est ensuite adressé aux journalistes en leur rappelant leur responsabilité. « C’est aux médias de faire en sorte qu’ils tiennent parole » estime le président de la maison de la presse, Bandiougou Danté. Toutefois, il réitère le soutien de la presse au gouvernement de la transition pour une bonne refondation de l’État. Selon lui, c’est dans le contexte de cette refondation que le gouvernement a débloqué une somme de 171 millions pour rénover la maison de presse.
Le directeur de publication du journal le 22 Septembre, Chahana Takiou, n’a pas mâché ses mots. Il indique que lorsqu’il y a des exigences budgétaires, quand l’État a des problèmes, la première rubrique qu’on coupe, c’est celle de la presse. À en croire Chahana Takiou la communication a besoin d’argent, mais les gens veulent communiquer gratuitement, ce n’est pas possible. L’État a pris un engagement d’octroyer chaque année 300 000 000 FCFA à la presse. Chahana Takiou pointe du doigt le gouvernement d’être à la base des problèmes financiers dont souffre la presse malienne. « Nous avons des charges incompressibles, l’État ne joue pas sa partition. Il n’y a même pas de budget de publicité. Dans les autres pays, les budgets de publicité sont énormes pour faire travailler les télévisions, la presse écrite, les radios et tout le monde. Mais ici c’est néant », accuse Chahana Takiou. À ses dires, à l’allure où l’État fonctionne, la presse sera tuée à petit feu.
Au cours de la conférence, plusieurs problèmes ont été évoqués, parmi lesquels celui du renouvellement de la carte de presse, de la réduction du tarif de l’EDM et d’une possible dépénalisation de la presse.
Falaye Sissoko
Source Canard déchainé