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Les onze (11) Accords secrets

DANS LES COULISSES DU NÉO-COLONIALISME

– Les onze (11) Accords secrets signés entre la France et des Pays d’Afrique

– La tentative de partition de l’Etat Malien :

L’O.C.R.S., MODIBO KEÏTA, LA FRANCE ET l’AZAWAD.

                       

                                                                         Par

  1. Amadou Aliou N’Diaye, Magistrat à la retraite

Ancien Président de la Cour Suprême du Mali

Officier de l’Ordre National

« … Pour l’Afrique et pour Toi Mali

Notre Drapeau sera Liberté.

Pour l’Afrique et pour Toi Mali

Notre combat sera Unité …

L’Afrique se lève enfin …

Saluons la Liberté. … »

___

 

Que vive la Transition !

Que vive le Gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple !

I.

HISTORIQUE

La période allant de 1958 à 1960 fut une période de turbulence politique.

Aussitôt libérés de l’emprise du colonialisme et dans l’euphorie du panafricanisme, le Soudan et le Sénégal décidèrent de s’unir dans une Fédération appelée Fédération du Mali, laquelle fut éphémère ; en effet, cette union conçue dans la précipitation était prématurée ; aussi ne tarda-t-elle pas à éclater sous l’effet d’une main néocoloniale, celle de la France.

De ses cendres, naquit, le 22 Septembre 1960, la Première République du Mali, indépendante, souveraine, maîtresse désormais de son destin.

Ce jour a été le plus grand et le plus beau que le Peuple du Mali ait jamais vécu.

La jeune République représentait l’espoir de tout un Peuple, voire de tout le Continent africain ; espoir de liberté, d’amour, de fraternité ; espoir d’un avenir radieux ; espoir dans l’espérance, dans le rêve.

La jeune République se devait de réussir et toutes les conditions semblaient réunies :

– la disponibilité de tous, tant sur le plan national qu’international ;

– la volonté de tous de bâtir un Etat souverain reposant sur une constitution de type parlementaire.

Le Président Modibo Keïta, qui en était le Chef et le moteur, se débarrassa très rapidement de la France et de ses nombreuses bases militaires qui encombraient à n’en pas douter la pleine souveraineté de la Nation ; il se débarrassa également du FRANC-C.F.A., terrible instrument permettant à la France de s’assurer de la maîtrise de l’économie de la République afin de l’exploiter au mieux de ses intérêts.

Malheureusement, l’espoir de voir briller dans un horizon démocratique une République forte, très riche et prospère, fut vain car son premier Président, Modibo Keïta, qui en était le promoteur, fut renversé en 1968 par un coup d’Etat fomenté par l’ex-puissance coloniale.

Après la brillance de la Première République, la Deuxième République et la Troisième République végétèrent, quant à elles,  dans la médiocrité ; en effet, après plus de cinquante années d’exercice,  la gouvernance de la République du Mali a échoué ; l’Etat n’a pas pu décoller, ni économiquement, ni socialement ni culturellement ; ce fut un « fiasco ».

La République se trouva ainsi dans un état de déconfiture qui frise la faillite.

Cela provoqua heureusement un éveil de la conscience nationale, et par voie de conséquence, le sursaut du Peuple qui comprit que l’entrave à son développement tant économique, social que culturel, est la France.

Le Peuple comprit que la stratégie de domination de la France consistait à manœuvrer au sein de nos Etats, habilement, jour et nuit, afin de nous maintenir toujours sous sa domination, dans l’unique sens de ses seuls intérêts.

Le Président Modibo Keïta avait raison.

En effet, à la fin de la 2ème Guerre mondiale, au moment où toute l’Afrique bouillonnait de la volonté irréversible de se libérer du joug colonial et d’accéder à l’indépendance ; la France,  impuissante face à la force d’une telle volonté de liberté, utilisa le stratagème susvisé lui permettant, malgré l’indépendance, de sauvegarder ses intérêts fondamentaux et la qualité de sa domination en continuant, comme par le passé, à toujours exploiter, à savoir piller, à savoir voler et à savoir s’enrichir  sur le dos de ses anciennes colonies.

Cette stratégie s’appelle « le néocolonialisme ».

Le néocolonialisme est une politique visant à rétablir, sous des formes nouvelles, une domination sur les anciens pays colonisés devenus indépendants.

En quoi consiste-t-il ?

Il consiste à savoir placer respectivement ses points d’ancrage dans trois (3) domaines fondamentaux dans ses ex-colonies, à savoir :

1) Le domaine Militaire : L’ARMÉE.

L’Armée est la colonne vertébrale d’un Etat ; « qui maitrise l’Armée, dispose de l’Etat ».

2) Le domaine de l’Economie Nationale : LA MONNAIE.

Le banquier Rothschild n’a-t-il pas dit que « qui émet et contrôle les ressources monétaires d’un Pays, se moque de celui qui écrit ses lois » ?

3)  Le Domaine de la Culture.

 Le fondement de la culture d’un pays n’est-t-il pas d’abord sa langue ?

Pour pouvoir dominer un Etat qui se dit « indépendant » ne suffit-il pas pour une Puissance néocolonialiste d’avoir au sein de cet Etat une main mise certaine et sur l’Armée et sur la monnaie et sur la culture ?

Bien sûr que oui.

Tel n’est-il pas le cas actuel de la plupart des Etats francophones africains qui végètent tous dans la pauvreté (au sortir de plus de quatre siècles d’esclavage et d’une monstrueuse colonisation) alors que la France, quant elle, brille de mille lumières, celle de nos ressources naturelles qu’elle exploite à volonté au mieux de ses intérêts et uniquement de ses seuls intérêts ?

Bien sûr que oui.

Pourquoi ?

Eh bien, parce qu’au moment de leur accession à l’indépendance, la France, profitant de sa situation de « dominant », a fait signer certes sous pression, (celle d’un hypothétique coup d’Etat ou celle d’un éventuel assassinat) par nombre des Chefs d’Etat africains, environ onze (11) accords secrets portant sur les trois (3) domaines clefs susvisés, à savoir l’ÉCONOMIE, le MILITAIRE et la CULTURE.

Il s’agissait là d’un asservissement nullement volontaire, mais forcé, sous le poids de la pression du « DOMINANT » sur le « DOMINÉ » ; une pression politique cynique.

Lesdits « contrats secrets » ne sont autres que des contrats léonins ; ils sont nuls et de nullité absolue.

Avec ces accords ainsi signés à leurs dépens, les Etats africains ne pourront jamais décoller à plus forte raison s’épanouir ; ils resteront éternellement dans l’asservissement vis-à-vis de la France.

Le réveil de la conscience nationale et le sursaut de la jeunesse sont les seuls ressorts qui permettront certainement de renverser cette tendance et permettront des jours meilleurs à la République du Mali et à l’Afrique.

 

Quelle est la teneur de ces accords ?

La suite de notre étude sera consacrée à la réponse à cette question.

Le Président Modibo Keïta avait bien compris le stratagème colonial et il avait le courage politique ; c’est pourquoi, après l’accession de l’Etat malien le 22 Septembre 1962 à l’indépendance, il n’a pas hésité une seconde à se débarrasser aussitôt de toutes les bases militaires françaises ainsi que du terrible instrument français de colonisation : le Franc C.F.A.

II.

ANALYSE DES ONZE ACCORDS SECRETS SIGNÉS ENTRE LA FRANCE

ET LES PAYS D’AFRIQUE FRANCOPHONE.

  1. LES ACCORDSÉCONOMIQUES :

 1) L’obligation d’utiliser le Franc C.F.A (le franc des colonies françaises d’Afrique).

Il s’agit là pour la France de conserver pour elle une véritable « vache à lait ».

Ce système inique et cynique a été dénoncé en vain par l’Union Européenne.

Lors de l’introduction de la monnaie Euro en Europe les autres Pays européens ont découvert le système d’exploitation français qui n’est autre qu’une forme « sui-generis » d’escroquerie.

Ils en ont été consternés et ont suggéré à la France de s’en débarrasser ; mais la France n’est pas prête à s’en défaire sinon par la force.

Il lui permet d’encaisser dans sa Trésorerie aux dépens des Caisses des Etats d’Afrique, environ 500 milliards de dollars.

 

 

 

 

Quels sont les inconvénients du système de la zone Franc C.F.A. ?

Ce sont :

– la faiblesse des échanges entre les économies des Pays d’Afrique de la zone Franc : 15°/° seulement des échanges entre les Etats de la zone Franc contre 60 °/° au sein des Pays de l’Union européenne) ;

– Le Franc C.F.A est arrimé à l’Euro (monnaie trop forte pour les économies locales)

– Les économies des Etats d’Afrique souffrent de sous financement ;

– Le Franc C.F.A c’est la libre circulation des capitaux ce qui facilite le rapatriement des capitaux français des entreprises françaises et les richesses des dictateurs et apatrides africains vers la France ou la Suisse …

– L’impossibilité de placer ne serait-ce qu’une partie des ressources africaines dans le circuit bancaire pour que ces dernières puissent générer des intérêts.

– Les Banques Centrales de la zone FRANC sont tenues de reverser 50°/° de leurs avoirs extérieurs au Trésor Public français, ce qui signifie que les Etats africains financent l’Etat français en échange de la garantie de ce dernier.

– Le droit de véto d’administrateurs français au sein des Banques Centrales africaines.

 

2)  Les Pays africains doivent déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France.

Depuis 1961 la France garde les réserves financières de quatorze Etats africains (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée Equatoriale et le Gabon).

Les politiques monétaires sont directement pilotées par le Gouvernement français sans aucun lien avec les Autorités financières des Etats africains à travers la C.E.M.A.C ou la C.E.D.E.A.O ; ces Banques africaines sont obligées de garder :

-d’une part 60°/° de leurs réserves de change dans un compte d’opération tenu par le Trésor français ;

-d’autre part 20°/° supplémentaire afin de couvrir « les risques financiers ».

-En plus, une limite de crédit équivalent à 20°/° des recettes d’Etat est imposée à chaque Pays.

Bien que la B.E.A.C et la B.C.E.A.O aient des possibilités de retrait supérieur auprès du Trésor français, ces retraits doivent faire l’objet de l’accord du Trésor Français.

La décision finale revient au Trésor Français qui investit les réserves des Pays africains sur la place boursière.

Les deux Banques de la zone C.F.A sont africaines de par leur nom, mais ne décident d’aucune politique monétaire par elles-mêmes …

On estime maintenant que la France détient près de 500 milliards de dollars auprès de son Trésor.

 

3)  L’obligation d’envoyer en France un bilan annuel et un rapport d’état des réserves.

Le Directeur des Banques centrales des ex-colonies présente ledit rapport lors des réunions biannuelles des Ministres des Finances.

Ce rapport est ensuite compilé par la Banque de France et le Trésor français. Si le rapport n’est pas fourni, il n’y aura pas d’argent.

 

4) Le droit de premier refus sur toute ressource brute ou naturelle découverte dans le Pays. La France a le premier droit d’achat des ressources naturelles de la terre de ses ex colonies. Ce n’est qu’après que la France ait dit « je ne suis pas intéressée » que les Pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.

 

5) Priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les marchés publics et appel d’offre publics.

Dans l’attribution des marchés publics les entreprises françaises ont la priorité sur l’attribution ; même si les Pays africains peuvent obtenir un meilleur rapport qualité ailleurs.

En conséquence dans la plupart des ex colonies françaises tous les leviers économiques des Pays sont entre les mains des expatriés français.

En Côte d’Ivoire par exemple les entreprises françaises possèdent et contrôlent tous les grands services publics : (Eau, électricité, téléphone, transports, ports et les grandes banques.

C’est la même chose dans le commerce, la construction et l’agriculture.) !!!

 

6) La dette coloniale pour remboursement des bénéfices de la colonisation.

Les Etats nouvellement indépendants doivent-ils rembourser le coût des infrastructures construites par la France pendant la colonisation ?

Nous répondons non, non et non.

Ils doivent taper sur la table et refuser catégoriquement.

  1. LES ACCORDS MILITAIRES :

1) Droits exclusifs de fournir des équipements militaires et de former des officiers militaires des ex colonies.

Grâce à un système « sui-generis » de bourse, de subventions et d’accords de défense sophistiqués et léonins les Etats ex colonies d’Afrique doivent envoyer leurs officiers supérieurs en formation en France.

Il va sans dire que ces officiers formés par milliers par une Puissance néo coloniale ne seront autres que des officiers généralement asservis, soumis aux ordres de ladite Puissance coloniale.

Nombre de ces officiers formés sont en sommeil et seront certes activés en cas de besoin pour tel ou tel coup d’Etat ou pour tout autre but, contre son Pays et l’asservir ou l’anéantir à jamais.

 

2) Le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le Pays pour défendre ses intérêts.

Au nom de ce qu’on appelle les « accords de défense » attachés au Pacte colonial, la France a le droit d’intervenir militairement dans les Pays africains et aussi de stationner des troupes en permanence dans les bases et installations militaires ; le tout entièrement géré par les français.

Il s’agit là d’un accord léonin psychotique ; Il faut être fou pour accepter un tel accord.

 

3) L’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou de crise mondiale.

Une telle velléité ne saurait relever que de la psychopathie ; il s’agit également là d’un accord absurde, nul et de nul effet.

 

 

 

 

  1. ACCORD D’ORDRE CULTUREL

L’obligation de faire du français la langue officielle du Pays et la langue pour l’éducation.

Il s’agit là d’une violation pure et simple des droits de l’homme ; c’est l’expression d’une volonté de domination et mieux d’asservissement qui est à bannir.

 Il est nul et de nul effet.

III.

LA TENTATIVE DE PARTITION DU MALI :

L’O.C.R.S,  MODIBO KEÏTA,  LA FRANCE  ET  L’AZAWAD

 

1) L’O.C.R.S.

En 1956, au moment où le pétrole jaillissait à Hassi- Méssaoud en Algérie française, toute l’Afrique occidentale bouillonnait dans ses quatre points cardinaux de la volonté d’indépendance ; c’était une période de turbulence politique.

L’administration française coloniale était aux abois.

Aussi la France proposa-t-elle à cinq (5) Chefs de fraction représentant les localités d’Ansongo, de Bourem, de Gao, de Ménaka et de Kidal un projet portant création d’une Organisation commune des régions riveraines du Sahara appelées O.C.R.S.

L’O.C.R.S est un grand projet néocolonial adopté en 1956 et la loi s’y afférente est publiée en janvier 1957 au journal officiel de la République française.

Il s’en est suivi un décret d’application le 21 juin 1957.

La même année à l’intérieur du gouvernement français fut créé un MINISTERE DU SAHARA pour gérer les ressources minières de l’aire.

Concernant l’O.C.R.S, la France, préoccupée de protéger ses arrières et de s’assurer après les indépendances, irréversibles, des Etats africains, des réserves de pétrole et d’autres ressources minières dont regorge le Sahara, cherchait coûte que coûte à détacher les espaces sahariens de l’Algérie, du Soudan français, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad pour en faire un Territoire autonome rattaché à la Métropole.

Cette volonté de la France se heurta de prime abord à l’opposition systématique des parlementaires africains dont Modibo Keïta, Mahamane Alassane Haïdara et autres…

Par ailleurs tous les chefs de tribus visés ci-dessus, à savoir ceux d’Ansongo, de Bourem, de Gao, Ménaka et Kidal auxquels lesdits projets avaient été préalablement soumis par l’Administration coloniale française pour approbation l’ont rejeté avec force et à l’unanimité.

Malgré tout, après la publication au journal officiel le 11 Janvier 1957 de ladite loi portant création de l’O.C.R.S et après promulgation de son décret d’application le 21 Juin 1957, la Collectivité nouvelle, constituée juridiquement et officiellement, s’organisa et tint sa première session du 21 au 24 Janvier 1958 à laquelle le sénateur soudanais Mahamane Alassane Haïdara était présent.

Celui-ci s’y opposa sachant :

– d’une part que le Sahara est un réservoir de matières premières pouvant servir de complément aux industries européennes ; que l’exploitation de ces richesses, c’est l’espoir pour la France d’un redressement économique, une promesse d’autonomie en matière de carburant et un équilibre à plus ou moins échéance de sa balance commerciale ;

– d’autre part que les textes susvisés lui permettent cependant de constater que les présents documents tendaient :

  1. a)Avec le transfert à l’O.C.R.S des attributions territoriales,à la création d’une Collectivité nouvelle rattachée à la France et par conséquent à l’abandon par le Soudan d’une portion de son territoire.
  2. b)A faire naitre des rivalités entre les différents éléments ethniques de la population soudanaise,lesquels éléments ont toujours vécu, des siècles et des siècles durant dans la paix, dans la tranquillité et dans la convivialité.

Après avoir relevé ces deux erreurs fondamentales à ne pas commettre, il ajouta que si dans le périmètre de l’O.C.R.S il y a des avantages économiques à exploiter, « une telle exploitation doit se faire au bénéfice du Peuple Soudanais dans son ensemble, dans son intégralité.»

Aussi proposa-t-il :

« Nomades à peau blanche, Sédentaires de race noire, Soudanais les uns et les autres, doivent indifféremment être appelés, en tant que tels, à bénéficier des avantages que pourraient éventuellement procurer l’inclusion dans le périmètre de l’O.C.R.S ; que s’il en était autrement, le Soudan verrait diviser sa population ».

 

Enfin le Sénateur soudanais Mahamane Alassane Haïdara souligna : « La loi de Janvier 1957 doit être aménagée pour renforcer plutôt le caractère d’organisation de coopération de l’O.C.R.S ».

Cette proposition fut systématiquement rejetée par la France.

Et pour cause ! Et pour cause !

Elle n’arrangeait nullement les intérêts géostratégiques de la France ; celle-ci ne visant uniquement que la partition du Soudan, c’est à dire rattacher l’O.C.R.S à la Métropole et s’emparer ainsi des ressources naturelles de l’ex-colonie ; ce que ni la République Soudanaise, ni la nouvelle République du Mali n’acceptera jamais et au grand jamais.

Face à une telle velléité psychotique, à un tel acharnement, en octobre 1959, une délégation du Gouvernement de la République soudanaise conduite par le Ministre Mamadou Madeira Keïta se rendit à Kidal où un grand meeting fut organisé.

Au cours de ce meeting la question suivante, claire et précise, fut posée aux sept (7) chefs de tribus de l’Adrar des Ifoghas :

« Le Soudan va bientôt prendre son indépendance, voulez-vous rester avec la France ou voulez-vous rester dans le Soudan ? »

La réponse suivante a été donnée par le porte-parole des Chefs de tribu à savoir le sieur ATTAHER AG ILLI en ces termes :

« La France nous a combattus ensemble ; nous a vaincus ensemble, nous a colonisés ensemble ; notre séparation n’est pas envisageable. »

Le problème ne fut-il pas ainsi définitivement résolu et clos ?

Bien sûr que oui.

Malgré tout, sous l’élan du néo-colonialisme français, des manœuvres de la France et la poussée des forces géopolitiques et géostratégiques de ses intérêts, trois cent (300) notables de la Boucle du Niger dont des Touaregs, des Maures et certains Sonrhaïs ont envoyé une lettre au Général Charles De Gaulle alors Président de la République française pour lui demander « de ne pas donner l’indépendance aux Noirs et aux Blancs en même temps ».

 Ils lui ont demandé la création « d’un Etat de nomades qui soit indépendant des entités politiques au Nord et au Sud du Sahara ».

Plus précisément ils ont sollicité un Etat qui soit indépendant des Etats du Maghreb, du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye et des Etats négro-africains de l’Afrique Occidentale ; en fait il ne s’agissait là que d’une persistance psychotique de la France à vouloir s’accrocher coûte que coûte, à vouloir se maintenir coûte que coûte et par tous les moyens dans cette zone Sahélienne ; en effet ce qui était sollicité n’était autre que l’O.C.R.S, sous une forme voilée.

Mais c’était là une peine perdue.

N’est-ce pas également en 2012 la même velléité, le même acharnement et la même persistance psychotique de la France (de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et d’Emmanuel Macron) à vouloir faire revivre le même projet satanique, à savoir l’O.C.R.S,  sous une autre forme de voile, une forme nouvelle appelée AZAWAD ? 

Bien sûr que oui.

Nos frères Touareg et autres qui s’étaient laissés emportés dans les enjeux géopolitiques et géostratégiques néocolonialistes, malveillants, égoïstes, iniques et cyniques de la France dans son acharnement à créer l’O.C.R.S, doivent réfléchir longuement et préférer le projet de solution que le Sénateur Mahamane Alassane Haïdara a vainement présenté à la France, à savoir :

« Nomades à peau blanche, Soudanais à peau noire, Soudanais les uns et les autres, doivent indifféremment être appelés, en tant que tels, à bénéficier des avantages que pourraient éventuellement procurer l’inclusion dans le périmètre de l’O.C.R.S ; que s’il en était autrement, le Soudan verrait diviser sa population ».

« Une telle exploitation dit-il, doit se faire au bénéfice du Peuple soudanais dans son ensemble, dans son intégralité. »

Observation

Une telle proposition permettra au Soudanais de vivre dans l’unité, dans la paix et la convivialité comme par le passé, (des siècles et des siècles durant).

 

2) MODIBO KEITA SUR LES REMPARTS

En 1959 la République Soudanaise, dans son élan panafricaniste avait formé avec le Sénégal, avons-nous affirmé, une Fédération : la Fédération du Mali.

En 1960, cette Fédération éclata sous la poussée invisible de la force néocolonialiste française ; la même année, le 22 Septembre 1960, la République du Mali a proclamé son indépendance.

Héritière d’un très Grand Empire, celui de l’empereur Soundiata Keïta, le Mali de Modibo Keïta prit son envol, affranchi des griffes de la France.

Mais le nouvel Etat malien devenu indépendant tant sur le plan national qu’international ne saurait être une réalité souveraine tant que continueront à exister sur son sol les pires instruments de domination coloniale tels que les bases militaires françaises éparpillées çà et là sur le Territoire national ainsi que la monnaie coloniale française, le Franc C.F.A. qui y circulait normalement au grand dam de l’économie nationale.

Par ailleurs, désormais conscientes des desseins géopolitiques et géostratégiques de l’ex-Puissance coloniale par sa tentative de s’emparer d’une portion du territoire soudanais sous le prétexte de création de l’O.C.R.S., les nouvelles Autorités maliennes exigèrent le départ définitif, pur et simple de la France du territoire malien le 21 Janvier 1961, débarrassant ainsi l’Etat malien de nombre de bases militaires étrangères solidement implantées.

Le Mali s’est également débarrassé du franc C.F.A., instrument hautement prédateur de domination coloniale, permettant de mieux piller les richesses du Pays.

Le franc C.F.A. est forme d’escroquerie néocoloniale française à l’échelle d’Etat.

Une telle attitude du nouvel Etat malien est une expression claire et nette de sa souveraineté.

Ainsi sorti des griffes de la France, le Mali évolua normalement au rythme de la marche du Monde vers un destin prospère, soutenu à la fois par sa nouvelle monnaie, le Franc Malien, et aussi par une Armée Nationale forte et respectée.

Il choisit librement comme partenaire la Russie qui l’aida à entreprendre le développement économique, social et culturel de la République.

Aussitôt virent le jour de nombreuses usines de transformation industrielle, de nombreuses sociétés d’Etat, de nombreuses infrastructures, de nombreuses usines, l’intensification des transports, du commerce, de l’agriculture …

La République était nettement sur la voie du développement économique, industriel et social ; malgré tout la gouvernance de l’Etat devint d’année en année difficile, très difficile, sous le poids de nombreux Etats africains nouvellement indépendants mais fortement sous des injonctions malveillantes de la France et sous la pression des enjeux géopolitiques et géostratégiques de celle-ci.

 

3) LES ENJEUX GEOPOLITIQUES ET GEOSTRATEGIQUES 

FRANÇAIS

L’Avenir de la France c’est l’Afrique !

La France ne quittera pas le Sahel !

Tels sont des refrains que répètent à tout vent des hauts cadres de la France néocolonialiste.

Pourquoi ?

Parce qu’elle tient coûte que coûte à s’emparer des immenses ressources dont regorge le sous-sol africain, particulièrement malien.

Le Mali du Président Modibo Keïta étant totalement affranchi de l’emprise française, quelle politique la France a-t-elle envisagée désormais pour avoir accès à ces immenses ressources minières tant convoitées du sous-sol malien ?

En étudiant attentivement les cours suivants des différents retournements de situation qui ont perturbé l’arène politique malienne (de 1960 jusqu’au 18 Août 2020), nous en déduirons une conclusion qui nous permettra de qualifier l’impact des enjeux géopolitiques et géostratégiques de la France :

 

 

 

 

Première étape.

Dans le cours de la Première République (1960-1968).

Sous la présidence de Modibo Keïta.

En effet au fur et à mesure que passe le temps, malgré l’évolution économique, sociale et culturelle très satisfaisant du nouvel Etat malien, l’exercice du Pouvoir s’avéra d’année en année extrêmement difficile à cause :

– d’une part du poids de nombreux Etats africains encore sous la coupe des injonctions malveillantes de la France coloniale ;

–  d’autre part sous la pression des enjeux géopolitiques de celle-ci.

De ces faits le régime socialiste du Président Modibo Keïta fut malheureusement renversé en 1968 sous la bénédiction de l’ex-puissance colonialiste.

Quelle a été la faute du Président Modibo Keïta ?

Aucune, sinon d’avoir tenu tête à la France et de vouloir assurer la pleine souveraineté de son Pays.

Deuxième étape.

Dans le cours de la Deuxième République (1968-1991).

Sous le régime du Président Moussa Traoré.

La Puissance néocoloniale imposa à l’Autorité au Pouvoir l’utilisation dans la gouvernance de l’Etat une nouvelle politique, « celle du programme de l’ajustement structurel » laquelle politique va stopper net l’industrialisation du Pays entamée par le Président Modibo Keïta :

– Fermeture de presque toutes les unités industrielles de transformation telles que les usines, les sociétés d’Etat …

–  Abandon de la monnaie nationale, le Franc Malien ;

– Rentrée du Mali dans la Zone Franc ;

– Dévaluation du Franc C.F.A. de 50 °/° au grand dam de l’économie malienne.

Sous ce régime la France s’est assurée du contrôle de la monnaie et de la direction générale de l’économie malienne très affaiblie.

Elle a ainsi la main mise sur la monnaie et en conséquence sur le contrôle de l’économie.

En Mars 1991, sous la poussée d’un mouvement populaire, le Président Moussa Traoré est chassé à son tour du Pouvoir par une junte militaire commandée par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré.

Quelle a été la faute du Président Moussa Traoré ?

Aucune sinon avoir refusé les instructions de la Baule de la France coloniale au sujet de la démocratie « à la française », chaque Pays devant évoluer selon Moussa Traoré suivant la conception qu’il se fait de la démocratie.

Troisième étape.

Dans le cours de la Troisième République (1992-2002).

Sous la gouvernance du Président Alpha Oumar Konaré.

Ce régime fait suite à un combat acharné du Peuple malien pour la démocratie, lequel combat, soutenu par une junte militaire a chassé du Pouvoir le Président Moussa Traoré réticent aux instructions de la Baule.

Après une période transitoire de gestion du Pouvoir étatique par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré et une élection « sui-generis », le sieur Alpha Oumar Konaré fut élu en 1992 Président de la République du Mali.

Dans le cours de sa gestion du Pouvoir il soutient le fait que :

– « l’existence d’une Armée forte est une menace pour la démocratie » ; aussi, sous la bénédiction de la France néocoloniale a-t-il froidement castré la grande Armée nationale qui fit la fierté du Peuple malien respectivement sous les Présidents Modibo Keïta et Moussa Traoré.

Cette Armée fut froidement « castrée » oubliant certes qu’un Etat sans une Armée forte et respectée n’est Etat que de nom.

– Sous la bénédiction de la France néocoloniale l’arsenal militaire de l’Etat malien est détruit ; certains éléments ont été vendus ou brûlés dans le cours d’une ambiance festive appelée sous le vocable « Flambeau de la Paix ».

 Un statut particulier fut donné à la Partie Septentrionale du Mali dans un Pacte National signé le 11 Avril 1992 est confirmé ; cette partie du territoire national malien devint par ce fait une entité géographique, administrative et politique à part ;

– Pendant tout le cours de son mandat (10 années), l’Armée et l’Administration furent absentes dans cette partie septentrionale du Mali !

Une tel retournement de situation dans la gestion du Pouvoir fut catastrophique, mais c’était certes le prix à payer pour que ce Gouvernement, contrairement aux autres, vive dans la stabilité et dans la paix sans une pression aucune de coup d’Etat néocolonial dont le Continent africain est habitué.

Quatrième étape.

Dans le cours de la Troisième République (bis), L’AZAWAD.

Sous le Président Amadou T. Touré (2002-2009).

A la fin du mandat du Président Alpha Oumar Konaré, des élections « sui generis » comme d’habitude portèrent au Pouvoir le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré en 2002, lequel se trouva ainsi à la tête d’un Etat extrêmement affaibli sous l’effet des différentes inflexions des injonctions géopolitiques et géostratégiques françaises sur la scène sahélienne depuis la chute du Président Modibo Keïta.

En effet le Président Amadou T. Touré se trouva malheureusement à la tête d’un Etat :

1) dans lequel la politique imposée de l’ajustement culturel de la F.M.I. et de la BANQUE MONDIALE a mis à terre les efforts de développement économique et militaire du Pays entrepris par le Président Modibo Keïta.

2) dans lequel est consacré depuis 1984 le retour du Mali dans la Zone Franc, avec le Franc C.F.A. (Franc des colonies françaises d’Afrique), imprimé en France, comme monnaie en cours, abandonnant du coup, le cours de la monnaie nationale, le Franc malien.

3) dans lequel le franc C.F.A, instrument de domination économique, imprimé en France, est imposé par la France néocolonialiste à ses ex-colonies pour piller au mieux leurs richesses ; de ce fait, disposant de l’émission et du contrôle des ressources monétaires du Mali, la France assure désormais, dans le sens unique de ses intérêts, la direction générale de l’économie nationale.

4)  dans lequel l’ensemble de l’arsenal militaire est détruit ;

  1. dans lequel la Partie Septentrionale du Territoire, Zone (O.C.R.S – AZAWAD) fut  dotée d’un statut particulier et qualifiée comme suit : entité géographique, administrative et politique à part.
  2. dans lequel l’Armée et l’Administration y sont terriblement absentes pendant  dix (10) ans, c’est-à-dire pendant toute la mandature présidentielle d’Alpha Oumar Konaré.

 

CONCLUSION

Que conclure sinon affirmer qu’après quatre siècles d’esclavage, plus d’un siècle de colonisation et de néo-colonisation, d’exploitation cynique, de pillage de l’Afrique, la France prit conscience de son extrême dépendance de la richesse et des ressources naturelles indispensables de ce Continent à tel point que nombre de ses hauts cadres politiques ne cessent de répéter à tout vent que « l’avenir de la France, c’est l’Afrique ! »

C’est là une réalité qui explique le pourquoi et les visées des enjeux géopolitiques et géostratégiques de la politique française face à la gouvernance de l’Etat malien.

La présente conclusion est le reflet du film de l’agencement de ces divers enjeux de la politique française visant uniquement, avec un acharnement psychotique, à la partition et à la division dans le sens de ses intérêts, de l’Etat du Mali, héritier des grands Empires mandingues.

Le Peuple du Mali est désormais conscient du dessein néocolonialiste de la France.

Il comprit que celle-ci, obsédée par l’idée de s’emparer coûte que coûte, par le truchement soit du voile « O.C.R.S », soit d’un tout autre succédané tel que « AZAWAD », d’une portion déterminée au Nord du territoire malien appelé SAHEL, très convoitée en raison de son sous-sol extrêmement riche en ressources naturelles et minières.

Aussi allons-nous exposer immédiatement, de façon succincte, les divers enjeux de la politique de la France face à la Gouvernance de la République du Mali, depuis l’accession de ce Pays à l’indépendance en 1960, date où la France en fut chassée, à l’année 2013, date où son retour y fut sollicité sur un Appel au secours de l’Etat malien suffoquant sous les griffes d’une horde d’envahisseurs téléguidés venus subitement d’ailleurs.

 

En quoi consiste cette visée des divers enjeux géopolitiques et géostratégiques susvisés ?

La seconde moitié du XX è siècle fut une période d’extrême turbulence politique tant sur le plan national qu’international.

C’est la période du réveil des consciences des Peuples du Monde, une période des indépendances.

Déjà en 1943 la Conférence du Caire reconnait l’indépendance de la Corée.

Du 30 Janvier au 5 Mars 1944 au cours de la Conférence de Brazzaville le général Charles De Gaulle annonce la représentation des Peuples coloniaux au Parlement français et la création d’assemblées locales.

Le 11 Mars 1945 c’est le début de l’insurrection vietnamienne ; le Vietnam se déclare indépendant ; l’Indonésie aussi le 17 Août.

Le 10 Août 1947 c’est le tour de l’Ethiopie, de l’Erythrée, de la Somalie, de la Libye et de l’Inde le 15 Août.

Du 13 Mars au 7 Mai 1954 en Indochine, c’est la grande bataille et la chute de DIEN-BIEN-PHU contre la France coloniale.

Le 1er Novembre 1954 éclate en Algérie contre la France une série d’attentats marquant le début d’une insurrection qui aboutit en 1962 à l’indépendance de l’Algérie.

Le 1er Janvier 1956 marque l’indépendance du Soudan anglo-égyptien ; le 2 Mars celle du Maroc et le 20 Mars celle de la Tunisie ; …

Le Monde bouillonne dans ses quatre points cardinaux de la volonté d’indépendance des Peuples ; une volonté en Afrique irréversible et contagieuse.

La France coloniale est aux abois.

Aussi dès 1956, alors que le pétrole jaillissait à Hassi-Messaoud dans l’Algérie française en guerre pour son indépendance, la France aux abois chercha à protéger ses arrières et de s’assurer après les indépendances des Etats d’Afrique, lesquelles étaient irréversibles, des réserves de pétrole et d’autres ressources minières dont regorge le Sahara en tentant la création en 1957 d’une Collectivité territoriale, l’O.C.R.S (Organisation commune des Etats Riverains du Sahara), rattachée à la France, entamant par ce fait la partition et la division de son ex-colonie.

Ce projet néocolonial conçu en 1956 est rejeté systématiquement et définitivement par les hautes autorités soudanaises : les parlementaires tels que Modibo Keïta, Mahamane Alassane Haïdara, … et par la totalité des Chefs des tribus touaregs d’Ansongo, de Bourem, de Gao, de Ménaka et de Kidal.

Le 22 Septembre 1962 naquit la Première République indépendante et souveraine avec à sa tête et sur les remparts le Président Modibo Keïta.

Celui-ci désormais conscient du dessein machiavélique néocolonial de la France somma celle-ci de quitter avec toutes ses bases militaires le territoire malien.

Par la suite le Mali créa sa propre monnaie le Franc MALIEN en remplacement du FRANC-C.F.A, terrible instrument de colonisation.

Malgré tout la France ne perdit jamais l’espoir de revenir dans ce « NORD-MALI » un jour ou l’autre et de pouvoir s’accaparer de cette portion sahélienne longtemps désirée et convoitée qui regorge d’immenses ressources minières.

C’est cette persistance psychotique qui explique les enjeux géopolitiques et géostratégiques de sa politique laquelle, en rapport avec la gouvernance de l’Etat malien s’analyse comme suit :

1)  Eliminer le Président Modibo Keïta par tous les moyens (coup d’Etat, assassinat …) et remettre la République du Mali dans le giron, l’asservissement et la domination de la France.

Ensuite … … …

2) Avoir la maîtrise de l’économie malienne. 

– en détruisant l’élan industriel impulsé sous la présidence de Modibo Keïta ;

– en réduisant l’économie à sa plus simple expression afin d’affaiblir l’Etat malien pour mieux l’asservir, l’exploiter et profiter de ses importantes ressources naturelles.

 

N.B. Le régime politique du Président MOUSSA TRAORÉ permettra la réalisation de ce dessein   suite à l’adoption par l’Etat malien du Programme d’ajustement structurel imposé par la France.

 

3) Avoir la maîtrise et le contrôle militaire de l’Etat par la « castration » de l’Armée, réduisant celle-ci à sa plus simple expression en détruisant l’important arsenal militaire malien soit par le feu (le Flambeau de la Paix), soit par la vente.

Quel malheur !

 

4) Avoir une totale maîtrise sur la partie NORD de la République du Mali en la faisant vider complètement de toute sa consistance militaire et administrative par :

– Une démilitarisation totale de la zone Nord du Mali ; donc, plus de militaires dans cette zone.

– Un retrait total de l’Administration ; donc plus d’administration dans cette zone.

– Un statut particulier conféré à la partie Nord de la République.

LE GRAND VIDE !

Le grand vide ainsi créé dans Nord du Mali, doté d’un statut particulier, attira les éléments des mouvements AI QAÏDA, ANSARDINE, ISLAMISTES, des terroristes, de nombreux trafiquants de drogues …  lesquels furent une source terrible de troubles de tous ordres  politiques ou sociaux … dans la gouvernance de l’Etat libyen.

Ce grand vide est justement mis à profit dans les bureaux de l’ELYSÉE par la France de NICOLAS SARKOZY, d’ALAIN JUPPÉ et autres, pour convaincre nombre d’officiers touaregs, élites et importantes composantes de l’Armée Nationale libyenne, à déserter ; à abandonner  le Président MOUHAMMAR KADDHAFI, en leur promettant un retour glorieux, (au sein d’un PARTI à la création duquel ils ont activement participé, appelé Mouvement National de Libération M.N.L.A)dans leur Pays d’origine (le NORD-MALI), Terre de leurs ancêtres,(sic) appelée AZAWAD au grand dam de l’intégrité de la République du Mali.

N’est-ce pas là l’expression d’une volonté persistante et psychotique de partition et de division de la République du Mali par la France néocoloniale ?

Bien sûr que oui.

 

N.B. Le régime politique de la gouvernance du Président AMADOU TOUMANI TOURÉ assistera impuissant tant économiquement que militairement au déroulement de ces faits sous la bénédiction de la France.                 

 

5) Eliminer le Président MOUHAMMAR KADDAFI, dernier obstacle et panafricaniste lourdement armé.

Sur la base de mensonges grossiers et une violation flagrante de la résolution N° 1973 de  l’O.N.U, la France de NICOLAS SARKOZY fit assassiner le Guide libyen MOUHAMAR KADDHAFI, provoquant ainsi une déstabilisation générale du Sahel, laquelle favorisera, d’une part l’envahissement souhaité et programmé des villes maliennes KONA, GAO, TOMBOUCTOU, KIDAL par des hordes de djihadistes, d’islamistes, de rebelles séparatistes du M.N.L.A, de terroristes … et  d’autre part(sur la base d’un appel au secours programmé et attendu de l’ETAT MALIEN aux abois), le retour triomphant de la France de FRANCOIS HOLLANDE en l’an 2013 sur une Terre longtemps convoitée (l’AZAWAD)(sic) mais d’ où elle avait été chassée en 1961 par le Président MODIBO KEÏTA, debout sur les remparts.

 Et neuf (9) longues années passèrent (2013-18 Août 2022) :

– Ce fut la reprise par l’Armée malienne, (les FAMAS), des villes de KONA, de GAO, de TOMBOUCTOU et son envol, le vent en poupe, sur la ville de KIDAL.

– Ce fut malheureusement la surprenante et catégorique interdiction faite à l’Armée malienne (Les FAMAS) par la FRANCE de rentrer dans la ville de KIDAL alors que les soldats maliens, le vent en poupe, s’apprêtaient à en découdre avec tout mouvement rébellion ou terroriste et recouvrer ainsi définitivement l’intégralité du territoire national.

– Et ce fut KIDAL, devenue soudain, ENCLAVE militaire française, où l’on croise et où s’entrecroisent les rebelles MNLA, CMA, ISLAMISTES, YAD AG GALLY etc.

Pourquoi cette interdiction si catégorique ?

Trahison ?

Que sais-je ?

– Ce fut ensuite l’opération BARKANE, puis l’opération française « sui- generis » ACCORDS d’ALGER POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION sur une nette tendance vers la partition et la division de la République.

– Ce fut encore l’opération MINUSMA, une espèce de CHEVAL DE TROIE.

– Et puis l’opération G5 SAHEL ou mieux G6 SAHEL car totalement sous la gestion et le contrôle des intérêts français.

– Et puis l’opération TAKUBA, et puis et puis, et puis….

– Et le grand Peuple du Mali de prendre conscience, de se réveiller, de comprendre les enjeux et le dessein de la France, de décider et de s’éclater : « à la trahison ! » ; « à la trahison ! »

– Et ce fut le temps, longtemps attendu, du DIVORCE avec la FRANCE ; un divorce houleux, définitif et pour l’éternité.

 Après cette étude nous affirmons que tel fut le panorama de la vie politique de la République du Mali sous la gouvernance des Présidents MODIBO KEÏTA à IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA (22 Septembre 1960 – 18 Août 2022), au sortir des différents retournements de situation qui ont épousé, dans l’unique sens des intérêts égoïstes de la France, les diverses inflexions géopolitiques et géostratégiques de la politique de celle-ci sur la scène sahélienne et internationale.

Que vive la République du Mali souveraine, une, indivisible, maitresse de son destin !

Que vivent les Etats-Unis d’Afrique !

  1. A. N’Diaye

Source: Les Échos- Mali

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