Pour mieux comprendre, c’est un peu comme lorsque Didier Deschamps dévoile la liste des joueurs qui vont participer à la coupe du Monde de football. Quand, en février dernier, le colonel Leprêtre a désigné la compagnie du 1er régiment de tirailleurs qui allait partir en mission au Mali, il a fait des heureux et des déçus.
« Quand la décision tombe, il y a des militaires des autres compagnies qui viennent proposer spontanément leurs services en cas de défection », indique ainsi le sergent-chef Julien. Ce dernier fait partie des heureux élus (voir ci-contre).
Dans les prochains jours, il va s’envoler avec une centaine de camarades vers le Mali. Où la 4e compagnie, celle qui a tiré le gros lot, va venir prêter main-forte au 1er régiment d’infanterie de Sarrebourg. « Ce régiment mosellan n’a pas de VBCI, les véhicules blindés de combat d’infanterie, contrairement au 1er RTir », indique le colonel Cyril Leprêtre, chef de corps du régiment spinalien.
Le détachement du 1er RTir sera commandé par le capitaine Jean-Christophe.
Un théâtre d’opération à hauts risques
Ce dernier a donc eu six mois pour préparer ses hommes à la mission qui leur est confiée. « Celle-ci est la lutte contre les groupes armés terroristes », précise le colonel Leprêtre. Qui sait que le théâtre de cette opération est à hauts risques. Des militaires français ont d’ailleurs été visés par un attentat suicide en juillet dernier à Gao. Sans conséquences graves.
« Notre compagnie va travailler aux côtés des forces maliennes, mais aussi aux côtés de celles du G5 Sahel qui regroupe le Mali, le Tchad, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso. » Pour pouvoir être prêts à réagir à toutes les situations, les hommes du 1er RTir ont suivi un entraînement intensif de six mois. « La première phase de cette préparation concerne les savoirs individuels comme le tir ou le secours au combat », explique le « caïd » des tirailleurs. « Ensuite, les hommes font des stages de qualification selon leurs spécialités. Puis vient une période plus spécifique d’approfondissement des conditions rencontrées au Mali ».
Les tirailleurs ont aussi effectué des séjours en camps d’entraînement à Mourmelon (Marne) ou à Canjuers (Var). Pour apprendre la conduite tout terrain avec les VBCI, mais aussi la lutte contre les IED, les objets explosifs improvisés. Des exercices de synthèses ont été réalisés avec tout le détachement au grand complet. Histoire d’être opérationnel à 200 %. « Cela permet de partir avec le plein de confiance », indique le colonel. Dont les hommes ont eu droit à une permission de plusieurs jours avant de faire leur paquetage. Histoire de charger les batteries affectives avant d’aller poser les rangers sur le sol africain. Pour six mois forcément particuliers.
Effectuer une préparation intense de six mois pour savoir comment réagir à n’importe quelle situation permet de partir avec le plein de confiance.
Cyril Leprêtre, chef de corps du 1er RTir