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Les meurtres de journalistes sont très souvent impunis

Entre 2006 et 2023, plus de 1.600 journalistes ont été tués dans le monde, et près de neuf meurtres sur dix restent non résolus par la justice.

Aujourd’hui, jeudi 2 novembre, la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes met en lumière les nombreux meurtres envers ces professionnels qui restent encore impunis.

Entre 2006 et 2023, plus de 1.600 journalistes ont été tués dans le monde, et près de neuf meurtres sur dix restent non résolus par la justice, selon l’Observatoire des journalistes tués de l’Unesco.

Sur le continent africain, la RDC et les pays du Sahel sont les plus touchés par cette impunité.

Une impunité qui entraîne d’autres crimes

L’impunité mène à un plus grand nombre d’assassinats et représente souvent un symptôme d’aggravation des conflits et d’effondrement des systèmes de droit et de justice.

C’est ce qui ressort de la déclaration publiée ce mercredi 1er novembre par le mouvement “Journalistes en danger” en République démocratique du Congo.

Tshivis Tshivoadi, le secrétaire général de cette organisation, explique qu’il est aujourd’hui difficile de travailler en RDC en tant que journaliste.

‘’Nous considérons que l’un des maux dont souffre notre pays c’est la question de l’impunité. Nous avons enregistré beaucoup de cas de meurtres de journalistes dans ce pays. Et dans deux cas sur trois, il n’y a jamais eu d’enquêtes pour connaître qui sont les véritables auteurs de ces meurtres”, a-t-il expliqué au micro de la DW.

Pour Tshivis Tshivoadi, malgré les nombreuses promesses de campagne de l’actuel président congolais, les choses ont empiré.

‘’Cinq ans après, nous constatons malheureusement que pas grand-chose n’a été fait pour améliorer les conditions de travail des journalistes. En tout, ce sont plus de 500 atteintes contre la liberté de la presse, dont cinq journalistes qui ont été tués pendant son mandat. Et plusieurs journalistes qui ont été arrêtés“, assure-t-il.

Une liberté de la presse en péril au Sahel

Avec les coups d’Etat militaires dans plusieurs pays du Sahel, la liberté de la presse est encore plus menacée et les journalistes sont parfois contraints de quitter leur pays.

Dans les zones contrôlées par les groupes armés, les journalistes sont par ailleurs obligés de fuir en raison de l’insécurité. C’est ce que déplore Sadibou Marong, le représentant de “Reporters sans frontières” en Afrique subsaharienne.

Dans certaines zones, les journalistes doivent aussi composer avec une insécurité croissanteImage : Mohamed Dahir/AFP/Getty Images

‘Les journalistes dans les pays du Sahel dirigés par des militaires travaillent dans des conditions difficiles. Ces pays sont essentiellement le Mali, le Niger, le Burkina Faso et dans une moindre mesure le Tchad. Nous constatons, sur la base du monitoring quotidien que nous faisons dans ces pays, qu’il y a une dégradation constante des conditions de travail des journalistes“, affirme-t-il au micro de la DW.

Entre 2013 et 2023, il y a eu au moins cinq journalistes assassinés et environ une demi-douzaine d’autres portés disparus.”

DW

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