Un axe Moscou-Alger-Bamako s’est formé pour bouter la France hors de son pré carré africain. A la manœuvre, la société privée de mercenaires russes Wagner, faux-nez du Kremlin.
Loin du brûlant Mali infesté de djihadistes, à des milliers de kilomètres des sables et des rocailles incandescentes du Sahara et de la savane aride du Sahel, commencent, en ce mois d’octobre 2021, d’inédites et étranges manœuvres militaires dans les froides montagnes du Caucase. Pour la première fois, appuyés de blindés, de drones et de chasseurs bombardiers, près d’une centaine d’hommes de l’Armée nationale populaire algérienne et autant de fusiliers des forces russes s’entraînent ensemble en Ossétie du Nord, forteresse du Kremlin dans le Caucase du Nord. Ce premier exercice entre soldats de ces deux pays, amis depuis la guerre d’indépendance algérienne, vise à préparer les deux armées à combattre de concert des groupes terroristes. Comme ceux qui gangrènent le Mali, voisin de l’Algérie, où d’officieux soldats russes, les mercenaires de la société privée Wagner, sont déjà à l’œuvre ?
Cette grande première est-elle le cauchemar de Paris ? L’émergence d’un axe « anticolonial » Moscou-Alger-Bamako, visant à bouter la France hors de son pré carré sud-saharien ? Le fait est que la Russie, l’Algérie et le Mali, alliés historiques du « camp socialiste » contre « l’impérialisme occidental », n’en finissent pas de se rapprocher et de chercher à déstabiliser la présence française. Le trio franchit allègrement toutes les lignes rouges tracées par Paris
Source : Nouvel Obs