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Les limites du tout militaire face à l’insécurité au Sahel

La zone des trois frontières est majoritairement dirigée par des juntes militaires qui, en arrivant au pouvoir, avaient promis des changements au niveau de la sécurité.

Un rapport rendu public ce jeudi (16.06) par un collectif d’ONG sahéliennes et ouest-africaines critique l’approche sécuritaire des autorités maliennes, burkinabè et nigériennes

“Ils se réjouissent pendant que nous pleurons avec les habitants de Seytenga. Nous allons tout faire pour les trouver et leur faire payer ce prix-là”, a affirmé le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, président de la transition au Burkina Faso, lors de sa visite à Seytenga, cette localité dans le nord-est du pays où des djihadistes ont tué plus de 80 civils le week-end dernier.

 

L’intégralité de son message aux familles des victimes laisse entendre que la solution militaire résoudra la question de l’insécurité qui touche de plus en plus son pays.

La solution militaire est inefficace

 

Le rapport du collectif des ONG sahéliennes et ouest-africaines constate que les pouvoirs en place au Mali, au Burkina Faso et au Niger privilégient une stratégie dite “du tout-militaire”, c’est-à-dire qui met en avant une solution militaire à la question de l’insécurité.

Des enfants déplacés assistent à une réunion du président nigérien Mohamed Bazoum dans le village nigérien de Garbey Kourou, dans le sud-ouest du Niger, le 9 juin 2022

Mahamadou Sawadogo, expert en sécurité revient sur l’inefficacité de cette stratégie : “Depuis 2011 et 2012 que les groupes armés ont envahi le Sahel, nous avons vu que la réponse militaire n’a pas encore été probante et n’a pas donné de résultat, parce que la menace a dépassé le Mali, elle a atteint le Burkina Faso et le Niger et est en train de s’étendre sur les pays côtiers.”

 

Entretemps, depuis l’arrivée au pouvoir des militaires au Mali, ceux-ci affirment qu’ils rencontrent des succès sur le terrain. Fousseynou Ouattara est le vice-président du comité de défense du Comité national de transition estime qu’“Avec la montée en puissance des forces armées du Mali, nous parvenons à libérer beaucoup de localités et la population commence à rejoindre ses lieux d’habitation. Durant les neuf dernières années, cela n’a pas été possible, la situation ne faisait qu’empirer”

Les Casques Bleus de la Minusma à Tombouctou au Mali

La situation s’empire

Pourtant, le Mali a connu ces derniers temps une recrudescence des attaques djihadistes. Le rapport de l’Acled, Africa Center for Strategic Studies, de 2022 montre que les cinq premiers mois de cette année ont connu plus d’attaques qu’en 2021 qui a été aussi une année sanglante.

Le Burkina Faso à lui seul compte déjà plus de deux millions de personnes déplacées depuis 2015 et, selon le rapport des organes de la société civile sahélienne, chaque jour, huit civils ont été tués en moyenne entre avril 2021 et mars 2022 dans les trois pays concernés

Source: DW.com

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