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Les Kel Tamasheq exigent leur émancipation

Samedi 28 avril 2018, le congrès constitutif de la communauté noire Kel Tamasheq (Cnkt) a organisé une conférence de presse dont l’objectif était d’informer l’opinion publique nationale et internationale des recommandations de leur congrès tenu du 9 au 11 mars 2018 au Centre culturel islamique de Hamdallaye. C’était à la Maison de la presse, en présence de milliers de ressortissants de cette communauté.

Avaient-ils pris place au présidium lors de cette conférence de presse, le président du congrès constitutif M. Aboubacrine Mohamed Cissé, le 1er vice-président M. Almaïmoune Ag Almoustapha, le secrétaire aux droits humains Dr. Alfousseyni Diabaté et M. Alassane Ag Atalib Traoré, membre du congrès.

Selon les conférenciers, la communauté noire Kel Tamasheq, dans son ensemble, n’accepte plus les stéréotypes et les clichés négatifs prononcés à son endroit tels que «Bella, Askiw ou Akli…». Aussi, leur congrès recommande-t-il que leur communauté soit respectée dans sa dignité en tant qu’entité de la nation malienne.

Dans la panoplie de recommandations à l’endroit de l’Etat, les conférenciers exigent de l’Etat malien qu’il tienne compte de la spécificité de la communauté Tamasheq dans son ensemble, dans tous les actes de gouvernance. Ils souhaitent voir l’Etat diligenter l’adoption et la promulgation de la loi criminalisant l’esclavage par ascendance, la mise en œuvre de l’accord d’Alger avec une participation inclusive de toutes les communautés maliennes dont la communauté noire Kel Tamasheq.

La communauté noire Kel Tamasheq revendique également la promotion du principe de l’égalité entre toutes les communautés maliennes, sans distinction ; l’émancipation de leur communauté attardée, retardée, asservie et exploitée depuis longtemps. Sans oublier la promotion des cadres de la communauté aux fonctions supérieures de la République ainsi que l’emploi ou l’occupation des jeunes diplômés ou non diplômés à travers les projets de développement…

Le président du congrès constitutif, M. Aboubacrine Mohamed Cissé, a dénoncé la falsification de l’histoire du peuple tamasheq par le colonisateur français et le traitement d’exclusion et de mépris dont a été victime sa composante majoritaire noire, la faible représentativité des cadres de leur communauté au niveau des hautes fonctions politiques et administratives de l’Etat.

«Certaines communautés utilisent la violence comme mode d’expression pour satisfaire leurs revendications, mais celle-ci ne saurait être l’apanage d’un groupe ethnique. Maintenant, nous avons un éveil de conscience et nous disons halte à l’indifférence, à l’exclusion, au mépris, à la discrimination, à la stigmatisation d’où qu’ils viennent à l’endroit de la communauté noire Kel Tamasheq», a pesté le président du congrès constitutif,  Aboubacrine Mohamed Cissé.

Abondera dans le même sens, le 1er vice-président du congrès, M. Almaïmoune Ag Almoustapha : «Nous disons non à la discrimination de couleur en ce 21ème siècle, non aux privilèges fondés sur la couleur de la peau, non à une marginalisation voulue et entretenue depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours».

Le congrès constitutif de la communauté noire Kel Tamasheq demande une gestion égalitaire et souhaite que ce soit mis fin au traitement préférentiel fait à ceux qui ont pris les armes contre la République aux dépens de ceux qui sont restés loyaux.

Signalons qu’aux dires des conférenciers, la paix, la réconciliation et la cohésion sociale ne peuvent se construire qu’avec l’ensemble des fils. La Fatiha et d’autres bénédictions en faveur de la paix ont mis fin à cette conférence de presse.

Ousmane DIAKITE

 

Source: Soleil Hebdo

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