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Les jeunes et l’éducation à la maison : L’autorité parentale en question

Sous tous les cieux du monde, il n’y a une seule culture qui soit figée dans le temps. Les cultures se nourrissent d’emprunt pour se développer. Mais, il n’est dit dans aucune culture que l’école remplace l’éducation parentale. La première autorité qui s’applique à l’enfant est celle de son parent. Elle peut être douce ou sévère selon le tempérament des parents. C’est d’abord la première chaîne de transmission du savoir et du savoir être. Mais, dans notre pays les parents ont tendance à tout évacuer sur les épaules des maîtres d’école. Pourtant les mêmes parents demandent que les enfants ne subissent aucune forme de sanction. Dans de telles conditions, n’est-ce pas normal d’interroger certains spécialistes sur la nature de société que nous voulons bâtir pour nos enfants ?

 

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Dans toutes les sociétés humaines, l’éducation des parents occupe une place prépondérante dans la chaîne de transmission du savoir et du savoir être. C’est par elle qu’on peut maintenir vivante les moeurs d’une société face à toute influence extérieure. C’est à dire que la mission de l’école est de prolonger cette éducation, compléter les vides laissés par la famille et aider l’enfant à se construire une personnalité qui lui est propre et qui soit conforme à son environnement. En dépit donc de l’évolution de la civilisation dans laquelle se baigne une culture et quelque soit l’élargissement des connaissances, l’éducation traditionnelle doit toujours exister sous une forme ou une autre. Aujourd’hui dans notre pays, on assiste au laissé aller de la jeunesse. Mais du fait de la compréhension de la fonction de l’école moderne, la jeunesse, qui constitue l’avenir de la nation est en péril.

Tandis que, l’enseignement traditionnel n’est pas antinomique à l’éducation moderne. Les deux se complètent afin de développer chez l’enfant des aptitudes qui font la grandeur de la personne afin de l’aider à trouver son équilibre au sein du groupe social auquel qu’il appartient. Or de nos jours, l’éducation des enfants est laissé entre les seules mains des enseignants, la télévision et la rue. Au lieu d’aider son enfant à se construire une personnalité propre et qui fera de lui un homme équilibré, acteur de son propre développement et celui de la société, beaucoup de parents ont jeté l’éponge en abandonnant les enfants à leur propre sort. Pourtant l’enfant doit nécessairement avoir une bonne éducation familiale. Et il faut que les parents sachent, qu’il n’y a pas un être humain sans culture, qui se définit comme l’ensemble des valeurs matérielles et immatérielles qu’une société ait produit au fil des âges. C’est à la fois le produit de l’activité intellectuelle (l’éthique, l’esthétique, en un mot le savoir et le savoir être pour régler  ses relations avec la nature). La transmission de ces valeurs nécessite une stratégie, dont le préalable est assuré par la famille. Selon les pédagogues, tête vide ne pense pas. En d’autre terme, le cerveau de l’enfant est comme un disque vierge sur lequel des images (des informations nécessaires à sa survie) sont gravées. Ces informations sont transmises par apprentissage, qu’on appelle éducation. Donc même pour apprendre à l’école, il faut que l’enfant comprenne la nécessité d’apprendre. Et sans cette transmission de valeur, point de vie. Même les animaux apprennent à leur petit comment se battre pour vivre dans un environnement hostile.

La culture sert à la fois de ciment social, mais aussi de boussole pour l’individu durant toute sa vie. Dans la vie chaque personne à besoin de sa culture et d’un  repère pour son bien être. Après  la période de fusion avec sa mère,  l’enfant a besoin de la présence et de l’affection de ses deux parents et  aussi d’échange avec son environnement.

Selon certains aînés rencontrés, l’enfant était porteur de projet et de valeur, que la famille lui transmettait. Par exemple les questions de sexualité loin d’être un tabou, étaient prises en charge par une couche spécialisée dans la société. Ainsi celle-ci apprenait aux jeunes générations la conduite à tenir dès l’apparition des premiers signes de puberté. Aujourd’hui, cette chaîne de transmission s’est rompue et les jeunes sont abandonnés à leur triste sort. Les difficultés de la vie et la mauvaise compréhension de la culture européenne, qui nous a été imposée par la colonisation sont passées par là. Les jeunes sont les premières victimes de ce changement. Ils subissent de façon implacable les conséquences de cette situation. La grande nouveauté  est que, dès le jeune âge, l’enfant échappe de plus en plus à l’influence de sa famille, même s’il a la chance de vivre dans une famille aisée, il passe le clair de son temps dehors (l’école, le terrain de jeux, avec les camarades, dans la rue …) l’éducation est assuré par des milieux sur lesquels les parents ont très peu d’emprise. Une nouvelle situation se crée et les parents sont à la fois désarçonnés que les enfants.

Selon Amidou Bah un enseignant «  pour protéger l’enfant, les parents doivent baliser l’espace où ils se déplacent par des interdits, dans ce cas, il prend conscience qu’il existe des limites à ne pas franchir. Et si les raisons de l’interdiction lui sont clairement expliquées, il saura ce qu’il peut faire ou pas et se sentira à la fois plus  libre et plus en sécurité. Pour, l’enfant l’autorité parentale est très important, car c’est ça qui lui permet de se comporter bien et de mettre son désir en accord avec la réalité. Pour édifier sa  conscience, les parents doivent lui enseigner les principes moraux et il doit apprendre à les respecter. Les enfants qui grandissent sans contraintes deviennent égoïstes, violents et parfois même délinquants, car ils manquent de repères ».

Les problèmes posés par l’éducation des enfants et les déviances de la jeunesse sont les conséquences de la non maîtrise du nouvel environnement social et culturel par les parents. D’ailleurs la fonction éducative s’apprend et elle exige beaucoup d’amour, de patience, de fermeté et d’autorité. Il requiert aussi une grande disponibilité du père et de la mère. En somme, les jeunes ont besoin de l’un comme de l’autre. Ils doivent leur consacrer du temps pour les écouter, les comprendre et les aider à surmonter les difficultés qu’ils rencontrent dans leur scolarité ou leur apprentissage personnel, leurs relations avec les camarades garçons et filles, leurs inquiétudes pour l’avenir…ils ont besoin également d’être conseillés et surtout de la confiance des parents.

Fily Sissoko

 

SOURCE: Tjikan

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