Avec le vote de la 1ère résolution sur le Mali en crise en juin 2013, malgré les mises en garde contre l’arrivée des forces internationales du Dr Oumar MARIKO du parti SADI et des leaders du MP 22, les populations maliennes ont fondé beaucoup d’espoir sur leur arrivée dotées de matériels de guerre adéquats pour les besoins de la cause. Malheureusement pour le peuple malien, le Dr Oumar avait raison. Il était en avance sur le peuple. La compréhension du peuple sur la question était erronée. Trois ans après le peuple a compris que les différents types de missions des Nations-Unies n’ont jamais réglé une question de paix. En ce qui concerne le Mali la MINUSMA a échoué dans sa mission de sécurisation du pays. Au Mali, la mauvaise situation sécuritaire demeure jusque-là assez critique sur l’ensemble du territoire national, au regard de la recrudescence des attaques terroristes perpétrées à la longueur des journées par les ennemis de la paix.
Ce phénomène s’explique comme l’épicentre de toute instabilité sécuritaire du pays, et la force des nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) n’a pas montré assez de preuves pour le maintien de la paix et de la sécurité au Mali. Il faut souligner que la force de maintien de la paix de l’organisation des nations unies couramment appelée casques bleus, est une force militaire ayant pour rôle de maintenir ou de rétablir la paix et la sécurité internationale sur ordre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette force a été envoyée dans plusieurs pays, dont le Mali, pour protéger les populations civiles ou encore servir de force d’interposition. C’est une force qui ne constitue pas une armée des nations unies, les casques bleus étant principalement des militaires prêtés par des pays membres de l’ONU et dans certains cas, des civils œuvrant dans la police ou l’administration. Ainsi l’ONU à travers la MINUSMA avait au préalable pour rôle de : surveiller l’application du cessez le feu entre la CMA, la Plateforme et les FAMAS dans le nord ; désarmer et de démobiliser les combattants, protéger les populations civiles, faire du maintien de l’ordre, assurer le maintien des droits de l’homme ; protéger les réfugiés, soutenir le processus de paix et de réconciliation au Mali, et enfin appuyer des opérations humanitaires. Tels étaient les objectifs visés par la MINUSMA dans le cadre de sa mission dans le septentrion malien. Mais reconnaissons que depuis le début de la crise sécuritaire au Mali, les populations civiles sont chaque jour victimes de l’insécurité à travers des actes odieux, ignobles et barbares des groupes armés du nord. Cette mission onusienne qui avait pour objet de stabiliser le Mali, est devenue aujourd’hui une mission de déstabilisation. On le dit souvent que dans n’importe quel pays où sont passés les casques bleus, ils ne se sont jamais montrés à la hauteur de leur mission. Ainsi les récents évènements survenus au nord et au centre du pays, ayant causé des morts dans les rangs des casques bleus, signifient que la mauvaise situation sécuritaire a atteint de proportions alarmantes.
Le Mali traverse aujourd’hui le moment le plus difficile de son histoire et la MINUSMA, censée maintenir la paix, et protéger les populations civiles maliennes perdent chaque jour des soldats sur le champ d’honneur.
Actuellement, la triste réalité de l’insécurité rend les conditions des populations exécrables. Nous pouvons aussi dire que la mission du maintien de la paix de l’ONU n’a pas de solution adéquate pour la crise sécuritaire au Mali.
Reconnaissons-le, l’insécurité persiste surtout actuellement au centre du pays c’est dire les nord des régions de Mopti et de Ségou. Les assaillants sont désormais proches des grandes agglomérations du centre du Mali : Niafounké, Youwarou, Macina, Ténenkou etc…
C’est pourquoi, le mandat de la MINUSMA est de plus en plus contesté face à la montée en puissance des djihadistes. Bien qu’IBK ait reçu en audience le 2 juin 2016, les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies à savoir la France, le Royaume Unie et la Chine en présence du Premier ministre Modibo KEITA et de son Gouvernement la situation ne s’est guère améliorée. La faiblesse et le manque de professionnalisme qu’on reproche très souvent aux forces armées et de sécurité malienne ne peuvent pas être compensés par la puissance de feu d’une force étrangère au risque de commettre la même erreur. Dans ces conditions, il faut déplorer le renforcement de la MINUSMA qui ne serait que des contingents et des envahisseurs de plus. Un effectif supplémentaire qui ne contribuera pas forcément à améliorer le quotidien des populations. Presque tous nos interlocuteurs sont cet avis. Notons sur la question que la CDEAO est devenue plus courageuse que la Communauté Internationale lors de sa 49ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue le 4 juin 2016 à Dakar au Sénégal. Dans son communiqué, la CEDEAO a exprimé son indignation face à la situation à Kidal où, un an après la signature de l’Accord, le gouvernement et les forces de défense et de sécurité du Mali n’ont toujours pas accès pour une sécurisation complète du territoire national et exige par conséquent que cette situation prenne fin.
Elle demande aux mouvements signataires de s’engager de bonne foi pour une application diligente, intégrale et effective de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. La Conférence réitère sa décision adoptée lors de sa 47ème session tenue à Accra le 19 mai 2015 selon laquelle toutes les forces de défense et de sécurité du Mali doivent disposer du droit et de la légitimité d’occuper toute localité du territoire national, dans le cadre de leur mission régalienne de protection des frontières, des personnes et de leurs biens et que toute occupation par des forces irrégulières non-étatiques est illégale et doit prendre fin. Elle a demandé, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO, que les forces de défense et de sécurité du Mali soient redéployées le plus immédiatement possible sur tout le territoire de l’Etat malien pour faire face aux ennemis de la paix et protéger les populations aux frontières.
Ladite conférence a exhorté le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre les mesures nécessaires pour renforcer le mandat de la MUNISMA et la doter de moyens et d’équipements adéquats en vue de l’adapter au contexte sécuritaire qui menace la paix et la sécurité de l’ensemble de la région, avec des risques de contagion. Elle a envisagé de mettre en place une Force multinationale mixte pour lutter contre le terrorisme au Mali… »
Dans ces conditions espérer sur la Minusma pour sauver le Mali devient un leurre. Seul le courage manque au peuple et à ses dirigeants pour résoudre le problème du nord.
Siramakan KEITA
Source : Le Carréfour