C’est dans le terroir miniyanka où est ancré le folklore du balafon dans le Mali profond que la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré a fait son entrée à Baramba où l’attendait une foule nombreuse. Baramba, situé à 25 km de Koutiala – ville, abrite la clôture du mois dédié à la femme rurale à travers le monde. Ce village est une composante de la commune rurale de Nampé qui compte 26 villages.
Ne dit-on pas que » chaque jour est une chance pour célébrer la femme ? « , c’est cette citation que la ministre, en charge de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a concrétisé en organisant la journée mondiale de la femme rurale instituée depuis 2008 pour être célébrer chaque 15 octobre.
Le thème, de cette édition » la paix et la sécurité, socle de la production et la transformation des produits locaux et gage d’une autonomisation pour les femmes rurales « , selon la ministre, n’est pas fortuit et tient compte des défis du moment.
Elle a affirmé aussi que depuis 2012, le Mali est confronté à des crises répétitives, multidimensionnelles affectant singulièrement le milieu rural. Et, l’implication des femmes rurales dans le processus de paix lui parait une impérieuse nécessité, d’autant que les actions de développement ne sont réalisables que dans un climat de paix et de stabilité. » Les femmes rurales peuvent jouer un rôle capital en tant que médiatrices dans le cadre de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale « .
Occasion pour elle de rappeler les efforts consentis en faveur des femmes rurales à travers les subventions dans l’acquisition de milliers de tracteurs, l’octroi d’un important lot de matériels et d’équipements agricoles, la subvention des engrais et intrants agricoles et l’amélioration de l’accès à la terre.
C’est donc fort logiquement que Dr Diakité a offert, aux femmes de Baramba, des décortiqueuses, des charettes, des étuveuses de riz, des soudes caustiques, des moules pour savonnerie, des rouleaux de plastique pour savon, machines à coudre électrique et des trousseaux de petits équipements de tannerie. Et la ministre d’inviter les femmes à se retrouver autour de ces matériels pour travailler ensemble en symbiose créant ainsi, une synergie entre elles.
La présidente des femmes rurales de Koutiala, Maïmouna Sanogo, s’est félicitée de l’honneur ainsi fait aux femmes de Koutiala et en leurs noms, n’a pas caché leurs émotions de voir pour la première fois dans l’histoire, un ministre se présenter dans leur village. » On pensait que les femmes rurales n’avaient pas de droits, ni de mots à dire dans la gestion du pays. On est valorisée par le degré de responsabilité que la ministre nous a confié, elle nous honore par sa présence et son invitation à nous impliquer pour sortir le pays de la crise « .
Elle a exhorté les femmes à se donner la main afin de cultiver l’entente et le pardon. Des propos soutenus par la présidente nationale des femmes rurales, Niagaté Goundo Kamissoko, qui a encouragé ses sœurs à aller de l’avant. » La taille de la foule à l’accueil est la preuve que la ministre est en terrain connu et aimée dans toutes les localités de Koutiala qui l’ont adopté « .
A noter que la commune rurale de Nampé qui compte 26 villages est peuplée de 8 000 habitants dont plus de 5 000 sont des femmes vivant essentiellement d’agriculture et d’élevage.
Les cotoncultrices de Sigué encouragées par la ministre
Faisant suite à la visite historique de Baramba, la ministre et sa délégation ont fait escale à Sigué à 15km de Koutiala dans un champ de coton de 17 hectares cultivé majoritairement par des femmes réunies en association.
Dans cette localité, les femmes, qui ont une grande part de responsabilité dans la culture du coton, malheureusement, n’encaissent pas les dividendes auprès de la CMDT. Elles travaillent pour subvenir aux besoins familiaux.
Toute chose qui ouvre la voie à l’autonomisation. Occasion pour Dr Diakité de rappeler, le rôle crucial de la femme dans la société malienne. Ainsi elle les a appelés à cultiver le pardon, à consolider l’entente et la cohésion sociale. Aux hommes, elle les a invités à aider les femmes à profiter de leurs activités. Aussi, une enveloppe d’encouragement a été offerte aux femmes de Sigué.
F. Mah Thiam KONE Envoyée spéciale à Koutiala
Source: l’Indépendant