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Les “engins explosifs improvisés”, le pire ennemi de Barkhane au Mali

Cette “arme du pauvre” tue des soldats, mais aussi de nombreux civils au Sahel.

Cinq soldats français sont morts en l’espace de quelques jours au Mali. Point commun à ces deux attaques, l’utilisation d’engins explosifs improvisés (EEI ou IED en anglais) qui dans les deux cas ont transpercé le blindage des véhicules utilisés par les militaires français. L’Etat Major de l’armée française ne donne pas de précision quant à la nature de ces engins, sans doute par sécurité. Car c’est indéniablement la plus grande menace qui pèse sur la force Barkhane. Et aussi sur les populations civiles.

 

Sur les 55 soldats de Barkhane tués depuis 2013, près du tiers ont été victimes de mines ou d’engins explosifs improvisés. Au point que l’armée française a créé en 2018 un laboratoire à Gao qui analyse tout engin découvert. Nature de l’explosif, méthode de mise à feu, tout est passé au peigne fin. Cela “permet de comprendre la constitution et l’utilisation des mines artisanales, ainsi que les techniques utilisées par l’ennemi, afin de mieux pouvoir les contrer”, explique le site du ministère des Armées.

La réponse à la menace passe aussi par le matériel, en particulier les véhicules, dont le blindage est de plus en plus important pour résister aux explosifs, en particulier au niveau du plancher. Des brouilleurs d’ondes sont également utilisés afin d’empêcher le déclenchement à distance.

Les EEI c’est quoi ?

Découverts par le grand public lors des interventions armées en Afghanistan, puis surtout en Irak en 2003, les engins explosifs improvisés sont régulièrement qualifiés “d’armes du pauvre”. Leur fabrication artisanale va du plus simple au plus sophistiqué, jusqu’au déclenchement contrôlé à distance au moyen souvent d’un simple téléphone.

Les IED piègent un véhicule ou un bâtiment, sont enterrés au bord des routes, dans tous les cas ils freinent considérablement le déplacement de l’adversaire. Pour les groupes armés terroristes, les IED sont un excellent moyen de contournement de la puissance militaire adverse. Si les pertes infligées sont faibles, elles frappent en revanche par leur nature.

“Ils peuvent infliger (…) des pertes qui, si elles restent insignifiantes eu égard aux conflits du passé, n’en demeurent pas moins démoralisantes et médiatiquement dévastatrices à peu de frais”, explique le site La maison du combattant.

Un danger également pour les populations

Mais la menace ne se limite pas aux seuls combattants. Les populations civiles en font aussi les frais. “Au Mali, la population civile représente près de la moitié des victimes des mines terrestres et des explosions d’engins improvisés dans tout le pays. Au moins 42 civils ont été tués dans 82 incidents entre janvier et mai de cette année (2020), principalement dans les régions de Mopti, Gao et Kidal” selon le HCR.

Les populations ne sont pas forcément visées directement. Souvent, elles sont les victimes d’engins dont la mise à feu a échoué. Bien évidemment les enfants sont les plus menacés pensant souvent avoir découvert un jouet.

Le danger est tel que les Nations unies se sont pourvues d’un service dédié. Il a élaboré un lexique qui “englobe l’ensemble des scénarios d’emploi des EEI, les différentes formes qu’ils peuvent avoir, et leurs principaux composants”. Une somme de plusieurs pages qui résume parfaitement le niveau de la menace.

Source : Franceinfo
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